Tempête. Je me réveille vers quatre heures : le camion est secoué par des bourrasques violentes. J'essaie de ne pas laisser la peur s'installer mais je suis vite vaincue, ça siffle trop dans la cabine, je passe mes vêtements et je descends. C'est con mais je me sens plus à l'abri en bas. C'est très étrange, je tremble de la tête aux pieds et j'ai du mal à respirer normalement. Je n'ai même pas le recul nécessaire pour me sentir ridicule, j'essaie surtout de respirer doucement et de ne pas me crisper. Je pense que si j'étais croyante une petite prière ne serait pas superflue ! En regardant dehors je vois que je ne suis pas la seule à être réveillée. Bernard est là, je vois aussi Didier et peut-être Carole. Je ne sais pas trop quoi faire, je me doute bien que je ne leur servirais à rien dans l'instant présent. J'attends que cela passe, je ne vois que ça à faire. Plus question de dormir. Je vais regarder sur le site de Météo France, comme si ça pouvait amener des choses en plus... Je me fais un thé, vais un peu sur internet, m'occupe puisque je ne peux plus dormir. J'attends les bourrasques, les sens monter, tout secouer et repartir... On dirait un accouchement ! Je finis par rester assise, car quand je suis debout et qu'il y a une bourrasque je suis déséquilibrée et me cogne aux meubles.
Bruno finit par se lever à son tour. Pour m'occuper j'écris, lui prend des photos ! J'aime beaucoup l'effet de celle-ci, elle n'est pas du tout retouchée ! Au fond, la porte lumineuse et colorée est celle de la caravane de Carole, et on peut voir celle de Mamie Monique à droite. Je ne sais pas pourquoi ça a fait ça, mais le rendu me plaît !

A un moment nous voyons tout le monde réuni dehors, nous mettons pulls, manteaux et chaussures pour aller aux nouvelles mais le temps de sortir tout le monde s'est dispersé ! Nous voyons tel ou telle faire le tour du chapiteau, de loin en loin, retendre une sangle... Apparemment il n'y a pas grand-chose à faire, à part surveiller et attendre que ça passe. Je m'allonge sur la banquette en bas et me fais une couverture avec un manteau. Il est six heures et demie, je suis morte de fatigue et tente de dormir un peu, mais à chaque fois que je commence à m'assoupir une rafale plus violente secoue le camion et me réveille en sursaut. C'est fou comme ça bouge, j'ai l'impression d'être dans une coquille de noix et pas dans un poids-lourd, le bois craque de partout, et ce vrombissement permanent des sangles qui résonnent... On peut voir sur la photo suivante que les sangles ont bien une utilité : le bitume a quelque peu souffert des assauts répétés du vent !

Je finis néanmoins par parvenir à me reposer un peu. Bruno monte se recoucher à son tour. Je me réveille vers neuf heures, le temps est le même et je suis toujours à bord de mon bateau ivre mais je crois que le corps s'est un peu habitué à être secoué. L'esprit s'apaise aussi : les choses paraissent souvent moins effrayantes quand il fait jour. Et puis je me dis que si tout a résisté jusqu'à maintenant, ça devrait le faire aussi jusqu'à cet après-midi. Voyons le côté positif : je doute de vivre plus forte tempête à bord de ce camion. Quand on commence par le plus dur ça va mieux après !


Le matin les nuages restent bien menaçants et le vent n'est pas tombé ! Il y a un petit briefing : impossible de démonter le chapiteau avec ce vent. Il est donc convenu avec la mairie de se retrouver à 17 heures pour vider le maximum du chapiteau. Le démontage se fera demain matin, Bruno est mal car il ne pourra être au boulot que mardi... En même temps là c'est un peu un cas de force majeure... Nous rentrons das le camion, j'écris aux enseignants des enfants pour leur dire que contrairement à ce qui était prévu ils ne seront pas à l'école demain ! On se prend ensuite un copieux petit-dej (les émotions, ça creuse!), et il n'y a plus qu'à attendre l'accalmie. La vitre de la salle de bain de Didier et Hélène a volé en éclats, Augustin ramasse les morceaux car il lui tarde de... faire du BMX ! Infatiguable, celui-là...


Complètement dans le pâté, nous nous remettons au lit avec Bruno car ces quelques heures de mauvais sommeil n'ont définitivement pas été suffisantes ! Levés de nouveau vers 14 heures, nous sentons bien qu'il sera difficile d'émerger vraiment aujourd'hui ! L'après-midi je travaille un peu pour préparer la matinée de demain avec les enfants puis je m'occupe du blog. A 17 heures Bruno va aider à vider le chapiteau pendant que je continue le boulot en cherchant sur internet des informations sur les cours "Legendre" par correspondance, dont Hélène m'a parlé pour Léon, l'année prochaine. En effet, 2010/2011 sera un peu particulière, car l'année commence avec une tournée de deux mois, puis il y aura trois mois de création du nouveau spectacle. Il serait donc peu cohérent d'inscrire les enfants dans des écoles où ils iraient trois ou quatre semaines dans l'année. Par conséquent, je prendrai en charge toute leur scolarité : on peut dire que ça va changer par rapport à cette année et son manque de dates ! Je vais passer d'un extrême à l'autre ! D'ailleurs, si quelqu'un a une opinion sur le CNED ou les cours Legendre, je veux bien entendre ce que vous avez à en dire, car il va falloir faire un choix ! (tout au moins pour les deux grands, car je me débrouillerai avec les trois petits, ayant déjà pas mal de billes en grande section, CP et CE2)
Vers 19 heures ils ont terminé de ranger ce qui pouvait être fait ce soir. Mamie, Johanna et Hélène ont fait des crêpes, chacun apporte du jus de fruits, de la bière, son sucre, son pot de miel ou sa confiture, et nous allons déguster tout ça sous le grand chapiteau. Vue l'heure ce sera notre dîner : nous allons nous mettre au lit avec deux épisodes de Lost. Demain la fin du démontage débute à 8h30 afin de ne pas partir trop tard, nous aurons une moitié de matinée d'école ! C'est déjà ça !