Un instant d'émotion suspendu, immobile
Au baiser du silence assassin et futile.
Tout me semble si près et si loin de mes mains,
Si loin de mon coeur usé par les pleurs qu'il retient.

Au-delà de ma vie, d'un oubli ravageur,
J'attends chaque nuit dans mes rêves ou ailleurs
Une présence amie au jardin de mon coeur
Caressant mon visage d'un sourire enjôleur.

Les nuits se font douces aux ombres inanimées !
Tant de chagrins ont brûlé mes jeunes années !
A feu doux se consument les lueurs de ma vie
Sur un sommeil ardent que l'aurore déshabille.

Et pourtant à l'aube, il se meurt une étoile,
Celle même au secours de mon âme sans voile.
A l'ombre de mes paupières, une perle de lune
Choit sur ma page impubère qui s'allume de brume.

Se dessine tendrement un sourire, dernier espoir,
Caresses pour des mots murmurés dans le soir,
Au firmament de l'hiver, derrière mes persiennes
Dans l'attente qu'un nouvel amour s'en revienne...

©Valériane