Installé à Aix-en-Provence, Marc (Jean Dujardin) mène une vie confortable et tranquille entre sa femme (Sandrine Kiberlain) et le cabinet immobilier où il travaille avec son beau-père (Michel Aumont).Au hasard de la vente d’une propriété, il rencontre une femme au charme envoûtant (Marie-Josée Croze), dont le visage lui est familier. Il croit reconnaître en elle Cathy, l’amour de ses 12 ans, qu’il a perdue de vue en quittant l’Algérie avec ses parents à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour, la jeune femme disparaît. Les jours passent et le doute s’empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s’appeler Cathy?

Présenté par la réalisatrice comme un « thriller des sentiments », Un balcon sur la mer est probablement le film le plus personnel de Nicole Garcia.Native d’Oran elle-même, et ayant gardé de son enfance algérienne un souvenir « intranquille » (sic), la réalisatrice semble chercher à panser, au travers de ses personnages des blessures mal refermées.
Mais le scénario de mauvais polar obsessionnel ficelé par son complice habituel, Jacques Fieschi, a du mal à porter ces belles ambitions existentielles. Tout sonne faux, dans ce sud de cartes postales avec accent et galinettes (mais sans GPS : on s’y perd), dans cet Oran de reconstitution pour roman-photos, dans ces amours d’enfances qui perdurent sur plus de 35 ans, dans ces traumas de rapatriés de deuxième génération et dans ces embrouilles immobilières, auxquelles l’héroïne (aspirante comédienne, évidemment) se prête pour aider un père dans le besoin, entre deux répétitions (d’Iphigénie, bien sûr).
Si Marie-Josée Croze parvient, malgré tout, à rendre son double personnage à peu près crédible, le choix de Jean Dujardin, pour celui, complexe et tourmenté, de Marc, n’était sans doute pas le plus judicieux. Son talent de comédien n’est pas en cause, mais après OSS117 on aura toujours un peu de mal à le voir dans des rôles trop introspectifs...
Lorsqu’à la fin, Fieschi et Garcia lui font dire gravement (sourcil froncé et bouche tordue par l’effort) : « Je te cherchais, je me suis perdu », en guise de morale de l’histoire, on a plus envie de rire que de pleurer.