Comme c'est la première tournée de l'année et qu'en plus je dois aménager un peu le nouveau camion, j'arrive aux Godeaux trois jours avant le départ : j'aurai ainsi le temps de récupérer toutes les affaires de l'ancien camion, préparer un peu la classe et aller faire quelques courses. Me voici donc dès vendredi aux Godeaux : à peine arrivée, déjà repartie, car j'ai rendez-vous après la classe avec la maîtresse de Firmin, avec qui je fais connaissance et qui me donne des indications pour travailler lors de cette première période de tournée.
Le soir c'est l'anniversaire de Sylvie, qui, sachant que je serai là, m'a invitée. Nous passons une bonne soirée, et elle apprendra que son cadeau arrivera un peu plus tard : il s'agit d'une commande à La D'Jo, qui réalisera pour elle un triptyque (vous vous souvenez, le cadeau pour mes 30 ans ?).

Le samedi, au boulot ! Après la visite détaillée de mon nouveau camion (presque!) terminé, je me mets en devoir de ressortir de la petite maison où elles avaient été rangées les affaires mises de côté cet été. Moi qui pensais avec joie être débarrassée des énormes araignées que je retrouvais systématiquement dans le vieux camion l'année dernière (celui-ci est plus "fermé" et leur laisse moins de passage), voici une petite piqûre de rappel au cas où ça me manquerait : les caisses entreposées sont remplies de poussière et de toiles d'araignées (avec leurs grosses et grasses occupantes encore présentes, la plupart du temps). Je passerai donc ma journée à sortir les caisses une par une, enlever ce qui est dedans et tout essuyer, livre par livre, jeu par jeu... en poussant un cri une fois de temps en temps lorsqu'une araignée un peu top moche tente de me grimper dessus ! Je commence le rangement du camion, il faut se faire à ce nouvel espace, trouver des rangements pour tout (affaires d'école, vêtements, vaisselle, nourriture...), ce n'est pas évident ! Le soir je suis vannée et ai plus l'impression d'avoir mis le bazar que rangé ! Bien entendu c'est lorsqu'il pleut à verse que je réalise que j'ai oublié de rapatrier les toilettes qui sont encore dans le vieux camion : j'y cours sous la pluie et dans le noir (j'ai oublié ma lampe de poche chez moi, forcément!), me rendant compte au passage que j'avais laissé ouverte la porte du vieux camion : tout est inondé devant la porte, notamment les deux tapis que j'avais posés là dans l'idée de les rapporter. En revenant au camion (le nouveau cette fois) je me rends compte également que Didier n'a pas fermé la porte arrière : là aussi tout est inondé, je bricole une fermeture comme je peux avec un tendeur, mais là encore le noir et la pluie ne me rendent pas la tâche facile... Je me couche assez tôt : étant donnée la vision de champ de bataille qu'offre mon camion, il va y avoir du boulot demain !
Je passerai en effet toute la journée du dimanche à... ranger (quelle originalité!), mais enfin, le soir à 21h30 : ça y est, j'ai terminéééé ! Je suis prête pour la rentrée !
Lundi nous ne partons qu'en début d'après-midi, je profite donc de la matinée pour terminer deux trois bricoles. Hier Didier m'a dit "Si tu veux planter des crochets pour fixer des choses, tu prends un tournevis et une vis de 4, tu fais le trou et ensuite tu peux y mettre ton crochet. Tu peux aussi utiliser la visseuse électrique si tu veux." Bon... ça m'a l'air plutôt simple même pour une fille qui comme moi n'a aucun sens pratique et à peu près un niveau zéro en bricolage, je décide donc de me lancer pour installer de quoi accrocher l'imprimante pendant les voyages. Je vais chercher le matériel nécessaire... et c'est là que ça commence à se gâter (étonnant, non ?!). Je regarde les différentes vis de Didier et là : "Mais euh... comment on reconnaît une vis de 4 ? Y'a rien d'écrit sur les vis, moi je pensais que ce serait écrit dessus..." Bon, mon super acte d'autonomie commence mal... Je vais voir Didier avec une vis, qui me dit "Bin c'est ça, une vis de 4, moi je les reconnais à l'oeil, maintenant, si tu en veux d'autres tu prend dans le même casier que celle-ci". Je repars donc, récupère les autres vis et mets en place le premier crochet :

Youpi, je suis très fière de moi (c'est ça qui est bien quand on part de très bas : on est vite satisfait!). C'est au moment de planter le second crochet que les difficultés arrivent : je ne suis pas dans le bon sens et j'ai peu de recul, ce qui fait que c'est assez compliqué de rentrer la vis. Je vais chercher la visseuse en me disant que ce sera sans doute plus facile que le tournevis, mais je la fais déraper trois fois dans le bois (d'où les marques!) et une fois dans ma main... Je finirai par reprendre le tournevis et, non sans mal, par parvenir à mes fins.

Et voilà, l'imprimante a trouvé sa place et ne devrait (en principe!) pas risquer de tomber pendant les voyages.

Encouragée par mes progrès, je bricole ensuite un système d'attache pour les petits tiroirs du matériel de l'école (oui bon d'accord il faudra que je trouve un lacet un peu plus court!).

Nous partons vers 14 heures, je monte avec Sylvie mais cette fois pas dans un camion : en effet avec Bernard ils viennent d'acquérir une nouvelle caravane et elle ne se sent pas trop de la conduire car... il faut bien le dire... elle est énorme ! C'est sûr que par rapport à l'ancienne ça change : elle est aussi massive et carrée que l'autre était petite et ronde. Rien que la taille de la flèche me fait halluciner.

C'est donc Bernard qui la conduit, et nous prenons la caravane de Jean, attelée à l'Iveco.
La route est courte et nous arrivons rapidement à Joué-les-Tours, où nous sommes programmés dans le cadre du festival des Folies Foraines.

En arrivant sur la place voici Mamie qui nous attend, se demande bien qui est dans l'Iveco et finit par nous reconnaître ! A côté d'elle je vous présente Pierre-Yves qui, me semble-t-il, vous est encore inconnu : il remplacera Maurice au son, car ce dernier suit actuellement une formation de quelques mois à Paris.

Je retrouve Gabrielle et Hubert, qui sont bien équipés avec leurs petits sacs (deux pour Hubert... mais que transporte-t-il comme trésors ?...).

Les trois cousins sont tout contents de se retrouver (Léon et Augustin ne sont pas avec nous, ils arriveront ce soir avec Hélène, en voiture, car ça leur permettait de suivre une journée de collège en plus).

Je reste avec eux car l'emplacement prévu est tout petit et il va donc falloir jouer à Tetris avec le chapiteau, les camions et les caravanes : pas question d'avoir les enfants dans les pattes à ce moment-là. Ils papotent, grimpent dans un arbre, inventent un certain nombre de jeux : souffler sur des plumes pour qu'elles ne retombent jamais au sol, remplir ses chaussures puis ses chaussettes de cailloux... (oh la bonne idée!)

Puis, comme le temps semble un peu long et que je vois au loin que les convois sont loin d'être placés, nous allons sur une aire de jeux. Voilà de quoi s'occuper ! Tyrolienne, toboggan, mur d'escalade...

Au bout d'une heure et demie ils en ont quand même marre et je vois que mon camion est placé : je leur propose donc de visiter leur nouvelle école et de jouer dedans en attendant de pouvoir aller dehors. Nous arrivons au milieu des camions, et au bout d'environ... 4 secondes, je pense, "Ah non non mais les enfants ne restent pas là, hein, c'est chiant!". Et moi "Euh... si tu veux ça fait pas loin de deux heures qu'on est là-bas, alors je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on vous ait vraiment cassé les pieds, jusqu'ici..." Allez, je ne suis pas une balance, à vous de deviner qui peut bien speeder comme ça ! XD
Je leur fais donc visiter leur nouvelle école et commence à préparer la journée de classe du lendemain pendant qu'ils sortent Légos et Kaplas (oui, leurs passions restent les mêmes !).
Je continue à bosser très tard et me couche à plus de minuit, heureusement Carole est passée me proposer un peu de soupe : très bonne idée, car depuis trois jours je mange absolument n'importe quoi (des choses très équilibrées du genre chips, olives, fromage... bref ce qui me tombe sous la main et ne nécessite aucune préparation!). Les Guibé m'ont aussi trouvé un petit cadeau pendant les vacances... après le bol, j'ai désormais une assiette assortie, à mon nom ! Délicieusement régressif...

Mardi, nous voici au "vrai" jour de la rentrée. Je prends une photo d'Hubert et Firmin pour l'envoyer avec un mail qu'Hubert a écrit à sa classe, les voici installés dans leur nouvelle salle, avec une table de grands !

A midi un sixième élève fait mine de vouloir s'incruster à l'école du camion : voici monsieur Marius, qui a appris à grimper les marches :

Mais... non non, Marius, pour toi l'école ce sera l'année prochaine, 14 mois c'est quand même un peu tôt !