Coup de cœur (et prix de la mise en scène) de Cannes 2011, Drive est sans conteste le film le plus objectivement « kiffant » de cette rentrée. Ryan Gosling, y campe un cascadeur de cinéma qui arrondit ses fins de mois en servant de chauffeur pour des braquages et qui va se trouver embringué, par amour, dans une spirale de violences et de meurtres particulièrement sanglants. Un personnage de héros solitaire et mutique, comme le cinéma américain ne nous en a plus offerts beaucoup depuis les premiers succès de Steve Mc Queen et Clint Eastwood...
Adapté du polar éponyme de James Sallis, Drive est l’œuvre de Nicolas Winding Refn, un jeune (41 ans) réalisateur New-Yorkais d’origine danoise, auquel on doit la trilogie musclée Pusher, le très remarqué Bronson (biographie hyperstylisée du plus ancien prisonnier d’Angleterre) et le très ennuyeux Guerrier Silencieux (Valhalla Rising).
C’est Ryan Gosling lui-même qui est venu chercher Nicolas Winding Refn pour réaliser l’adaptation de Drive, et on peut dire qu’il a eu du flair. NWR n’a pas volé son prix de la mise en scène cannois, avec ce polar gonflé à l’éthanol qui alterne ralentis et poussées d’ultraviolence sur fond de techno vintage, dans un Los Angeles qui a rarement été aussi bien filmé. « C’était mon premier film à Hollywood et Ryan m’a beaucoup aidé à imposer mes idées », raconte le réalisateur, qui cite Le Samouraï de Melville et AlainDelon comme principales inspirations pour Drive. Les deux hommes ont d’ailleurs décidé de retravailler immédiatement ensemble sur un remake de L’âge de cristal (Logan’s Run), film d’anticipation des années 70, dans lequel Michael York se rebellait contre une société dans laquelle la durée de vie était limitée à 30 ans pour cause de surpopulation. « Ce film m’obsède depuis mon adolescence, confie NWR. Je collectionne tout ce qui a été fait et écrit dessus.Mais, curieusement, je le trouve assez mauvais.C’est pour cela que je veux en faire un remake.Je suis certain de pouvoir l’améliorer ».Décidément éclectique (et très sûr de son talent), Winding Refn affirme également vouloir diriger un Wonder Woman.
De son côté, Ryan Gosling, (à l’affiche de la comédie Crazy,Stupid Love et du nouveau film de George Clooney, Les marches du pouvoir), est bien parti pour devenir la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Avec Drive, en tout cas, sa carrière démarre sur les chapeaux de roue.