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Mr Turner : de l'art et du cochon
Comme l’a fort justement constaté Timothy Spall en conférence de presse : « Le génie ne vient pas toujours emballé de la façon la plus romantique ». Si l’on en croit le portrait filmé qu’en fait Mike Leigh, celui de J.M.W.Turner était enrobé dans quelques quintaux de graisse, d’orgueil, d‘égoïsme et d’humeur atrabilaire et ne s’exprimait guère, en dehors de la toile, que par des grognements de sanglier asthmatique. Et c’est heureux, car cela donne au spectateur quelques raisons de sourire, pendant les très longues 149 minutes que dure ce biopic bouffi d’auto suffisance et digne d’un téléfilm de prestige de la BBC...
Palmé à Cannes en 1996 pour Secrets en mensonges et reparti bredouille de ses deux dernières sélections (pour All or Nothing en 2002 et Another Year en 2010), le vénérable Mike Leigh (71 ans) s’intéresse donc aux dernières années de la vie de l’illustre peintre, célèbre pour ses marines et ses cieux tourmentés. Le voici justement de retour de Hollande, ses carnets de croquis remplis de moulins à vent, retrouvant à Londres sa gouvernante à moitié débile et son père bronchiteux qui lui sert d’assistant.
Le temps de coucher sur la toile ses souvenirs de voyage, de boulotter une tête de cochon (son péché mignon), de fourguer quelques peintures à des collectionneurs esbaudis, d’essuyer les reproches tonitruants de son ex-femme (flanquée de ses deux filles idiotes) et de tacler méchamment ses concurrents au salon de l’Académie des Arts, le voila reparti en repérage dans la campagne londonienne, où il tombe amoureux d’une maison avec vue sur la Tamise, en même temps que de sa propriétaire opportunément devenue veuve. Puis il meurt dans son lit, assurant gravement, dans un dernier râle, que « Le soleil est Dieu ! ».
Pendant les presque 2h30 que dure cette instructive odyssée artistique, Mike Leigh multiplie les plans inspirés des toiles de Turner (comme Gilles Bourdos dans Renoir, mais sans les fesses de Christa Theret) et Timothy Spall, acteur shakespearien au physique adéquatement porcin, étale toute sa maîtrise dans l’art subtil du grognement : du simple « Grrr! » de désapprobation, au délicat « Grmbllfff! » de contentement, en passant par le « Mmgrr? » interrogatif. Prouvant par là qu’on peut faire, en même temps, de l’art et du cochon.
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