Essentiellement composé de dialogues, le roman de George V.Higgins, laissait craindre un film extrêmement bavard. Il l’est effectivement (les truands sont de vraies pipelettes, c’est bien connu), mais sa longueur raisonnable (1h37) et le charme reptilien de Brad Pitt en tueur super-cool, évitent que cela devienne trop pesant. Et la réalisation d’Andrew Dominik est suffisamment nerveuse et stylisée pour qu’on ne s’ennuie pas: la scène d’exécution du truand joué par Ray Liotta, filmée en « Bullet Time », est appelée à faire date.
C’est, hélas, le seul véritable apport original au genre du réalisateur de L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, dont on attendait plus qu’un mix savant des recettes éprouvées par les frères Coen, Quentin Tarantino et John Woo. En compétition cette année à Cannes, Killing Them Softly ne provoqua pas le même choc que Pulp Fiction en son temps ou même que Drive, l’année précédente, et repartit bredouille.