Fin des années 70.Quelques années après la disparition de son fiancé, Nelly (Jordis Triebel) décide de fuir la RDA avec son petit garçon, afin de laisser ses souvenirs derrière elle. La jeune femme croit à un nouveau départ de l’autre côté du mur, mais en Occident, où elle n’a aucune attache, les choses ne sont pas aussi simples et son passé va vite la rattraper. Persuadée d’être surveillée et guettée par la paranoïa, Nelly réussira-t-elle à trouver enfin la liberté et la paix auxquelles elle aspire?

Adapté du roman de Julia Franck Lagerfeuer (Feu de camp) par le réalisateur Christian Schwochow (La Fille invisible, L’enfant de novembre), lui-même originaire de RDA, De l’autre coté du mur raconte l’histoire d’une immigration que la réunification des deux Allemagne a fait oublier : celle des transfuges de l’ex-Allemagne de l’Est qui pensaient trouver à l’Ouest une vie meilleure, mais se heurtaient forcément à suspicion des autorités et à la condescendance, voire au mépris ou à l’hostilité de leurs nouveaux concitoyens. Scrupuleusement « débriefés » par les services secrets, étroitement surveillés et régulièrement traités d’« esclaves de l’Est », les migrants devaient accomplir un véritable parcours du combattant pour trouver du travail et s’insérer dans ce qui était pourtant leur propre pays. Le film de Christian Schwochow reconstitue à la perfection l’atmosphère pesante du Berlin d’avant la chute du mur et celle des logements de transit, dans lesquels les transfuges de RDA, qui n’avaient aucune famille, ni attache à l’Ouest échouaient forcément pour des durées variables. La mise en scène nerveuse et l’interprétation sans défaut (à commencer par celle de Jordis Triebel, titulaire de l’équivalent d’un César allemand de la meilleure actrice) renvoient au meilleur du cinéma allemand des années 70-80. Une réussite.