Cela se passe souvent par hasard. Quelques faiblesses, des maux de gorge puis, après mûres réflexions, on se doit d'admettre, mais souvent à regret, que l'on est bien malade.

Pourtant, hier, on se sentait fort et rien ne pouvait nous atteindre. On se sentait fort et rien ne nous laissait penser que l'on pouvait aussi rapidement devenir faible et fragile. Non rien.

Alors qu'il n'est là que depuis quelques heures seulement, nos pensées se trouvent, d'un seul coup, obnubilé par ce mal inconnu et par nos veines tentatives pour essayer de la calmer.
Calmer ce mal intérieur dont on voudrait nier l'existence comme pour mieux l'oublier … Oublier ce mal qui vient parfois se rappeler à nous comme une peur ancestrale, cette peur que l'on a tous ressenti d'être reconnu malade, faible puis laissé, là, seul, abandonné et sacrifié par le groupe et ses proches ...
Seul, on est alors tout seul chez soi à devoir lutter, les yeux dans les yeux, contre cette maladie que l'on ne veut pas nommer.

Certes, il existe de nos jours les mails et les SMS pour donner les dernières nouvelles du malade tel un reporter journaliste commentant, par télex, l'évolution du conflit armé.
Il y a aussi , c'est vrai, les coups de téléphone pour les plus courageux. Tous ces fixes et mobiles qui, heureusement pour eux, ne transmettent par la maladie à part, quelque fois, des parasites sur la ligne ...

Et souvent, dans ces cas là, les commentaires sont pathétiques mais pourtant le vécu prend alors le dessus.
Le mal est bien là et le sentiment d'oppression aussi. Il y a ces difficultés à se positionner dans son lit, le comment s'endormir.
Et même si quelques médicaments sont là pour nous aider à lutter, les moindres efforts doivent être calculé de peur de provoquer une nouvelle quinte de toux … et puis, quand on sent qu'elle va sortir, je me revois encore tentant péniblement, les larmes aux yeux, de fermer la bouche puis d'avaler plusieurs fois ma salive …

Dans ces moments là, je me souviens que la télévision et la radio ne sont pas, non plus, de bons compagnons d'infortune.
Seuls la lecture et le silence sont des alliés propices au calme et au repos. Ils nous aident, surtout, à apaiser le corps et oublier le mal pendant quelques heures. C'est alors que, avec un peu de chance, on se voit enfin laisser libre-court à nos pensées, retrouver ce sourire qui avait disparu et, quelques fois, on va tenter de faire une petite sieste pour rattraper ces moments de tensions intérieurs qui, tôt le matin, nous avaient laissé appréhender des heures pénibles entre nous et l'animal qui est en nous ...

Les jours vont passer et il me tarde de voir en moi quelques améliorations puis d'aller mieux. Retrouver la santé, ma santé pour enfin sortir de chez soi et retrouver ses amis et le monde des bons vivants jusqu'à ... la prochaine fois … mais, s'il vous plaît, le plus tard possible.
Je vous en remercie d'avance.

Avril 2013