J'entends vibrer soudain le doux murmure
Dans le lointain, du gai ruisseau qui susurre
Des clapotis, des petits bruits qui me rassurent.
Je musarde, tranquille, en rêvant du passé

Où la harpe du vent aux notes argentines
Se faisait lègère, mêlée aux accords de clarines.
C'est là qu'une paix profonde envahit mon âme
Submergée d'une douceur troublante, diaphane.

Mon esprit se promène sur des rives amères
Tandis qu'aux saules s'accrochent d'étranges chimères.
Mes silences me font une chape, pesant manteau ;
Ils sont lourds de l'indifférence des regards et des mots.

Plus rien ne bouge dans le désarroi du temps.
La résonance attisée de souvenirs vibrants
A l'odeur iodée des embruns de sable et d'océan.
Rien ne sera aussi pertinentes que ces heures
Egrenées à l'infini parfum de douceur et de candeur.

Tandis qu'un voile d'ombre recouvre, caressant,
Les fantômes éthérés de mes rêves d'antan,
Je m'enfonce dans les bras de l'oubli, lentement
Abandonnant mon grimoire au soleil couchant.

Valéri@ne