Attendu comme le loup blanc par une partie des festivaliers, encore sévèrement traumatisés par son film précédent, Import/Export (2007), l’Autrichien Ulrich Seidl n’a pas failli à sa réputation sulfureuse avec le mal nommé Paradis: Amour.
Le paradis, c’est la plage de Dani au Kenya, où a été tourné le film et où son héroïne Teresa (Margarethe Tiesel), une quinquagénaire autrichienne obèse vient passer ses vacances, avec la ferme intention d’y découvrir les joies du tourisme sexuel dans les bras d’un Apollon couleur d’ébène.
L’amour n’est évidemment nulle part dans ce film qui oblige le spectateur à supporter, deux heures durant, l’enchaînement de longues scènes, sordides et répétitives, dans lesquelles Teresa et ses copines, Sugar Mama’s grasses et odieuses, font assaut de racisme, de bêtise et d’égoïsme, tandis que leurs malheureux Escort-boys africains rivalisent de soumission et de veulerie.
Le film atteint son climax dans une scène d’anniversaire, au cours de laquelle Teresa se voit offrir, dans sa chambre d’hôtel, le présent d’un étalon africain, qui commence par devoir danser nu sur le lit, un ruban noué autour du sexe, avant d’être l’objet d’un concours entre les quatre baleines, pour savoir laquelle réussira à le faire bander. Bienvenue dans le monde enchanteur d’Ulrich Seidl !
Humour
Malgré ce préambule, il faut reconnaître que l’Autrichien méchant a mis de l’eau douce dans son vitriol depuis Import/Export.Son film ne manque pas d’humour (même s’il est aussi tordu que cette première scène dans laquelle il filme, juste pour le fun, une colonie de trisomiques faisant de l’auto tamponneuse) et la composition des images a été particulièrement soignée avec des scènes de plage très graphiques et des nus dignes de Botero. Décidément bien méritante, Margarethe Tiesel réussit même l’exploit de donner un soupçon d’humanité à son personnage.
Bref, si Ulrich Seidl n’avait pas la sale manie d’étirer ad nauseam ses plans séquences les plus dérangeants, on pourrait trouver Paradis: Amour regardable et presqu’aimable. Tout espoir n’est donc pas perdu pour les deux prochains volets de la trilogie ouverte par le film et dans laquelle il s’intéressera successivement à la religion (Paradis: Foi) et aux ados en surpoids (Paradis: Espoir), avec comme personnages principaux la fille et la sœur de Teresa, aperçues au début de Paradis : Amour...
Philippe DUPUY
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