Marc Chagall - Paysans de Vence (1964)

http://www.mascoo.com/userfiles/0739918001213717892.jpg

Mon amour, mon amie, nous étions là, ensemble, blottis l'un contre l'autre dans cette clairière. Nous étions si bien, seulement, accompagné par mère nature, sous le regard compatissant d'un troupeau de chèvres et de la lune comme seule lampadaire.

Assis, là, sur cette couchette, je voulais tant te garder tout contre moi. Tu étais ma princesse et, moi, ton professeur. Nous étions seuls et éperdus par notre amour sincère. Un amour simple et légitime que j'ai, hélas, pourtant perdu ...

Nous nous étions rencontrés dans des circonstances bien particulières. Je me souviens maintenant. Tu sortais d'une histoire un peu délicate et, moi, je venais de ma campagne profonde porter des fleurs sur la tombe d'un oncle défunt.

J'avais, hélas, raté les funérailles et j'étais là, le nez dans mon café, regrettant mon retard et l'absence de retrouvailles avec la famille. Toi, tu venais de quitter le commissariat les bleus à l'âme.

Des moments difficiles de la vie à appréhender pour nous deux et ceux sont ces circonstances qui, je crois, nous ont réuni. Comme un couple d'hirondelles qui avait besoin de se réchauffer ...

Aujourd'hui, je t'ai perdu et j'ai, de nouveau, froid. Je regrette ces mots que je t'ai dis et ces accrocs à la signature mais pourtant, aujourd'hui, j'ai tant besoin de toi ...

...