Nous commençons par une heure et demie de classe, avant THE sortie attendue par tous : le zoo ! Nous partons avec Mamie et Bruno comme accompagnateurs. Bruno se fout de moi car j'ai préparé des papiers pour les trois petits : "My name is ..... Morallès, if I am lost please contact my parents at the Luxor Theater", avec le numéro de téléphone du théâtre. N'empêche, Léon et Augustin, pour qui je n'en avais pas prévu, m'en réclament un quand même ! La première blague de la journée, c'est le temps que nous mettons pour y aller : Jeannine, la femme du théâtre qui nous avait accueillis, m'avait dit que nous en aurions pour dix minutes à pied : en réalité, c'est plutôt une demi-heure que nous mettons !

Mais ma foi nous sommes bien contents d'arriver et nous oublions vite la longueur du chemin !

Bien entendu les enfants sont émerveillés par les animaux qu'ils voient. Chacun a sa préférence : Augustin veut voir des serpents, Gabrielle les girafes, Firmin les éléphants, Léon les chauve-souris (désolée, pas de photos pour ça : forcément il faisait un peu noir, et contrairement à un gars qui était là, je n'étais pas persuadée que le flash était une super idée!), et Hubert les crocodiles... Chacun sera comblé !

Ils se délecteront aussi de certains repas d'animaux, notamment les gros serpents, nourris avec des lapins, et les vautours, qui mangeaient des trucs jaunasse en gros tas par terre : après un petit temps d'observation, j'ai fini par réaliser qu'en effet, comme me le disait Firmin, il s'agissait bien de... poussins morts !

Un moment sera aussi assez hilarant (je vous préviens, je continue dans le thème scatologie) : alors que nous observons les éléphants, l'un d'eux, comme cela arrive souvent, éprouve le besoin de se soulager. Et là, à la grande surprise générale : il éjecte sa crotte avec un bruit de fusil à air comprimé, et l'envoie ainsi à plusieurs mètres de là, avec une trajectoire quasi horizontale ! Tous les gens qui se trouvent là sont très surpris et éclatent de rire, adultes compris !

Un autre moment assez drôle : nous observons un crapaud avec Hubert, qui est donc dans un terrarium. Il me dit "Tu as vu, le crapaud il est féroce!" Moi : "Euuuh... Non, ce n'est pas spécialement féroce un crapaud." Et lui : "Mais si, parce qu'ils l'ont mis dans une cage!"

Pour le déjeuner Mamie a préparé un pique-nique. Nous sommes contents de nous poser un peu, d'autant plus que nous n'avons pas fini de marcher.

Après le repas, nous allons vers les aquariums, où les enfants attendent avec impatience de voir des requins ! Ils seront comblés, mais pas vous car je n'ai pas réussi à en faire une seule de correcte avec les requins.

Nous nous posons un petit quart d'heure pour que les enfants puissent jouer dans de faux oeufs de tortue géants et que Mamie se repose un peu.

Juste avant le retour, Firmin et Gabrielle commencent à s'exciter et sauter partout, je leur conseille de se calmer et leur dis qu'il n'y a pas intérêt à ce que je les entende se plaindre sur le chemin du retour parce qu'ils sont fatigués. Et effectivement, une demi-heure plus tard, ça ne loupe pas : "j'ai mal aux pieds", "je suis fatigué", "je ne peux plus avancer", et vas-y que je boite et que je me plains... Nous arrivons au théâtre après nos trente minutes de marche, je leur fais ôter leurs chaussures car nous avons bien crapahuté et tout le monde a mal aux pieds. C'est là que je m'apercevrai que Firmin avait VRAIMENT mal, sans cinéma, et pour cause : il a une énorme ampoule au talon ! Heureusement une consolation nous attend :

Nous fêtons l'anniversaire de Léon, qui a dix ans (décidément le mois de mai est chargé, chez les Morallès!), et l'heure du spectacle se rapproche à nouveau... Je m'éclipse une vingtaine de minutes pour aller dire au revoir à la ville, car je sais qu'ensuite ce sera trop speed. Au revoir les étranges "chapiteaux-boules", au revoir les rues piétonnes et leurs innombrables magasins.

En rentrant au théâtre je vois une tribune montée sur une place : à 20 heures, il y a deux minutes de silence dans tous le pays, à la mémoire des victimes de la guerre. J'en profite d'ailleurs pour vous mettre une photo prise le premier soir par Bruno. Nous étions en train de rentrer du restaurant mésopotamien quand j'ai vu cette image lumineuse incrustée dans le trottoir, sous un pont. Sur le coup j'ai cru qu'il s'agissait d'une tête de dragon, mais Bruno l'a prise en photo et en la regardant un peu plus tard, nous nous sommes aperçu qu'il s'agissait en réalité d'une image de bombardement !

Les Morallès feront aussi cette minute de silence, qui est prévue entre l'accueil du public et le début du "vrai" spectacle. Au moment de l'entrée du public je vois Firmin qui redescend tout penaud dans les loges. Je lui demande ce qu'il fait, et il m'explique qu'il ne pourra pas faire l'accueil : son ampoule lui fait trop mal, impossible de mettre les chaussures de scène ! Du coup je me sens un peu responsable et honteuse...
Aujourd'hui, l'après-spectacle sera un peu particulier : ils ont prévu de démonter le décor dans la foulée et de manger seulement après. En effet nous partons dès demain matin, car ils jouent vendredi à La Vicomté sur Rance et il faut prévoir une journée de route et une journée pour monter le chapiteau là-bas. Pendant le spectacle je m'occupe de Gabrielle et Firmin tout en préparant la journée d'école de jeudi pour ne pas être speed demain soir, et je me dis que ça pourrait être sympa de ma part d'aller les aider à démonter après. J'hésite un peu car je crains de les gêner plus qu'autre chose, mais je finis par prendre mon courage à deux mains et à aller demander à Sylvie ce que je peux faire pour aider. Je ne sais pas du tout comment ça se passe et me sens parfois comme une poule qui aurait trouvé une brosse à dents, mais je pense que le bilan n'est pas si négatif que ça : j'ai aidé... à ma mesure ! J'ai ainsi appris qu'il faut toujours plier les rideaux du décor velours contre velours, qu'on met des "pyjamas" aux panneaux de bois pour les protéger, et que des barres de fer qui ont l'air légères peuvent se révéler très lourdes au final ! A un moment je rigole bien : Carole, qui range dans le camion et à qui on apporte le matériel, me dit d'aller chercher les "râteliers". Je reviens dans la salle et demande à Sylvie où sont les râteliers : elle m'indique un endroit et repart faire autre chose. Je regarde dans la direction indiquée, mais il y a des spots de lumière... Je me sens un peu bête... Qu'est-ce que ça peut bien être, des râteliers ?... Heureusement Bastian vient à mon secours et me montre les objets en question. Au moins maintenant je saurai !
Les autres se foutent un peu de moi, je crois, car je n'ai pas l'habitude de faire ça et je pense que ça se voit un peu... Il y a des moments où je me demande si ce que je fais est vraiment utile, notamment quand je vois un des gars du théâtre, que je surnommerai "Monsieur Manpower", porter cinq barres en fer en même temps, alors que j'ai déjà un peu de mal avec deux ! Bah, je me dis que j'aide à ma mesure, c'est toujours ça !


En tout cas, je suis bien crevée à la fin du démontage, comme tout le monde. Le repas est le bienvenu, et nous rejoignons assez rapidement nos lits : dernière nuit au Hilton ! Profitons une ultime fois de la jolie vue !