Tu apparais resplendissant à l'horizon du ciel,
Disque vivant qui as inauguré la vie !
Sitôt tu es levé à l'horizon oriental,
Que tu emplis chaque contrée de ta perfection.

Tu es beau, grand, brillant, élevé au-dessus de tout l'univers.
Tes rayons entourent les pays

Jusqu'à l'extrémité de tout ce que tu as créé.

C'est parce que tu es toi que tu les as conquis jusqu'à leurs extrémités,
Et tu les lies pour ton fils que tu aimes.
Si éloigné sois-tu, tes rayons touchent la terre.

Tu es devant nos yeux mais ta marche demeure inconnue.

Lorsque tu te couches à l'horizon occidental,
L'univers est plongé dans les ténèbres et comme mort.
Les hommes dorment dans leurs demeures, la tête enveloppée,
Et aucun d'eux ne peut voir son frère.
Volerait-on tous leurs biens qu'ils ont à leur chevet,
Qu'ils ne s'en apercevraient pas !
Tous les lions sont sortis de leur antre,
Et tous les reptiles mordent.
Ce sont les ténèbres d'un four et le monde gît dans le silence,
C'est que leur Créateur repose dans son horizon.

Mais à l'aube, dès que tu es levé à l'horizon,
Tu chasses les ténèbres et tu dardes tes rayons.
Alors le Double-Pays est en fête,
L'humanité est éveillée et debout sur ses pieds ;
C'est toi qui les as fait lever !
Sitôt leur corps purifié, ils prennent leurs vêtements
Et leurs bras sont en adoration à ton lever.
L'univers entier se livre à son travail [...].

Tu as mis chaque homme à sa place et tu as pourvu à son nécessaire.
Chacun possède de quoi manger et le temps de sa vie est compté.
Les langues sont variées dans leurs expressions;
Leurs caractères comme leurs couleurs sont distincts,
Puisque tu as distingué les étrangers.

Tu crées le Nil dans le monde inférieur

Et tu le fais venir à ta volonté pour faire vivre les Egyptiens,
Comme tu les as créés pour toi,
Toi, leur Seigneur à tous, qui prends tant de peine avec eux !

Seigneur de l'univers entier qui te lèves pour lui,
Disque du jour au prodigieux pouvoir !

Tout pays étranger, si loin soit-il, tu le fais vivre aussi :
Tu as placé un Nil dans le ciel qui descend pour eux ;
Il forme les courants d'eau sur les montagnes comme la mer très verte,
Pour arroser leurs champs et leurs territoires.

Qu'ils sont efficients tes desseins, Seigneur de l'éternité !
Un Nil dans le ciel, c'est le don que tu as fait aux étrangers
Et à toute bête des montagnes qui marche sur ses pattes,
Tout comme le Nil qui vient du monde inférieur pour le Pays-Aimé [...]

Dès ton lever, tu fais croître (toute chose pour) le roi
Et la hâte s'empare de toute jambe
Depuis que tu as organisé l'univers,
Et que tu les as fait surgir
Pour ton fils, sorti de ta personne,
le roi de Haute et Basse-Egypte, vivant de vérité,
le Seigneur du Double-Pays, Néferkhéperoure-Ouaenre,
Fils de Ra, vivant de vérité, Seigneur des Couronnes, Akhenaton.
Que la durée de sa vie soit grande !
Et sa grande épouse qu'il aime,
La dame du Double-Pays, Néfernéferouaton-Néfertiti,
Puisse-t-elle vivre et rajeunir à jamais, éternellement !