On ne sait pas si c’est déjà l’effet «Cannes Séries» (1), mais on a rarement vu autant de nouvelles séries présentées au Mipcom. Les professionnels de l’audiovisuel réunis à Cannes jusqu’à jeudi soir ont le choix entre une douzaine d’avant premières mondiales (un record!) et des projections non-stop à tous les étages du Palais des Festivals.Plusieurs équipes (acteurs, producteurs, scénaristes, plus rarement réalisateurs…) ont fait le déplacement pour promouvoir leur programme auprès des acheteurs internationaux et des chaînes de télévision et les photocalls se succèdent à un rythme soutenu sur les terrasses du Palais. Au point que certains exposants se sont même plaints du dérangement causé par les allers venues et les cris des photographes! Tout cela sous un soleil radieux qui donne pourtant plus envie d’aller à la plage que de s’enfermer dans une salle de projection pour voir des téléfilms historiques et des thrillers policiers à la chaîne…
N’écoutant que notre conscience professionnelle, nous avons ainsi pu voir en pré-ouverture Counterpart, une étonnante série américaine «d’espionnage-fiction» dans laquelle JKSimmons (le prof de musique sadique de Whiplash) joue un employé des Nations Unies chargé de protéger l’accès à un «portail» secret donnant sur d’autres dimensions de l’espace-temps, dans lesquelles existent des versions différentes de chaque être humain. Deux saisons de dix épisodes chacune lui permettront de rencontrer ses autres incarnations…
En ouverture, on a eu droit lundi soir à Britannia, série historique de 9 épisodes «d’envergure cinématographique «(sic) située en l’an 43 de notre ère, époque à laquelle la future Angleterre était (si l’on en croit les scénaristes) dirigée par des druides puissants et des reines guerrières occupées à repousser les visées invasives des légions romaines. Kelly Reilly, David Morrissey et Zoe Wanamaker font partie du casting de cette version british de Game of Thrones.Quelques siècles plus tard, on se retrouve à Florence (Italie) pour la saison 2 des Medicis, série americano-italienne, qui met en vedette Lorenzo de Medicis. Echappé de Walking Dead, Daniel Sharman incarne le prince emblématique de la Renaissance et a déjà une belle armée de jeunes fans énamouré(e) s.Hier, les congressistes ont découvert Kurara, biopic en 4K (ultra-haute définition) du peintre japonais Hokusai et Trotsky, autre biopic, mais Russe celui-là, sur le père de la Révolution d’octobre. Du lourd! Mais la reine de l’édition reste Catherine Zeta-Jones qui, après avoir copieusement balancé la veille sur Harvey Weinstein (nos éditions d’hier), est venue parler de son rôle dans Cocaine Godmother, sorte de Scarface au féminin, dans lequel elle incarne Griselda Blanco, la première femme colombienne à avoir dirigé son propre cartel. L’actrice a précisé que c’était le personnage de «femme parvenant à s’imposer dans un milieu ultra-machiste» qui l’avait intéressée, plus que son parcours criminel, «qu’il ne s’agissait pas de glofifier»…Cela allait sans dire, mais encore mieux en le disant.

(1) Présenté en ouverture du Mipcom, ce nouveau festival consacré aux séries télé se tiendra du 4 au 11avril au Palais des Festivals, en parallèle du MIPTV (nos éditions d’hier) .