Pas de maquillage, les ongles peinturlurés de toutes les couleurs (« On m’a offert des vernis, j’ai voulu tous les essayer ») et toujours belle comme un cœur, avec ce sourire à tomber… En promo ou pas, Sophie Marceau, 46 ans, est toujours d’un naturel confondant. Elle répond aux questions avec un mélange éprouvé de sincérité et de distance. Pour Un bonheur n’arrive jamais seul, comédie romantique signée James Huth (Brice de Nice, Lucky Luke), où elle est associée pour la première fois à Gad Elmaleh, la conversation a forcément tourné autour de l’amour et de l’humour...

La comédienne préférée des Français et leur humoriste favori, l’affiche est séduisante. Qui y a pensé?
Quand James Huth m’a proposé de faire une comédie romantique, j’ai dit oui bien sûr car je suis une grande fan de Brice de Nice et j’aime la fantaisie et l’énergie juvénile de son cinéma. Mais il fallait trouver le bon partenaire. Tout dépend tellement de cette alchimie entre les deux personnages. Et je ne sais pas pourquoi mais je ne suis pas toujours facile « à marier » (rires). On a parlé de plusieurs acteurs qui pouvaient faire l’affaire, mais quand le nom de Gad est apparu, c’est devenu une évidence.

Vous le connaissiez?
Non, mais j’aime beaucoup ses spectacles, son humour qui n’est ni moqueur, ni cynique, plein d’humanité . Il collait parfaitement au rôle puisqu’en plus il joue très bien du piano (dans le film Sacha est musicien N.D.L.R.). Moi, je sais prendre des baffes et me casser la figure (rires), donc ça collait bien…

Comment s’est passé le tournage?
Très bien. Il est un peu fatigant parce que pour lui la vie c’est une scène et qu’il ne s’arrête jamais.Mais on s’est très bien entendus. J’admire sa fluidité d’esprit, sa repartie spontanée. Je suis tellement plus lente…

La comédie, c’est le genre dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise aujourd’hui?
Pas forcément, mais j’aime beaucoup. Faire rire, ça remplit de satisfaction, c’est une bonne thérapie. À 14 ans, Francis Huster m’avait dit que j’étais faite pour ça et, bien sûr, je ne l’avais pas cru.

Pour le coup, on est presque dans le burlesque : votre personnage n’arrête pas de tomber et de prendre des coups…
Oui et j’adore ça! Le côté slapstick, je suis vraiment cliente. La nana tirée à 4 épingles qui se prend 500 litres d’eau dans la figure parce qu’une voiture passe dans une flaque et qui se relève stoïque et passe tout de suite à autre chose, ça me fait mourir de rire.

Y compris quand il faut tourner la scène?
Oui, oui. J’ai fait toutes les chutes moi-même, même quand il a fallu faire plusieurs prises. J’aurais pu être cascadeuse! J’avais fait un peu de burlesque au théâtre, dans Pygmalion, mais jamais au cinéma. Là, je me suis éclatée.
Dans la vraie vie, vous êtes aussi maladroite?
Non, heureusement! Mais comme je cours tout le temps et que je suis un peu vive, je me cogne beaucoup. Je suis toujours pleine de bleus.

Pour les scènes déshabillées, vous êtes aussi partante que pour les cascades?
Ah, non alors! Je préfère largement prendre des claques! Je suis très pudique. Il faut toujours que je fasse un gros effort sur moi-même. Je n’accepte de me déshabiller que si c’est vraiment nécessaire au film.

Vous avez de mauvais souvenirs de tournages?
Quelques-uns quand même. Avec Pialat dans Police, j’ai fait ce qu’il a voulu parce que c’était lui. Mais je lui ai bien fait savoir que je n’étais pas d’accord pour faire réellement ce qu’on voit à l’écran. Me prendre une vraie baffe de Depardieu, non merci! Vous avez vu la taille de ses mains? Idem pour les baisers. Aucun acteur ne m’a jamais mis la langue. Pour moi, ça s’appelle du viol.

Il y a des choix que vous regrettez?
Non. J’aime faire des choix, ça vous façonne la personnalité. La vie est faite de choix…. Mais je ne confonds pas choix et sacrifices. J’aime l’idée de faire cohabiter les gens et les choses.Je ne crois pas aux choix trop exclusifs. C’est mon côté polythéiste…

Quels sont vos projets?
Réunir toute la famille pour les vacances et comme d’habitude ça ne va pas être simple. Sinon, je suis toujours en chantier de quelque chose, j’ai plusieurs trucs sur le feu, je déteste attendre sans rien faire, alors je pose des jalons, j’avance. J’écris en ce moment, mais pas pour réaliser. Ca m’emmerde un peu de me l’avouer, mais je crois que je n’ai pas l’énergie suffisante pour me lancer dans la réalisation d’un nouveau film. À la place, je vais déménager.

Et l’amour dans tout ça? Vous croyez au coup de foudre? Qu’un bonheur n’arrive jamais seul?
Je crois surtout qu’en amour tout est possible et qu’il n’y a pas de règles. Je crois aussi que l’amour ça s’additionne, ça ne se soustrait pas. Si on a été très amoureux, on peut l’être encore plus. C’est comme un deuxième enfant: on s’imagine qu’on ne pourra pas l’aimer autant que le premier et c’est faux évidemment. Et je crois aussi à la loi des séries : ça vaut pour le bonheur comme pour les galères. Et ce sont les deuxièmes qui vous font apprécier le premier à sa juste valeur.