Quand je suis arrivee a Varanasi, tant de gens etaient contents de me voir !

Une mendiante 'professionnelle' avec son bebe dans les bras est venue me demander depuis quand j'etais revenue, elle souriait avec son beau visage, son beau regard, puis elle est repartie "by didi". Elle ressemble a une reine fatiguee, prete à aimer le monde entier, si ce n'etait cette fatigue ...


"Tout le monde te connait ici, du coup on avance pas! Remarque c'est agreable pour quelqu'un qui vient pour la premiere fois" me disait Isabelle, une femme du ch'nord passee trois jours dans un des plus beaux hotels au bord du Ganges. "Je me sens mal quand je realise le prix de ma chambre en roupies !.." Elle a beaucoup donne par ailleurs. Plaisir d'etre ensemble.
Pareil a celui qui vient de gagner 'le gros lot', ici ma cote explose
Mon narcissisme confus mais satisfait (ce qui est la moindre des choses pour un narcisse!) trebuche sans tomber.

Sur une des marches d'Assi ghat (mon quartier), face au spectacle de Varanasi étincelant au soleil, envellopant la longue courbe majestueuse du Ganges immense sous le ciel, je bois un chai, deux jeunes indiens s'ebrouent a mes cotés. Nous discutons: Varanasi, les moeurs, les changements, le touriste, enfin j'oriente sur le rapport jeune indien, femme blanche un peu agée, nous quoi !..

Il me dit que les jeunes indiennes restent inaccessibles malgre leur propention nouvelle à mouler leurs fesses dans des jeans, celles qui relationnent se font payer, veulent des cadeaux, sinon c'est le mariage et là, la famille veille a ce qu'ils soient de la meme caste
:" y en a marre des differences: riche, pauvre (ignore-t-il que nous sommes tous atteints de la meme tare, meme complexe ?!) merde! Jeunes, vieux, qu'est-ce que ca peux faire ?!"

J'explique :

"Si tu etais entoure de filles libres' comme ca serait le cas en europe, crois-tu que tu serais là a passer du temps avec moi ?"

"Je ne sais pas, tu as surement raison, mais la tout de suite je suis avec toi et ca me plait"

Rapport irrepressible a la realite immediate que l'indien connait parfaitement
Sans perdre le nord, gardant la direction il me propose gentiment une petite balade du cote des derniers ghats, moins frequentés

A chacun sa realite, la mienne est bel et bien celle d'une femme de 53 ans ayant suffisamment a faire avec ma love'story vieille de 5 ans deja: Bablu et moi ensemble meme age, malgre les 20 ans de difference entre nos durées de vie respective. Ce qui nous separe est bien ici de l'ordre des conditions de vie qui restent pour le blanc aberrantes, materielles, emotionnelles ...
L'aberration gifle, choque, bouleverse, fait pousser le chiendent dans le jardin anglais' de nos vies, pendant que des liserons perdus de vue pousseront leurs arabesques inconnues
jusque dans nos coeurs émus ... Poesie sur le pouce fete noel en douce !!

Joyeux noel a tousstessssssss


Quand a moi je serais a Bodhgaya ce jour aime ....



Bisous, bisous....à bientôt.