Petite anecdote du lundi soir : après un petit film je décide de faire un brin de vaisselle pour être tranquille demain car c'est le départ vers la Normandie. Et là... plus d'eau ! Il est minuit... tout va bien ! En réalité cette caravane n'a pas l'eau courante, elle est donc équipée d'un réservoir qu'il faut remplir, un peu comme pour une voiture. Voici quelques photos (prises de jour, cette fois!)

Me voici donc en train d'ouvrir et remplir le réservoir à tâtons, en priant pour ne pas faire une bêtise et me retrouver avec un tuyau qui fuit à la main, à minuit. Ouf, tout se passe bien, je ne le remplis qu'un peu, juste assez pour faire mon reste de vaisselle, ne tentons pas le diable !
La journée de mardi (route, donc) sera un peu difficile pour moi. Le matin je peux rouler le câble d'électricité, mais le tuyau d'eau a disparu... Mais QUI m'a volé LE truc que je sais faaaiiire ?! J'enlève ensuite les pattes de ma caravane mais c'est tout ce que je sais faire pour le moment avec ma nouvelle habitation... J'en profite d'ailleurs pour faire une petite explication pédagogique, pour ceux qui n'y connaissent rien comme moi (donc les pros de la Famille, vous pouvez sauter quelques lignes, au lieu de vous moquer ! C'est pour moi et mes copains handicapés manuels ! ).
Alors les pattes, vous disais-je, c'est ces trucs, là, qu'on abaisse pour que la caravane soit équilibrée.

Matériel nécessaire : une euh... manivelle ?... (je ne sais pas si ça a un nom précis!), et des cales.

On place la manivelle sur les espèce d'écrous, on tourne, et ô magie, ça descend ! (enfin... je simplifie, parce qu'il y en a une sur les quatre où c'est plutôt "Gnnn... Humpf... Rhaaa..." pendant cinq minutes avant qu'elle ne daigne bouger !)

Bon, là en l'occurrence ça monte, puisque, je vous le rappelle, nous partons. Après avoir remonté les pattes je ne sais plus quoi faire. J'essaie de guider Gino pour accrocher la caravane à sa voiture mais il faut bien l'avouer : je n'y comprends rien, à la flèche de la caravane. Je ne comprends pas ce qu'il faut faire avec la petite roue, la manivelle, la boule...

Je me sens idiote, plantée là comme un poireau pendant que les autres font tout le boulot, je ne sers à rien, surtout quand j'essaie d'aider et que quelqu'un arrive pour le faire mieux que moi... On dirait que le crachin breton déteint sur mon moral qui, du coup, dégouline dans mes chaussettes...
Heureusement je fais la route avec Gino et voilà un moment bien agréable !
Nous bavassons une bonne partie du voyage, malgré le dialogue de ce matin. Moi : "Je peux monter avce toi aujourd'hui ?" Lui : "Bien sûr, si tu veux. Mais je te préviens : je suis tranquille, sur la route, je ne parle pas trop.." Moi : "Eh bah ça tombe bien, moi c'est pareil." Tu parles... deux pies sur la route, en vérité !
Il y a de beaux nuages dans le ciel et des noms de bleds marrants sur la route... Que demander de plus ?!

Nous passons sur le pont de Normandie, ce qui, pour ceux qui suivent mes aventures depuis longtemps, devrait éveiller quelques souvenirs... Eh oui, nous y étions passés l'année dernière, en allant à Rotterdam. Nouvelles vues de ce bel ouvrage :

Un peu plus loin, un autre drôle de pont en virage :

Et nous voici à Saint-Romain de Colbosc ! Nous créons un bel embouteillage sur la route, juste avant de rentrer dans le parc du château (mais nous ne sommes pas seuls responsables : il y avait des travaux!). Des gens font demi-tour par désespoir, et quelques ouvriers nous en voudront peut-être un peu d'avoir roulé sur leur terre fraîchement travaillée pour prendre le virage bien large (en même temps sinon on ne pouvait pas rentrer...)

Nous nous installons, je sais mettre les pattes mais c'est toujours le bordel avec la flèche, Carole le fait et me montre mais ça va trop vite et je sais très bien que je n'ai rien compris et que je ne saurai toujours pas le faire la prochaine fois. Il faudrait que je prenne le temps de manipuler tout ça, tranquillement, toute seule... sauf que les jours de départ, du temps, on n'en a pas trop... Grand moment de solitude, pour la seconde fois de la journée... Mais hauts les coeurs, je positive en voyant que pour l'intérieur de la caravane j'avais plutôt bien géré : rien n'est tombé ! Je me rends juste compte que j'avais complètement oublié de bloquer la porte du frigo, mais il est resté fermé bien sagement.

Je branche ensuite l'électricité et essaie de me débrouiller avec les tuyaux d'eau. J'en mets quinze tonnes car je n'arrive pas à avoir la longueur qu'il me faut, Augustin me change ça en m'expliquant que j'ai mis trop de petits morceaux de tuyau et que ça risque de péter. En plus, j'avais branché sur l'arrivée d'eau, au lieu de brancher sur un des robinets de sortie... Puis Carole change à nouveau le branchement parce que ça ne passait pas au bon endroit (devant une caravane), et que j'avais mis le tuyau à l'envers puisqu'il ne faut pas mettre le stop au niveau du branchement mais au bout du tuyau... Bon... Un grand moment de découragement me prend, je me sens archi-nulle et bien cafardeuse. Le soir je mange tôt et me couche tôt. Une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux...