«Le quarantième anniversaire de Woodstock, j’y serai !» jure Richie Havens. A peine débarqué de New York, dans une forme éblouissante, le vétéran de Woodstock, 67 ans aux fraises, enchaîne les interviews à Monaco où il joue ce soir.
Ses mains lourdement baguées volent dans les airs, dessinant des figures complexes alors qu’il nous raconte, pour la milliardième fois on imagine,SON Woodstock et comment sa chanson totalement improvisée pour meubler alors que les autres artistes n’étaient pas encore arrivés , est devenue l’hymne d’une génération. Freedom ! «Il a fallu que je vois le film pour me rendre compte de ce qui s’était passé» se souvient-il en riant.
 
Retour
Richie Havens est de retour avec un album superbe (Nobody Left To Crown), et un moral d’acier. «J’irais à Woodstock en 2009 parce que, contrairement aux autres éditions, ce n’est pas que du business. On revient aux sources. L’esprit de Woodstock est entrain de triompher: Obama et Hillary sont des enfants de Woodstock!».
 Après avoir joué au gala d’ouverture du festival de Cannes à la demande expresse de Sean Penn , l’un de ses plus grands fans, Richie est à Monaco pour le concert Woodstock Legends du Sporting, où il retrouve ce soir, l’une des autres révélations du «père de tous les festivals»: Alvin Lee le légendaire guitariste de Ten Years After. 
«On a déjà joué ensemble, son «I’m Going Home» à Woodstock est resté mythique, comme la plupart des autres artistes avec lesquels on partageait l’affiche. Ce qui a fait notre succès , c’est que chacun était unique en son genre. Après il n’y a plus eu que des clones».
Des dizaines de colifichets vaudou brinquebalent autour de son cou, sous sa veste de costume sombre, tandis qu’il penche sa grande carcasse pour nous serrer la main: «Ce fut un plaisir de parler avec vous».
On se retrouve d’un coup projeté trente ans en arrière, dans une salle de quartier devant les images du film sur lesquelles il psalmodie «Freedom» en martyrisant sa guitare acoustique.
Bon sang: on a vraiment serré la main de Richie Havens !