Jumelage

Il n'existe pas de voie linguistique plus courte et plus simple que l'espéranto entre deux villes ou pays de langues différentes. De façon naturelle et non cérémonieuse, il nous rend individuellement jumelés avec des villes, villages et lieux du monde entier... Après son acquisition, la voie est plus facile pour entreprendre l'apprentissage de la ou des langues du ou des pays avec lequel ou lesquels on sent le plus d'affinités et d'intérêt.

Un usager de l'espéranto se sent partout comme chez soi, ou presque, aussi bien dans la ville allemande
d'Herzberg am Harz (à qui le Conseil municipal a donné en 2006 le surnom "Esperanto-Stadt“ —
La Ville de l'espéranto); à Svitavy, Tchéquie, la ville natale d'Oscar Schindler, où un musée de l'espéranto a été inauguré en 2008; à Vienne, où le Musée International d'espéranto (IEMW) fait partie intégrante de la Bibliothèque nationale d'Autriche; à Lesjöfors, en Suède, où l'auberge Esperanto-gården est un centre de stages d'espéranto; à Yatsugatake, Japon, où il y a aussi une maison de l'espéranto : Esperanto-domo; à Lomé, Togo, où il y a un Instituto Zamenhof, en fait une école; à Bona Espero, Brésil, où il y a une communauté, une école pour les enfants n'ayant pas normalement accès à l'éducation; sans compter infiniment plus de lieux où il n'y a qu'un seul usager de l'espéranto... et c'est suffisant !

Lorsque l'on examine les jumelages dans le cadre officiel, il est impossible à tout citoyen de maîtriser toutes les langues des villes jumelées s'il y en a plusieurs. En théorie, il est possible d'apprendre des dizaines de langues, d'autant plus si l'on a de l'intérêt, une facilité d'assimilation, un penchant, une passion et éventuellement rien d'autre à faire. Rares sont les très grands polyglottes comme notre ami
Georges Kersaudy, auteur de "Langues sans frontières", parce que ce fut sa profession. Durant sa carrière de fonctionnaire international, il a acquis l'aptitude à parler, écrire et traduire dans une cinquantaine de langue de l'Europe et de l'Asie, y compris l'espéranto qu'il avait appris à l'âge de 15 ans. Membre de l'Académie des sciences d'Estonie, le fameux linguiste Paul Ariste avait 14 ans lorsqu'il apprit l'espéranto et il acquit par la suite la connaissance active de 26 langues et passive d'une trentaine. L'espéranto fut aussi la première langue, apprise à Paris, vers 11-12 ans, par le grand historien, sociologue et orientaliste Maxime Rodinson qui en connaissait une trentaine à la fin de sa vie. L'érudit gallois Douglas Bartlett Gregor avait aussi 14 ans lorsqu'il l'apprit et il acquit par la suite la maîtrise d'une vingtaine de langues. Géza Bárczi, le plus fameux des linguistes hongrois, qui devint membre de l'Académie des sciences de Hongrie, l'avait appris aussi 14 ans : “L’espéranto nécessite un dixième d’effort par rapport aux autres langues et, puisqu’en général ce n’est que l’apprentissage de la première langue qui est difficile, il ouvre la porte aux autres.”

Ce serait intéressant de savoir combien d'habitants de chaque ville jumelée sont effectivement capables de se comprendre avec des habitants de la ou des ville(s) avec laquelle ou lesquelles elle est jumelée. Par exemple
La Roche-sur-Yon, chef-lieu du département français de la Vendée, jumelée avec :
  1. Gummersbach en Allemagne, germanophone
  2. Coleraine* (Cúil Raithin) en Irlande du Nord, où coexistent l'irlandais et l'anglais, ainsi que le scots d'Ulster
  3. Cáceres en Espagne, hispanophone
  4. Drummondville* au Québec, province francophone du Canada
  5. Tizi-Ouzou* en Kabylie, Algérie, où coexistent le kabyle, l'arabe et le français.
Donc combien de gens de La Roche-sur-Yon, en plus du français, connaissent l'allemand, l'irlandais — l'anglais certainement plus, éventuellement le scots d'Ulster —, l'espagnol, l'arabe en plus du kabyle ?

Evidemment, rien n'oblige à limiter le jumelage à des villes ou des villages. C'est réalisable entre des associations, des établissements d'enseignement primaire, secondaire ou supérieur, des entreprises, des groupes de recherche, etc.. Par exemple,
Jungkee Lee, président du Centre Culturel d'Espéranto de Séoul, a annoncé sur Facebook, que “Par le biais de l'espéranto, deux lycées de Corée [du Sud] et de Chine se sont jumelés ! Quelle grande contribution de l'espéranto !“ Il s'agit des lycées Wonkyung de Hapchon, province de Kyungnam en Corée, et Tianjaibing de Baotou en Mongolie intérieure, en Chine.

S'il s'agit de jumelage, la fantaisie ne consiste pas à proposer l'espéranto comme premier pas, comme facilitateur d'accès à une ou plusieurs de langues ou comme moyen auto-suffisant de communication linguistique. La fantaisie consiste dans la poursuite d'une situation dans laquelle des habitants des villes concernées sont comme des sourds-muets malgré des dépenses et des efforts plus grands qu'il ne convient.
* Articles de WikiTrans, les autres ont leur source dans Vikipedio.

"Informiloj pri Ĝemelaj Urboj"

"Informiloj pri Ĝemelaj Urboj" (Bulletins d'information sur les villes jumelées) a commencé à paraître en 2002.
Ce bulletin est compilé par le chargé d'affaires de l'UEA pour les villes jumelées, WU Guojiang (coordonnées ci-dessus).

Tous les numéros parus jusqu'à ce jour peuvent être téléchargés gratuitement sur :

http://gxemelurboj.wikispaces.com ou http://www.gazetejo.org/eo/gxemelajurboj

Résumé du contenu du n° 43 (titres ci-dessus):

  • Le journal "Divja" de la région de Tikhvine, ville natale de Rimski-Korsakov, a rendu compte du rôle important de l'espéranto dans le jumelage de cette ville avec Imatra, en Finlande, et Hérouville-Saint-Clair, en France, qui apporta une aide très appréciée durant une période chaotique à partir de 1992. Le club d'espéranto de Tikhvine fut la première organisation à avoir établi des liens solides à l'étranger.
  • Deux articles sont consacrés à un hommage à Alexandre Titaev, de Vladivostok, et Li Shijun, de Pékin, deux piliers de l'espéranto qui ont fortement soutenu le projet des villes jumelées.
  • Dans un discours prononcé en allemand et en espéranto devant le congrès de la Fédération Internationale des Cheminots espérantophones (IFEF avec 150 participants de 21 pays) accueilli dans sa ville d'Herzberg am Harz — surnommée “Die Esperanto-Stadt“ / “La Ville de l'espéranto“, par décision du Conseil municipal en 2006 —, le maire, M. Gerhard Walter, a souligné que sa ville doit sa prospérité actuelle aux activités pour et par l'espéranto de l'Interkultura Centro Herzberg. Le jumelage d'Herzberg am Harz avec la ville polonaise de Góra a été réalisé grâce à cette langue.
  • Lors d'une tournée de conférences dans les villes polonaises de Gdańsk, Sopot, Gdynia, Varsovie,
    Wroclav, Bialystok, Lodz et Lublin, le président d'honneur de la firme nippone Swany, Etsuo Miyoshi, mécène de l'espéranto, a reçu un excellent accueil, en particulier à Bialystok, la ville natale du Dr Zamenhof, dont le maire soutient fortement l'espéranto. Il a assisté à sa conférence et l'a invité à déjeuner — ça ne s'invente pas ! — au
    "Café Espéranto" de Bialystok !
  • Lors du 10ème congrès croate d'espéranto, qui a accueilli 140 participants de 14 pays, dont le Brésil, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande à Koprivnica, un message du maire de la ville jumelle hongroise de Kaposvár à Mme Vesna Želježnjak, maire de Koprivnica, a été lu en espéranto par un congressiste hongrois, Béla Apáti Kovács. Plusieurs employés de la mairie de Kaposvár sont espérantophones.
  • Le 9ème congrès de l'Union européenne d'espéranto (EEU) a eu lieu à Galway, Irlande, avec 157 participants de 27 pays sur le thème "Apprentissage des langues en Europe : apprendre plus pour un moindre coût". Le président de la république d'Irlande, Michael D. Higgins, a adressé un message d'encouragement en soulignant que le fondateur du Parti Travailliste Irlandais, James Connoly, exécuté avec d'autres chefs de la rébellion de 1916, avait étudié l'espéranto.* Ministre irlandaise des Affaires européennes, Lucida Creighton a elle aussi envoyé un message fort de sens. Tous deux ont souligné que “l'espéranto appartient à l'héritage culturel commun européen“. Le président de l'EEU
    est
    Seán Ó Riain qui parle huit langues dont l'espéranto. Après avoir été ambassadeur d'Irlande en Autriche, en Australie, en Pologne et en Allemagne, il est aujourd'hui représentant permanent de son pays à Bruxelles.
  • Maire de Mazara del Vallo, Nicoló Cristaldi a participé au 79ème congrès italien d'espéranto qui s'est tenu dans sa ville avec 340 participants de 34 pays. Le vécu de ce congrès, l'ambiance et les principes véhiculés par cette langue ont suscité chez lui le désir de faire de sa ville un lieu symbolique de l'espéranto.
  • Les maires de Mazara del Vallo et de Bialystok (Pologne) ont signé une déclaration commune de coopération sans engagement financier en tant que villes s'intéressant à l'idée de l'espéranto, ouvrant ainsi la possibilité à d'autres villes de se joindre à ce protocole. Cette initiative a été saluée par Gerhard Walter, le maire d'Herzberg am Harz, la Ville de l'espéranto.
  • En vue de la célébration du 1100ème anniversaire de la ville allemande de Cassel, son maire, M. Wolfgang Guenther, a adressé un long message en espéranto à tous les locuteurs de cette langue dans les villes jumelées : Arnstadt (Allemagne), Berlin-Mitte (Allemagne), Florence (Italie), Izmit (Turquie), Jaroslawl (Russie), Mulhouse (France), Ramat-Gan (Israël), Rovaniemi (Finlande) et Västerås (Suède).
  • Une cérémonie officielle de jumelage a eu lieu en mai 2012 entre Dong Da, un district de Hanoï, la capitale vietnamienne, et Choisy-le-Roy, Val-de-Marne, en banlieue Sud de Paris.
  • Sur invitation de la ville d'Herzberg am Harz, des associations d'espéranto de Pologne et d'Allemagne, Han Zhuwu, président de l'Association d'espéranto de Tianjin, a représenté l'Association cheminote chinoise d'espéranto au Congrès international des cheminots espérantophones et il a visité les villes de Herzberg, Hanovre, Göttingen, Munich et Berlin en Allemagne, La Chaux-de-Fonds, Lucerne et Berne en Suisse, et Łódź, Varsovie kaj Cracovie en Pologne. Il a rédigé un long article dans lequel il a mis l'accent sur l'importance des échanges et de l'espéranto dans ce rôle.
  • Deux universités se sont jumelées grâce à l'espéranto, celle de Zaozhuang, en Chine, et l'Université Coréenne des Études étrangères à Séoul.
  • Lors d'une visite au Japon, à Kyoto, un jeune couple espérantophone canadien, Ĵenja Amis kaj Joel Amis elle, Ĵenĵa, originaire de Kiev, en Ukraine, et lui, Joel, d'Atlanta, Etats-Unis, autre forme de "jumelage" ! ;-) — ont été hébergés par un couple japonais, Masako et Minoru Tahira, qui les ont invités dans un restaurant ukrainien de la ville fondé voici quarante ans lors du jumelage entre Kiev et Kyoto. "Pour le garçon, ce fut une première expérience de s'exprimer directement avec une habitante de Kiev en langue ukrainienne qu'il avait apprise. Ce fut un moment de joyeuse émotion. “ ... “ Les autres clients du restaurant regardaient avec envie nos deux couples parler librement en espéranto et Ĵenja parler joyeusement en ukrainien avec le restaurateur.“
  • La filiale havanaise de l'Association cubaine d'espéranto s'intéresse à la mise en place de liens forts et directs en vue de jumelages ou au moins de la signature d'un protocole de relations. Un appel en dix points (trop longs à résumer ici) expose la nature des échanges souhaités. Fráncel Briel , responsable des relations extérieures de l'Association cubaine d'espéranto.
* Remarque HM : parmi les autres dirigeants travaillistes éxécutés, Joseph Mary Plunkett était aussi espérantophone.

La valeur propédeutique de l’espéranto pour l’apprentissage de l’allemand

Il s'agit d'un article d'Edmond Ludwig, de Mulhouse, France, professeur d'allemand et d'espéranto.

De semblables études, même plus détaillées, avec des comparaisons avec n'importe langue parlée dans le monde, seraient bienvenues pour montrer l'intérêt de l'espéranto comme premier pas ou première marche pour optimiser l'enseignement des langues et la communication linguistique entre villes (et aussi organisations, établissements d'enseignement,
entreprises...) de langues différentes dans le monde. Il existe déjà des documents semblables, mais trop dispersés.

Eminent professeur de l'Université de Columbia, grand polyglotte, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels
One Language for the World“, Mario Pei plaida souvent pour l'introduction de l'espéranto dans les programmes d'enseignement à travers le monde. Presque quarante ans se sont écoulés depuis qu'il avait exprimé un avis qui conserve toute sa valeur dans une lettre de juillet 1973 au prof. Stanley J. Drake, président de l'Université de Fort Lauderdale, Floride :Les étudiants unilingues soumis à un cours relativement bref d'espéranto, poursuivant ensuite l'étude de langues étrangères ethniques, réussissent mieux dans ces dernières que ceux qui ont affronté des langues sans préparation. Ainsi, des cours d'espéranto, comme élément régulier du cursus, sont pleinement justifiés au présent comme au futur, avec le mérite supplémentaire que, du fait que l'espéranto est actuellement pleinement opérant comme langue parlée et littéraire, avec plusieurs millions de locuteurs partout sur le globe, et inspiré par une véritable idéologie mondiale donnant toute aide possible et aisance à l'étranger espérantophone, il est la langue d'une utilité pratique actuelle considérable."

C'est ce que confirmèrent plus tard des recherches de l'Institut de Cybernétique de Parderborn, dont le fondateur et directeur, le prof.
Helmar Frank fut ensuite co-fondateur, en 1983, de l'Académie Internationale des Sciences de Saint-Marin dont l'espéranto est la principale langue de travail. A Berlin, il y a aussi Esperantoland, qui organise des rencontres espérantophones de nouvel an avec participation de familles espérantophones et une forte proportion d'enfants : 194 dont 73 enfants à Sarrebruck en 2010/2011; 177 à Bitburg en 2012; 158 dont 56 enfants de 14 pays en 2013 à Xanten.... Le seul prix Nobel espérantophone vivant au monde actuellement est allemand : le professeur Reinhard Selten (Economie, 1994). Il plaida devant le Parlement européen en 2007 pour l'apprentissage de l'espéranto comme première langue étrangère en raison du besoin de plus d'intégration économique et de renforcement de l'identité européenne.

Toujours valides sont aussi, en grande partie, les résultats de recherches, les observations, les faits et les conclusions exposés dans le rapport du 21 septembre 1922 rédigé par
Inazō Nitobe, secrétaire général adjoint de la Société des Nations, sous le titre "L'espéranto comme langue auxiliaire internationale“ (version en anglais : “Esperanto as an international auxiliary language“).

Mon village,
Moutiers-les-Mauxfaits (un peu moins de 2000 habitants) s'est jumelé voici une douzaine d'années avec The Witterings, un village du Sud de l'Angleterre. Le pourcentage d'habitants qui connaissent d'un côté l'anglais, de l'autre le français comme langues étrangères est inconnu, mais en ce qui concerne le principe d'équité et de démocratie dans la communication linguistique, ce serait intéressant de disposer de statistiques et d'une analyse générale du nombre de locuteurs effectifs de l'anglais à Moutiers-les-Mauxfaits et du français à The Witterings : il y a certainement plus de Français qui apprennent l'anglais que d'Anglais qui apprennent le français... Une telle recherche pourrait être intéressante et instructive par exemple dans le cadre d'une thèse sur les villes jumelées avec ou sans l'espéranto.

Une rencontre est prévue le 10 mai 2013 pour officialiser le jumelage avec le village allemand d'Althengstett (env. 8000 hab.), Bade-Wurtemberg. Ce jumelage a eu lieu à la suite de contacts avec la Realschulle (établissement d'enseignement secondaire) d'Althengstett et le Collège Corentin-Riou de Moutiers-les-Mauxfaits.

Des preuves de l'existence de l'espéranto à Moutiers-les-Mauxfaits sont entre autres l'
inauguration de la rue
de l'Espéranto le 3 juin 2012 et le fait qu'un amas d'informations et d'échanges arrive et part d'ici du et vers le monde entier. C'est là aussi qu'a lieu la rédaction de la feuille d'information “Espéranto-Vendée“ de l'association du même nom, et de documents comme, par exemple, “L'espéranto au présent“, “Le « cadeau » de Gordon Brown au monde, Lingva demokratio / Démocratie linguistique“, Comment (ré)éduquer un ministre de l’Éducation nationale ?“, etc..

En ce qui concerne une éventuelle activité pour l'espéranto à Althengstett, Germana Esperanto-Asocio et le Berlina Esperanto-Centro n'ont jusqu'à présent aucune autre indication qu'une dame qui s'est effectivement intéressée à l'espéranto mais qui, faute de temps, n'a pas pu l'apprendre; elle connaît un peu le français. Un membre actif de d'
Esperanto Baden-Wŭrttemberg habite à 15 km d'Althengstett et pourrait faire des recherches à ce sujet.