Le jour où j'ai voté Chirac, c'est le titre d'un roman de Laurent Bénégui, où je me suis retrouvé bien sûr, puisque, en 2002 contre la barbarie qui risquait de resurgir, j'ai voté aussi pour ce vieil homme politique sans talent, qui n'a même pas cru devoir reconnaître qu'il était devenu un élu de gauche.

Hier j'ai voté pour l'UMP (ou plutôt un parti apparenté) pour les mêmes raisons : entre les voyous et les nazis, j'ai choisi les voyous, surtout à cet échelon départemental, où ce sont juste des bourgeois un peu limités ; je suis allé au bureau de vote en douce, pendant les heures du repas où il n'y avait personne.

Dans ce canton où il n'y a guère de problèmes de sécurité et aucun problème d'immigration, les gens veulent chasser les Arabes ; ce sera facile : il n'y en a pas. Et je suis content de voir ce matin qu'il n'y a chez moi « que » 33% de voix pour les affreux.

Mais que M. Sarkozy, petit coq sur son tas de fumier, réclame ce résultat comme une victoire personnelle, lui qui qu'il a si mal mené son mandat présidentiel qu'on a pu lui préférer M. Hollande dont la médiocrité était notoire ("Flamby", ce n'est pas d'hier), c'est quand même abusif. J'ai des proches qui avaient voté Chirac en 2002 et qui ont refusé de voter UMP cette fois-ci par haine de Sarkozy.

Un homme qui a été pris par l'hybris dès le début de son mandat, qui s'est mis à afficher sa vénération pour les riches et son mépris des pauvres, s'est payé des montres, des voitures, des avions et une top model, un pantin dépourvu de self-control et de capacité à prendre du recul n'est ni digne ni capable de nous gouverner.