Fils maudit du cinema français depuis le naufrage des Amants du Pont Neuf (1991), Leos Carax, qui n’avait plus réalisé de long metrage depuis le très décrié Pola X en 1999, a fait son grand retour cette année à Cannes avec cette fable onirique en forme d’hommage au cinema qui a fait se pâmer une partie de la critique, tandis que l’autre trouvait cela grotesque. Le jury de Nanni Moretti, en tout cas, n’y a pas été sensible et Carax est reparti bredouille, ce qui ne risque pas d’arranger ses affaires.
Sans crier au génie, il faut pourtant reconnaitre qu’il y a de très belles choses dans Holy Motors, notamment les séquences musicales et une nbelle scène d’amour en motion capture. On retrouve alors un peu de la magie des premières œuvres de Leos Carax et on comprend pourquoi il fut considéré comme l’héritier putatif de Jean Luc Godard. Mais ces fugaces moments de grâce sont noyés dans la masse informe d’un film fleuve, où l’ennui le dispute à la gène et au ridicule.