Ce matin j'ai beaucoup de mal à sortir du lit, la tête au frais et tout le corps bien au chaud sous la couette, je n'arrive pas à me motiver et me mets en retard... et pour cause... il fait 10°C dans le camion, record battu ! Je suis assez étonnée car, même si la température extérieure est négative, il a déjà fait un peu plus froid que ça dehors... Je finis par comprendre en regardant le radiateur : hier j'avais ouvert pour aérer, et donc baissé le radiateur, sauf que j'avais complètement oublié de le remettre à fond !
Il neige à gros flocons pendant la journée, mais il ne gèle pas donc tout fond : les enfants sont très déçus !
Nous sommes mercredi mais aujourd'hui l'école va m'occuper toute la journée : après le déjeuner je me mets à la bande-son du théâtre d'ombres : j'appelle les enfants un par un et leur fais enregistrer leurs phrases. J'ai choisi les plus courtes pour Firmin et Hubert (qui devront les apprendre par coeur), les trois autres liront les plus longues. C'est un moment assez drôle et je me tape de bons fou-rires, avec certaines phrases difficiles à dire qu'il faudra leur faire ré-enregistrer un nombre conséquent de fois, avant d'obtenir un résultat satisfaisant. Le pauvre Augustin, qui passe en premier, fait les frais de tests de micro et du "Parle plus fort... Encore plus fort... Encore... Non mais ne crie pas, non plus! Il faut parler fort mais sans crier." Léon s'en sort plutôt pas mal, malgré une phrase à recommencer plusieurs fois car je change d'avis au fur et à mesure concernant le moment où il faut faire une pause. Gabrielle, après une bonne douzaine de tentatives, finit par réussir à dire "l'école des Ardriers" et non "l'école des Arbriers". Firmin s'en sort plutôt pas mal avec une phrase un peu complexe, non pas au niveau de la longueur mais au niveau des sons : oui, oui, c'est vrai, "ils s'envoyèrent des mails régulièrement" n'est pas la suite de mots la plus simple à dire, avec ses yère-mail-lière ! Quant à Hubert, je finis par lui laisser le maître "qui s'appelait Zilles", quand tout le reste de la phrase est bon. Une fois les enregistrements dans la boîte débute le "vrai" boulot : reprendre chaque phrase, les mettre dans l'ordre de l'histoire, atténuer le son sur les enchaînements, insérer de la musique... En plus je ne trouve pas ce que je veux comme musique, sur les conseils d'Augustin je vais donc demander à Gino de me jouer quelque chose qui s'insère bien. Je lui tire mon chapeau au passage, d'ailleurs : il a su trouver exactement ce qui convenait malgré mon peu d'indications, et m'improvise ça avec rapidité et efficacité... En sortant de là je me dis "Ah bin j'avais jamais vraiment remarqué, mais en fait... il est SUPER FORT à l'accordéon, Gino !!!" En revanche en sortant du studio son je m'aperçois qu'il fait nuit... Oups... Et quand je mets enfin le point final à la bande-son il est plus de dix-neuf heures trente... Je viens de passer six heures d'affilée dessus ! Je suis un peu déprimée : il est huit heures je n'ai pas fait de courses, pas fait à manger, pas préparé la classe de demain et vendredi... Allez, pas pleurer, hauts les coeurs, je suis quand même plutôt fière du résultat ! Je ne résiste pas et je le mets là : ne cliquez pas si vous préférez avoir la surprise avec la vidéo (mais il faudra attendre plus longtemps, alors!). J'ajoute au passage une petite précision : la musique d'introduction et de fin, jouée par Gino, avait été composée en 1997 par Bernard, pour le spectacle "Nuit gitane" :
Je passe ensuite dix minutes à réchauffer mes pieds : prise dans le montage je n'y avais pas fait attention, et voilà que la moitié de mes orteils sont tout blancs et insensibles. Je les frotte doucement devant le chauffage soufflant pour les "récupérer" (alléluia ils finissent pas ressusciter!), et je pense très fort à un sketch des "Têtes à claques" que nous aimons beaucoup avec Bruno. Il parle des "joies de l'hiver", je vous mets le lien pour que vous puissiez y jeter un coup d'oeil car ça vaut le jus... et je m'identifie parfois très bien au personnage, ces derniers temps !
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