Rocky (Ramzy Bedia) est un homme discret. Il est heureux mais n’existe dans le regard de personne. Un soir en rentrant chez lui, il découvre un hibou “ Grand Duc ” sur son canapé qui le fixe intensément. Il comprend qu’il doit agir. Les jours suivants, il revêt un déguisement de hibou mais personne ne semble s’en apercevoir. Jusqu’à ce qu’il croise dans la rue une panda…

On aurait vraiment aimé écrire qu’Hibou est un « chouette film ».En fait, il l’est presque. Pour sa première réalisation, Ramzy Bedia, l’acolyte d’Eric Judor dans le fameux duo Eric & Ramzy, s’aventure sur les plates bandes de Quentin Dupieux, de Michel Gondry et de Tim Burton, avec cette fable surréaliste et poétique, dont il incarne le personnage principal.Un grand enfant complexé, qui cherche désespérément à s’affirmer dans un monde hostile ou personne ne s’intéresse à lui. Pas très éloigné de son rôle habituel dans le duo créateur de La Tour Montparnasse Infernale.Le scénario est rempli de bonnes idées, comme celle d’aller tourner à Montréal avec des acteurs français, juste pour créer un décalage visuel.
Le casting aussi est très sympa, avec de « chouettes » participations d’Eric Judor en patron de resto empathique, de l’épatant Philippe Katerine en voisin hyperphonique, ex chanteur à succès obsédé par son tube (« La Banane »!), de l’impeccable Guy Marchand en papa de Rocky traumatisé par la perte de son frac, d’Étienne Chicot en propriétaire d’animalerie pince sans rire et d’Elodie Bouchez en…Panda!
C’est côté mise en scène que le bât blesse un peu, hélas. Il aurait fallu un Tim Burton pour donner à cette histoire toute sa force poétique.Ou un Michel Gondry pour lui insuffler le rythme qui lui manque.Malgré la sympathie que l’on a pour le projet, pour son auteur et pour le message positif qu’il cherche à transmettre, force est de constater que ce Hibou-là peine à déployer ses ailes et à décoller.