En effet, j'ai bien profité de cette grasse matinée ! Réveil vers dix heures, puis nous allons prendre le petit-déjeuner : celui-ci sera beaucoup moins speed qu'hier. Avec Bruno nous prenons notre temps, papotons tranquillement... tout en nous demandant quelle vie ont ces gens qui payent 260 euros pour une nuit d'hôtel et 25 euros pour un petit-déjeuner... Mais bon, c'est quand même bien agréable ! Je rejoins ensuite le théâtre vers 13 heures (le spectacle d'aujourd'hui est prévu à 14h30) : ils sont tous déjà en train de se maquiller. Dans la loge de Carole est installée une poule, avec ses trois poussins qui sont nés hier ! Il y a une pression supplémentaire aujourd'hui,du fait que le spectacle n'ait pas lieu dans leur chapiteau, je dois avouer que cette grande salle est assez impressionnante...

J'essaie de voir avec Gabrielle et Firmin si ils n'ont pas envie de rester pour le spectacle car j'aimerais bien voir ce que ça donne dans cette salle, et de plus je n'ai jamais vu la version avec Isona (qui remplace Hélène au trapèze pour la durée de sa grossesse). Malheureusement, ils n'ont pas l'air très motivés... Nous y retournerons donc juste à la fin, pour le final, car les organisateurs ont prévu d'offrir des fleurs et ils voudraient que tout le monde soit sur scène. A la fin du spectacle les gens applaudissent à tout rompre, debout, et je crois que les artistes sont vraiment émus. Il me semble même voir quelques yeux briller... (non non, je ne balancerai pas de noms!)


Petit point noir au tableau : Bastian s'est fait une entorse au pouce pendant son numéro... Le spectacle de demain risque d'être un peu compliqué pour lui...
Nous buvons un coup au bar du théâtre, puis je file sur la place où sont installés les chapiteaux du festival pour voir quelques numéros présentés par des étudiants. Après une bière partagée dans un pub avec Bruno, Johanna, Maurice, Bastian et Patrick, nous retournons au théâtre pour dîner. Augustin et Léon sont tout excités car ils ont été interviewés par une télé hollandaise ce matin, et le reportage vient juste de passer. Carole et Didier me demandent si c'est possible de repousser l'heure de l'école à dix heures pour demain car ils aimeraient pouvoir se reposer un peu de ces dernières journées. Je n'y vois pas d'inconvénient !

Nous allons ensuite "visiter" la chambre de Johanna (qui est strictement la même que la nôtre, hormis les rideaux!), et prendre un thé. Nous jouons, avec Bastian, Johanna, Bruno et Julie, à une sorte de cadavre exquis, puis ils choisissent un film à regarder. Pour ma part j'y renonce car je dois encore préparer la journée de classe de demain.¨Je vous fais profiter ici d'une sélection des histoires que j'ai préférées :


"Au fond des loges, l'oncle fatigué compte les cadavres. Ainsi se font les belles histoires."

"Devant la porte noire de ce bâtiment austère, ses jolies petites fesses perdent leur temps et les trains passent."

"Sur un bout de nuage, "Julie la trop kitsch" demande gaiement sa route. Malheureusement, je crois que ça ne suffira pas."

"Dans un hôtel glauque, la belle gitane traverse les forêts car on crie devant l'hôtel de ville."

"Entre la chair et la peau, la chaise amoureuse gigote en tous sens : le savoir est une arme."

"Sur le pont déglingué de la petite rivière, une guêpe affolée vend des sandwichs au pâté : il faut de tout pour faire un monde !"

"Devant le drugstore, au coin de la 15ème et Lincoln, une poupée déglinguée pleure les âmes en peine : ça sent la mort."

"Dans la gueule du loup, la fille aux bas nylons scie la branche de son coeur : c'est ainsi que j'ai perdu espoir."

"Au bord du lac, cette cochonne mange des champignons alsaciens mais personne ne viendra à son secours."

"Là, juste devant toi, elle joue des coudes, et la vie est partout."