Ionie (24 - 31 octobre 2023)

Enfin à Smyrne ! L'Asie mineure m'a toujours fasciné. Mon seul contact avec la Turquie a été Istanbul en 2011. Il était temps. J'aurais aimé dans l'idéal traverser l'Asie mineure en une fois, mais je ferai par tronçon. Région qui fut le centre du monde plusieurs fois : à la mort d'Alexandre : au VIIe s. av. J.-C., avec quelques inconnus foufous comme Thalès de Milet et ses disciples, Sapho (qui invente le lyrisme), Hippodamos qui inspire l'urbanisme ; à la mort d'Alexandre le Grand, quand ses généraux (Antigonides, Séleucides, Attalides...) se disputeront cette région bénie des dieux ; après la chute de l'Empire romain d'Occident, en perpétuant le mode de vie de l'Antiquité ; à l'époque de l'invasion ottomane enfin.

Les sous-bassements de la basilique : ces couloirs servaient d'entrepot/souk. Une source très bruyante, qui rappelle ce que l'on sait de la "nouvelle Smyrne" fondée par Alexandre le grand. On raconte qu'il se serait arrêter ici près d'une source, et aurait eu une apparition qui lui aurait dit en songe de refonder la cité de Smyrne à l'endroit actuel.

Avant d'être fouillé dans les années 1950, cet espace délaissé servait de lieu de prière et de cimetière. on y trouve encore quelques beaux tombeaux ottomans.

Izmir a connu plusieurs fois dans son existence des tremblements de terre dévastateurs. Ces fragments architectoniques et la colonnade (un peu trop remontée) date d'une reconstruction suite au tremblement de terre de 178. L'empereur Marc Aurèle s'en émut et aida à financer la reconstruction.

La porte de Faustine menait vers le port. On trouve sur l'architrave un portrait de l'épouse de Marc Aurèle.

On retrouve les chiens et chats errants propres à ces régions. Les chats smyrniotes sont de vrais clodos punks ultraviolents. Ici, on dort nonchalamment sur des mosaïques tardo-antiques...

Une photo pour suggérer le lien entre les deux niveaux (à l'étage, la basilique dédiée aux affaires judiciaires ; dessous, le marché couvert). Il y avait des soupirails pour amener de la clarté (ici ils sont aveuglés).

Je monte la colline au sud de l'agora, à la recherche du théâtre et de l'ancienne ville-haute (Kadifekale).

Par des talus perdus, je suis tombé sur un élevage de dindons et de chèvres.

Des ouvriers font mine de s'occuper de sa restauration.

Avant Alexandre, la vile se situait sur une position plus dominante, protégée dès l'époque hellénistique par des remparts. A la fin de l'Antiquité ce site retrouve son but défensif, si bien que les murailles sont des reconstructions tantôt byzantines, tantôt croisées, tantôt ottomanes.

Au sud-ouest de Kadifekale, une barre rocheuse a été dynamitée pour faire passer la voie ferrée, puis des autoroutes. L'occasion était trop belle : un portrait géant d'Atatürk contemple les flux.

Une citerne byzantine, hélas pas accessible, mais qui pouvait abriter de l'eau pour 10 000 personnes. Je le place pour ceux qui savent l'effet que peuvent faire ces bâtiments (cf la citerne royale à Istanbul).

J'ai déjà vu des tonnes de statues féminines, mais je ne sais pas, je trouve que les poses dans cette région sont un peu plus féminines, voire lascives. Je ne mets qu'un exemple.

Un athlète en bronze d'époque hellénistique. L'équilibre de la statue, les proportions, je leu sur la suggestion du mouvement : c'est juste fou.

La région était traversée par plusieurs fleuves, dont le Pactole (qui passe à Sardes qu'on voit demain), qui charriait des paillettes d'or que l'on récoltait sur des peaux de mouton (d'où le mythe de la toison d'or ?). Ces boucles d'oreille sont à peine plus grandes qu'un ongle : c'est délirant de minutie.

Seuls les historiens trouveront un intérêt à cette photo. C'est rare : ce sont des monnaies frappées par l'empire perse pendant sa domination avant l'arrivée d'Alexandre. Ces savonnettes ont dû servir longtemps vu leur état de conservation. On est moins dans la monnaie que dans la pastille de métal précieux.

Hélas la stèle est donnée dans le lapidarium extérieur au musée sans véritable contexte (des panneaux montrant des combats fabuleux).