La liste des participants du centième Congrès Mondial d'Espéranto de Lille (25 juillet-1er août 2015), sur le site de l'Association Universelle d'Espéranto (UEA), donne les noms et pays des congressistes inscrits pour cet événement : 2570 de 81 pays dont les langues officielles sont, dans l'ordre alphabétique des pays :

1. albanais
2. espagnol
3. arménien
4. anglais
5. allemand
6. français
7. néerlandais
8. bosniaque (= bosnien)
9. portugais
10. bulgare
11. kirundi (ou rundi, Burundi)
12. tchèque
13. chinois
14. danois
15. estonien
16. finlandais
17. hongrois
18. indonésien
19. persan
20. irlandais
21. hébreu
22. italien
23. japonais
24. géorgien
25. swahili (République démocratique du Congo, avec le kikonga, lingala, luba)
26. kazakh
27. grec
28. turc
29. coréen
30. croate
31. letton
32. arabe
33. lituanien
34. malgache
35. mongol
36. népalais
37. norvégien
38. tétoum (Timor oriental)
39. ourdou (Pakistan)
40. polonais
41. roumain
42. kinyarwanda (ou rwanda, Ruanda)
43. russe
44. serbe
45. malais (Singapour)
46. ​​slovaque
47. Afrikaans (zoulou, etc. ...)
48. suédois
49. taïwanais (chinois de Taïwan)
50. ewe (Togo)
51. ukrainien
52. vietnamien

Donc, au minimum 52 langues, car certains pays ont aussi des langues ethniques non-officielles mais très parlées, parfois beaucoup, par exemple 13 au Sénégal... Au Pakistan, outre l'ourdou, il existe aussi plusieurs langues importantes non-officielles : le penjabi, le sindhi, le pashtou, etc.. Il y en a encore plus en Inde.

C'est-à-dire que si le Comité Local d'Organisation du Congrès de Lille avait dû prévoir et rémunérer du personnel pour une qualité optimale d'interprétation (dans un seul sens par interprète, donc 2 interprètes pour deux langues), il lui aurait fallu appliquer la formule mathématique :
n(n-1) [n = total des langues utilisées]
52(52-1) =
2 652 interprètes
c'est-à-dire plus que le nombre de congressistes !

sans compter les frais d'équipement, la place nécessaire pour travailler dans de bonnes conditions (cabines). Sans compter aussi, outre le coût, la complexité et la lourdeur de l'organisation (absence imprévue d'interprète, etc.), le fait que les congressistes ne pourraient bénéficier en permanence du service d'interprétation lors des pauses, des repas, des spectacles, des excursions, etc...

Dans son discours d'ouverture du 1er Congrès Mondial d'espéranto qui eut lieu à Boulogne-sur-Mer en 1905 avec 688 participants de 20 pays (il aurait fallu 20x19 = 380 interprètes !), le Dr Zamenhof avait dit :

"(...) nous nous sentons tous comme membres d’une même nation, d’une même famille et, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nous, qui appartenons aux peuples les plus divers, nous sommes les uns auprès des autres, non comme des étrangers, non comme des rivaux, mais bien comme des frères qui, sans imposer leur propre langue aux autres, se comprennent et ne se suspectent par défaut d’entente, mais qui s’aiment et se serrent les mains, non pas hypocritement comme entre étrangers, mais sincèrement et d’homme à homme. Comprenons bien toute l’importance de ce jour, car aujourd’hui, dans les murs hospitaliers de Boulogne-sur-Mer, se trouvent réunis non des Français avec des Anglais, des Russes avec des Polonais, mais des hommes avec des hommes.“

Toujours à la recherche de sensationnel, en retard de plus d'un siècle en la matière, les grands médias n'ont pas mesuré l'importance et le caractère unique de l'événement, la stupidité de la politique linguistique actuelle appliquée dans les institutions mondiales et internationales : ONU, Union européenne, BRICS, etc.

PS : Conférence de Georges Kersaudy en français.


https://www.ipernity.com/doc/32119/38676172