Kolia (Alexey Serebryakov) vit avec son fils et sa nouvelle femme Lilya (Elena Lyadova) dans la maison qu’il a construite de ses mains au bord de la mer de Barents, dans le nord de la Russie. Hélas, le maire corrompu de la ville (Roman Maydanov) convoite l’emplacement pour y édifier un complexe touristique et cherche à faire expulser la famille. Pour l’aider à se défendre, Kolia fait appel à Dmitriy (Vladimir Vdivichenkov) un ami de régiment devenu avocat à Moscou. Ce dernier a trouvé des preuves compromettantes contre le maire et est bien décidé à les utiliser...

Lion d’or à Venise pour Le Retour en 2003, prix Un Certain Regard pour Elena (Cannes 2011), en compétition en 2008 pour Le Bannissement (prix d’interprétation masculine), le russe Andrey Zviaguintsev, présentait cette année à Cannes Leviathan, un polar biblique et glacé, doublé d’un drame conjugal sérieusement alcoolisé (la vodka y coule à flots ce qui autorise quelques scènes assez cocasses).
La mise en scène, imposante (leviathanesque, même! ) et la photographie, magnifique, rappellent les splendeurs du cinéma russe d’antan. Mais le réalisateur a beau multiplier les images de côtes battues par les flots, de cimetières de bateaux, d’ossements de baleines et infliger au spectateur, en guise de conclusion, un long prêche opératique sur « la vérité apanage de Dieu », on peine quand même à voir la dimension mythologique et universelle derrière la simple dénonciation de la corruption, de l’alcoolisme et de la violence dans la société russe.
Ph.D