L'Académie française se met à l'heure de l'Internet. Les "Immortels" jouent aussi du clavier et, de l'aveu de Michel Serres, l'académicien et philosophe proche du peuple, il leur arrive de bien se marrer.

Parmi les nouveautés du site en cours de rénovation, dans les Actualités, la rubrique "Dire, Ne pas dire " procure des conseils et des rappels utiles pour un bon usage de la langue française.

Combien de fois on nous ressort par exemple "au jour d'aujourd'hui" et bien d'autres expressions semblables incorrectes. Le problème est que bien des gens de médias massacrent aussi bien le français qu'une chose qui ressemble à de l'anglais, une chose utilisée à tort et à travers par snobisme ou pour se donner un genre alors que le meilleur genre que l'on puisse avoir, c'est d'être soi-même, de ne pas être un perroquet ou la pâle copie d'un personnage admiré.

Le "best off", qui fait penser à quelque chose de bestial, l'emporte sur l'élégance de "morceaux choisis", "le meilleur de", "choix", "florilège" ; l'“email“ sert à la protection des casseroles et la “newsletter“ est un truc qui sent l'éther, donc un truc pour endormir...

Voici quelques jours, sur une chaîne de télévision, j'ai entendu dans la même phrase les mots "winner" et "loser" au lieu de "gagnant" et "perdant“. C'est là un langage de perdant. Dans l'affaire, les gagnants sont ceux pour qui l'anglais n'est pas une langue étrangère, qui n'ont pas eu à dilapider leur temps et leur argent pour tenter de se mettre, en vain, au niveau des locuteurs natifs. Imaginons l'auteur d'un nouveau jeu dans lequel celui qui a le plus d'atouts est précisément celui qui le propose : “Vous voyez, ce jeu est absolument formidable : il y a toujours un gagnant ! » en omettant de préciser que le gagnant de ce nouveau jeu est toujours et forcément lui-même. Il suffit de lire le discours de propagande du 17 janvier 2008 de l'ex-premier ministre britannique Gordon Brown “English — The World's Language !i. Nul n'est mieux placé que lui pour en connaître les règles et les pièges car il est en quelque sorte “tombé dans la marmite“ de potion magique.

C'est bien ce mécanisme qu'avait expliqué, en d'autres termes, Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi Aventis jusqu'en mai 2010, à la revue économique "L'Expansion" (28/10/2004) pour faire comprendre pourquoi son entreprise n'avait pas cédé devant le tout-anglais : "Dans une réunion, c'est du cerveau des gens dont on a besoin. Si vous les obligez à parler anglais, les Anglo-Saxons arrivent avec 100% de leurs capacités, les gens qui parlent très bien, avec 50%, et la majorité, avec 10%. A vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s'étonner que ce soient les anglo-saxons qui gagnent.

On peut se demander ce que ce sera quand les enfants, conformément au projet du ministre Luc Chatel, subiront le gavage à l'anglais dès l'âge de trois ans. Nul ne peut ignorer que les premières années de la vie sont particulièrement marquantes, que les impressions se gravent profondément dans le subconscient. Il s'agit là d'un conditionnement inadmissible contre lequel, curieusement, nul ne proteste. Syndicats, partis politiques et corps enseignant sont totalement amorphes. Pourtant, le vecteur linguistique de cet ordre socio-économique contre lequel ils protestent n'est autre que l'anglais. Or, ils en redemandent à tour de bras pour leurs enfants. Inculquer à cet âge une langue qui n'est pas neutre et dont l'une des fonctions est le formatage des cerveauxii, la langue de cet ordre économique, c'est comme faire entrer les enfants en religion, la religion de Mamon, la religion du fric.

Il s'agit là d'un sujet de réflexion qui devrait avoir lieu au sein de l'Académie française comme de toute autre académie nationale et chez les sociologues.

Une voie neutre

Aucune langue nationale n'est neutre, encore moins celle de l'ordre économique actuel. Il en aurait été de même si, au temps fort du bloc soviétique, le russe en était venu à jouer dans le monde un rôle équivalent à celui de l'anglais.

En agriculture, les effets néfastes de la monoculture à grande échelle sont connus : épuisement du sol, maladies, nécessité d'apports compensatoires produits par l'industrie chimique. En écologie, on connaît les déséquilibres et les destructions que provoque l'arrivée ou l'introduction d'une espèce animale ou végétale invasive : le frelon asiatique, l'écureuil gris, la grenouille taureau, l'écrevisse de Louisiane, la jacinthe d'eau, la jussie...

L'univers culturo-linguistique mondial est aujourd'hui pollué par une politique effrénée du tout-anglais. Nombreuses sont les langues qui meurent d'asphyxie du fait que l'une d'elles s'accapare tout l'espace vital et toutes les ressources. C'est une évidence que le monde a besoin d'une langue commune. Des humanistes et des philosophes se sont penchés sur la question voici déjà plusieurs siècles : Vivès (1492-1540), Comenius (1592-1670), Descartes (1596-1650), John Wilkins (1614-1672)...

L'enseignement de l'anglais est vorace en temps, en moyens humains, matériels et financiers pour les pays non-anglophones. Il l'est même pour les pays anglophones puisque les élèves anglais sont les derniers en Europe à savoir lire et écrire. Son apprentissage exige un temps considérablement plus long que nécessaire par rapport à une alternative à propos de laquelle, dès le début des années 1930, un pionnier de la théorie de la terminologie, Eugen Wüster, avait exprimé cet avis dans un ouvrage traduit de l'allemand en espéranto ― “Konturoj de la lingvonormigo en la teknikoiii :

"Pour un Anglais (ou Étasunien) intéressé, il existe au moins trois non-Anglais. L'énergie laborieuse nécessaire pour apprendre à parler l'anglais est au minimum six fois plus grande que l'énergie nécessaire pour parler l'espéranto. De plus, nous devons estimer que les énergies nécessaires pour apprendre à lire une langue, comprendre à l'oreille, ont un rapport de l'une à l'autre comme 1 1/2 : 3 (...) Chaque classe annuelle d'élèves économisera donc aussitôt après l'introduction de l'espéranto environ 50% de travail en ne perdant pas l'accès à la littérature anglaise." (p. 122-123)

Wüster avait en outre très bien prévu ce qui résulterait de l'hégémonie de la langue anglaise :

"La création d'expressions spécialisées dans un espéranto souple coûterait elle aussi moins de travail que la standardisation par les langues nationales. Mais, en outre, l'espéranto est non seulement une exigence d'économie, mais aussi, au moins au même titre, de justice. Élever l'anglais au rôle de langue auxiliaire internationale apporterait des désavantages si importants aux autres nations, qu'on a déjà directement caractérisé cette forme de solution comme une “trahison linguistique“ contre la langue maternelle. Une nation consciente de son honneur ne peut participer à la coopération internationale que sur la base de l'égalité des droits“. (p. 123)

Mais il existe un autre aspect particulièrement grave aussi : à l'échelle mondiale, du fait de la dépendance linguistique qui va de pair avec la dépendance économique et un alignement culturel, les pays dominants de l'anglophonie sont devenus les points de départ et d'arrivée des échanges internationaux, ce qui constitue un facteur de déséquilibre. Dans l'Union européenne des 27, c'est la langue du pays le plus enclin au profit et le moins enclin au partage de l'effort, et dont la population ne représente que 12% , qui a réussi à imposer sa langue à 88% de la population européenne avec la participation et la complicité de ce que Michel Serres a nommé en maintes occasions des “collabos“.

Les Académiciens et l'espéranto

Comme invité d’une émission régulière d'espéranto présentée par Pierre Delaire sur la Radio-Télévision Française (RTF), l'écrivain et essayiste Maurice Genevoix, membre et secrétaire perpétuel de l’Académie Française, avait dit le 18 février 1954 :

“(...) L'Espéranto n'est pas du tout une langue uniforme, une langue robot, mais, au contraire, une langue naturelle et souple.

Je sais qui est Zamenhof, je sais que vous avez traduit des oeuvres qui appartiennent au patrimoine de la littérature universelle et d'ailleurs vous devriez continuer dans cette voie.

L’espéranto est en mesure d’exprimer les nuances les plus subtiles de la pensée et du sentiment, il est propre à permettre, par conséquent, l’expression la plus juste, la plus littéraire, la plus esthétique et de nature à satisfaire les esprits les plus ombrageux et les plus particularistes, et il ne peut pas porter ombrage aux fidèles des langues nationales. (...)“

Mais de Gaulle passa par là. Il mit fin à ces émissions en 1958. Pour lui, l'espéranto n'avait rien à faire dans un pays qui était encore une puissance colonial(ist)e. Par la suite, il fut de bon ton, à l'Académie, de faire passer cette langue pour ce qu'elle n'était pas ou, au mieux, de la passer sous silence : “Cachez ce sein...“.

En 2006, lors d'une émission “Les Grosses Têtes“ de Philippe Bouvard, sur RTL, l'académicien Jean Duto

urd n'avait rien trouvé de mieux que de dire “de toute façon l’espéranto n’a pas de littérature”. Mais aplomb n'est pas démonstration. L'une des premières préoccupations du Dr Zamenhof fut de créer, dès 1894, c'est-à-dire 7 ans après la parution du premier manuel, la “Biblioteko de la Lingvo Internacia“ (La Bibliothèque de la Langue Internationale). 99 ans plus tard, en 1993, le PEN-Club international admettait l'espéranto en son sein.

Il importe de savoir ce que furent ceux qui l'ont entravé et qui ont cherché à détruire son prestige. L'un des adversaires les plus acharnés de l'espéranto fut Gabriel Hanotaux (1853-1944), membre de l'Académie française, ancien ministre des affaires étrangères et historien, apologiste de l'impérialisme : “[L’impérialisme] vise à répandre à l’étranger, jusqu’aux régions qui hier encore étaient barbares, les principes d’une civilisation dont l’une des plus vieilles nations du monde peut être fière.“ (1902)

Hanotaux fut aussi un thuriféraire de Napoléon 1er, cet empereur dont les guerres firent plus d'un million de morts en Europe, celui qui rétablit l'esclavage et la traite des Noirs, celui dont l'histoire officielle passe les crimes et les méfaits sous silence et entretient le culte de la personnalité. Bon nombre d'admirateurs de Napoléon, tels que Benito Mussolini, Adolf Hitler, Jean Bedel Bokassa, Augusto Pinochet et bien d'autres tyrans ont trouvé de l'inspiration dans son comportement.

L'historien Louis de Villefosse a écrit de l'empereur, dans son livre “L'opposition à Napoléon“, qu'il fut “le grand promoteur du militarisme français et par contre-coup du militarisme allemand“, et que “l'engrenage des conflits qui mettront le XXe siècle à feu et à sang, il lui a imprimé sinon l'impulsion première, du moins la plus violente, et déterminante“. Méprisant envers le genre humain, il avait dit à son grand chambellan, Talleyrand, en janvier 1807 : “Vous êtes de la merde dans un bas de soie !“ ; en 1813, il avait dit au chancelier autrichien Metternich :un million d'humains est pour un homme comme moi de la merde“. iv Ce mépris n'a rien d'étonnant au vu de la considération qu'il avait même pour la Légion d'Honneur, l'ordre qu'il avait lui-même institué : “On appelle cela des hochets, eh bien ! C'est avec des hochets que l'on mène les hommes. Je ne dirais pas cela à une tribune, mais [ici] on doit tout dire. Je ne crois pas que le peuple français aime la liberté et l'égalité. Ils n'ont pas été changés par dix ans de révolution(...). Voyez comme le peuple se prosterne devant les crachats des étrangers.“ Cette triste mentalité à laissé des traces profondes en France.

A côté de cela, il est possible de lire le rapport d'Inazo Nitobe, un membre éminent de l'Académie impériale

japonaise publié en 1922, quand il était secrétaire général adjoint de la Société des Nations, à l'époque ou Hanotaux s'efforçait d'étouffer l'espéranto : L'espéranto comme langue auxiliaire internationale

Inazo Nitobe avait pu observer le fonctionnement de l'espérnto lors du congrès mondial de Prague en 1921 :

"Alors que les riches jouissent des oeuvres littéraires et des traités scientifiques dans l’original, les pauvres et les humbles utilisent l’espéranto comme lingua franca pour leurs échanges d’avis. L’espéranto devient pour cette raison un moteur de la démocratie et d’une relation résistante. Il est nécessaire de prendre en considération cet intérêt des masses dans un esprit rationnel et bienveillant lorsque l’on étudie cette question de langue commune. v

Dans le rapport indiqué ci-dessus, il avait écrit : “Quant aux adultes, les rapports ministériels que nous avons reçus, constatent que, dans les pays slaves, germaniques et latins, les cours publics d'Espéranto consistent en général en 20 ou 30 leçons, dans les pays d'Extrême-Orient en 50 ou 60. En Allemagne et en Espagne, où il y a beaucoup de cours syndicaux, on constate que des ouvriers manuels, ne connaissant que leur langue maternelle, arrivent à parler l'Espéranto au bout d'un hiver de travail, avec deux soirs d'études par semaine. Tout dépend, naturellement, du degré de zèle et d'intelligence de l'élève. Beaucoup d'espérantistes ont le tort d'exagérer la facilité de leur langue. Il suffit, pour être dans la vérité, de constater qu'elle est huit ou dix fois plus facile qu'une autre langue étrangère et qu'on arrive à la parler parfaitement sans avoir besoin de s'expatrier. C'est déjà un résultat très appréciable.“ (p. 18)

La crainte que l'espéranto ferait ombrage au français a été pire que le mal entrevu en permettant à l'anglais de s'accaparer toute la lumière.

Dans le passé, l'académicien Marcel Prévost, cité par la revue polonaise “Pola Esperantisto“ (n° 10, 1911), avait eu un regard positif sur la langue : “L'introduction de la langue internationale jette une nouvelle lumière sur le problème de la parole humaine et la diversité des idiomes. Aucune pensée, aucune compréhension ne sera perdue.

L'espéranto a reçu beaucoup plus d'appuis au sein d'académies scientifiques que d'académies nationales. A titre d'exemple, car la liste serait trop longue, le physicien Aimé Cotton, qui fut président de l'Académie des sciences en 1938 et une figure humainement exceptionnelle, le parlait parfaitement :

Il s'est intéressé toute sa vie au progrès et à la diffusion de l'Esperanto dans un soucis de meilleure compréhension entre les hommes et particulièrement entre les savants. Fervent défenseur de la République et de la liberté, il a participé à la guerre de 1914 en mettant au point avec Pierre Weiss un système de détection de l'artillerie ennemie. Et son engagement anti-fasciste pendant la guerre d'Espagne ou contre la trahison de Munich et de la Tchécoslovaquie a entraîné son emprisonnement à Fresnes par les Allemands en 1941 et en 1942. Enfin, par sa générosité et sa simplicité, il a su inspirer la sympathie de ses collègues et amis et l'admiration de ses nombreux étudiants.vi

Témoignage d'Aimé Cotton :

J'ai pris part à huit congrès d'espéranto et je puis affirmer que les espérantistes venus de pays lointains peuvent fort bien se comprendre entre eux. Ils sont d'ailleurs tout joyeux de le constater eux-mêmes et il est difficile d'imaginer l'enthousiasme et l'entrain qui règnent dans ces réunions internationales. J'ai assisté, d'autre part, à maintes reprises, à des congrès scientifiques. Il faut avoir le courage de l'avouer sauf quelques personnes vraiment entraînées à l'usage simultané de plusieurs langues, on s'y comprend fort mal; le plus souvent on fait semblant de comprendre. Souvent on présente bien des résumés des communications, dans une langue autre que celle de l'auteur. Mais ces résumés, qui ne sont pas faits par l'auteur lui-même, ne présentent pas toujours exactement sa pensée; surtout ils sont faits le plus souvent dans une seule langue qui n'est elle-même pas comprise de tous. Il est bien évident que l'état de choses actuel entraîne, en outre, une grande perte de temps et beaucoup de fatigue, même chez les privilégiés qui comprennent, et que ces congrès sont loin d'avoir toute l'action utile qu'ils devraient avoir.”vii

Comme vice-président de l'Académie des sciences, Aimé Cotton présida, en 1937, la 3e section “Sciences pures et applications“ de la Conférence Internationale “Esperanto en la moderna vivo“ organisée sous le patronage du président Albert Lebrun dans le cadre de l'Exposition internationale des Arts et des Techniques dans la vie moderne. C'est grâce à Aimé Cotton que le physicien et prix Nobel de physique Alfred Kastler découvrit l'espéranto et, en 1967, il accepta la présidence d'honneur du Centre Culturel d'Espéranto de Guebwiller, sa ville natale, où la langue était enseignée par Eugène Wermelinguer.

L'Académie d'espéranto (Akademio de Esperanto)

A l'Académie d'Espéranto, il n'y a ni immortels, ni épées, ni habits verts, alors que c'est la couleur de l'espéranto, mais en plus clair !

Pas d'immortels parce que :

“Les académiciens sont élus pour une durée de neuf ans et renouvelés par tiers tous les trois ans. Ils sont rééligibles.

Pour être candidat, il

faut être parrainé par au moins cinq académiciens représentant au moins trois langues nationales différentes. (Wikipédia)

Fondée en 1905 sous le nom de Lingva Komitato (Comité linguistique), lors du premier congrès universel qui se tint à Boulogne-sur-Mer, elle prit le nom d'Akademio de Esperanto en 1948 après fusion du Comité avec la Commission supérieure du Comité linguistique.

Actuellement, depuis mai 2010, le nombre d'académiciens est de 44. Le président (Prof. Dr John C. Wells) et le vice-président sont anglais. Il y a sept femmes et un aveugle. L'Océanie a été représentée avant les dernières élections par un Australien qui ne s'est pas représenté. Répartition par continent et pays :

Europe

Allemagne : 4 dont 1 d'origine argentine, 1 d'origine tadjike (URSS) et 1 d'origine suédoise
Espagne : 1
Finlande : 1
France : 4 dont un natif espérantophone
Grande-Bretagne : 3
Hongrie : 2
Italie : 3 dont 1 d'origine britannique et 1 natif espérantophone
Islande : 1
Luxembourg, 1 d'origine britannique
Malte : 1
Norvège : 1
Pays-Bas : 2 dont 1 d'origine hongroise
Pologne : 2 dont 1 d'origine hongroise
Russie : 1 (Sibérie, natif d'Ouzbékistan)
Slovaquie : 1
Suède 2
Ukraine : 1

Afrique

Togo : 1

Amérique

Brésil : 1
États-Unis : 3 dont 2 d'origine russe

Asie

Chine 2
Corée du Sud : 1
Inde : 1
Israël : 1
Japon 2
Vietnam : 1

L'Internet et le Web ont permis à l'espéranto et à son académie de se refaire une jeunesse. Il a rendu possible une participation toujours plus internationale et contribué à l'accélération de l'application de la langue dans divers secteurs d'activités. Il retrouve progressivement des applications que la seconde Guerre mondiale et la domination de l'anglais lui avaient fait perdre. Il a survécu à tous ceux qui ont voulu sa mort et qui ont mis les moyens pour l'anéantir. Aucun de ceux qui l'ont qualifié de “langue morte“ ne lui a survécu.

Et il est devenu une langue immortelle sans faire usage de l'épée, sans recours à des corps expéditionnaires.