Ils s’appellent Karim Jebli et Nordine Salhi.Vous ne les connaissez sans doute pas, mais vos enfants et petits enfants si. Originaires d’une cité marseillaise (La Sauvagère), Karim et Nono sont les vedettes d’une web série à succès: Les Déguns.On y suit les (mes) aventures potaches de deux gamins des cités à la tchatche très «sudiste». Chacun des épisodes des quatre saisons de la série totalise plusieurs millions de vues sur Youtube, où ils ont leur propre chaîne.Pas étonnant que cela ait donné l’idée aux producteurs de tenter le passage sur grand écran. Leur premier film sort aujourd’hui et ils sont venus le présenter en avant-première lundi au Pathé Lingostière. Leurs fans avaient fait le déplacement en masse, à la grande surprise de la directrice Juliette Maias qui ne s’attendait pas à un tel engouement: «Je n’avais jamais entendu parler des Déguns avant qu’on me propose le film et je l’ai programmé sans trop savoir ce que ça allait donner en terme de fréquentation».Résultat, la salle était pleine et l’ambiance était au top pour accueillir les deux héros et les deux réalisateurs du film Cyrille Droux et Claude Zidi Jr: «Quand j’ai découvert leur web série, ça m’a rappelé certains films de mon père» confie ce dernier, fils du réalisateur des Bidasses en Folie et des Sous Doués. Karim et Nono se réclament plus volontiers d’Eric et Ramzi et des Inconnus, mais la filiation avec les Bidasses et les Sous doués est particulièrement évidente dans le film, où, après un casse raté ils sont envoyés dans une caserne de redressement et se font la belle pour aller draguer à Saint-Tropez. Soyons clairs: le film s’adresse au public de pré-ados de la web série.Leur humour idiot et scato, qui rappelle un peu les Crados de sinistre mémoire, ne fera sans doute rire que leurs fans. Mais forts du succès des avant-première (à Marseille on n’avait pas vu ça depuis Taxi 5), Karim, Nono et leurs amis réalisateurs envisagent déjà de donner une suite à leurs aventures sur grand écran. On ne les verra peut-être pas aux César, mais ils ne sont déjà plus tout à fait des «Déguns»...