Je viens de refermer cette magnifique nouvelle de Zweig qui est devenu un de mes auteurs préférés. Elsa Zylberstein en a signé une très jolie préface. Je recommande fortement.

Extrait :

" [...] C'est à toi seul que je veux m'adresser ; c'est à toi que, pour la première fois, je dirai tout; tu connaîtras toute ma vie, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su. Mais tu connaîtras mon secret que lorsque je serai morte, quand tu n'auras plus à me répondre, quand ce qui maintenant fait passer dans mes membres à la fois tant de glace et tant de feu m'aura définitivement emportée.Si je dois survivre, je déchirerai cette lettre, et je continuerai à me taire, comme je me suis toujours tue. Mais, si elle arrive entre tes mains, tu sauras que c'est une morte qui te raconte sa vie, sa vie qui a été à toi de sa première à sa dernière heure. N'aie pas peur de mes paroles; elle ne réclame ni amour, ni compassion, ni consolation. La seule chose que je te demande, c'est que tu croies tout ce que va te révéler ma douleur qui se réfugie vers toi. Crois tout ce que je te dis, c'est la seule prière que je t'adresse; on ne ment pas à l'heure de la mort de son unique enfant.[...]"