Vasque Romaine de Cherchell

Epris de ton passe classique et barbaresque
J’ai contemplé Cherchell, ton visage africain
Et j’ai vu se mêler dans ton regard mauresque
L’audace du corsaire et l’ardeur du romain

J’aime depuis ce jour ta baie, immense bague
Qu’une frange d’écume et d’argent vient sertir
Je me suis attardé devant ta haute vague
Ou jadis bondissaient les navires de tyr ;

La mer intérieure est plus large, plus seule
Cherchell, lorsqu’on l’admire aux pieds de tes villas ;
Et j’ai béni sa gloire en élevant les bras

Est-ce un château de rêves, est-ce un palais de fées
Que ce cirque de marbre apparu sous les eaux
Parmi les cheveux d’or des algues décoiffées
Sous une flore étrange et l’émail des coraux

Oh je n’oublierai pas, Cherchell, tes beaux rivages !
Tels sont ceux de Dellys au bord du même azur :
D’étroits sentiers de sables y mènent vers des plages
Sous l’ombrage des pins qui parfument l’air pur.

C’est pourquoi, par mes vers, comme en un caducée
Fait de jasmin suave et d’œillet sensuel,
J’ai voulu vous unir dans la même pensée
Délices de Dellys et charmes de Cherchell.

A. TUSTES