Dix huit années à scruter l'espace qui me séparait de Dieu.

Ma rue à moi, c'était la place de l'église, avec en permanence un oeil sur tout ce qui pouvait s'y passer. Pour cela , j'en ai vu défiler du monde sous mes fenêtres, toute une génération , en fait disparue et pas réellement remplacée.

Peu de mariage dans cet espace rural, quelques baptêmes de temps à autre, mais par contre les enterrements y étaient vécus comme des fêtes.

Et les dimanches matin, à partir des premières heures , dès que la serrure de la porte d'entrée de l'église grinçait, le défilé des habitués, toutes les ami(e)s du Christ étaient là au rendez vous. Après le joyeux tintamarre des cloches tout au long de la matinée, c'était la sortie, un peu comme à l'école, avec les poignées de mains et les embrassades qui ne cessaient que faute de combattants pour finir à l'apéro dans le bar du dimanche.

Ce fut un spectacle permanent auquel je participais visuellement.
Tout cela s'est terminé cet été, dorénavant, je n'ai plus de rue en spectacle, seulement la nature, la nature intégrale, la vraie avec ses brumes et ses brouillards du matin, ses magnifiques couchers de soleil, et la vue sur ces magnifiques forêts et vallons, surtout en ce moment , changeant à chaque instant et passant progressivement du vert aux couleurs mordorées de l'automne.

Merci à dame Nature et à ce changement dans ma Vie.

Ecrit lors de l'atelier d'écriture du 15 octobre à Plazac(24)