De retour dans mon camion après trois semaines de pause, je m'attendais à y retrouver de nombreuses araignées... et en fait non ! Voici donc une nouvelle amélioration par rapport à l'ancien : pas de grosses bêbêtes à dix centimètres de mon visage au moment d'aller au lit... vive l'hermétisme !
En revanche c'est la fête de la coccinelle : je n'en ai jamais vu une telle concentration, et durant la soirée j'en évacuerai une bonne quinzaine... mais quitte à choisir, je préfère largement ça aux araignées, punaises et autres moustiques géants ! XD

Mecredi nous voici de nouveau sur les routes, en direction de la Normandie. Nous nous rendrons tout d'abord dans la Manche, à Saint-Pair-sur-Mer. Je monte avec Sylvie et nous commençons à bavasser (chose rarissime, comme vous le savez!) en nous émerveillant devant les beaux paysages automnaux.

Vers onze heures Bernard (qui est en tête de convoi) décide de s'arrêter cinq minutes sur le parking où Mamie Monique nous attendait, le temps de resserrer les boulons de ses roues ; Sylvie s'arrête également. Bernard se met à l'oeuvre...

Et là, coup de fil de Didier : Bastian (qui était, de fait, la nouvelle tête de convoi) s'est trompé d'autoroute à un embranchement. Tout le monde a donc suivi. Pas besoin de faire demi-tour car ils peuvent se rendre à Saint-Pair par un autre chemin que le nôtre, mais nous roulerons séparément. Il faut donc croiser les doigts pour ne pas rencontrer de problème, car entre Sylvie, Mamie Monique, Firmin et moi... hem hem... disons que personne n'est vraiment un pro de la mécanique et que Bernard risquerait de se sentir un peu seul ! XD
Mais bien entendu... on s'ennuierait s'il ne se passait rien ! C'est pourquoi, environ une demi-heure après être repartis, Sylvie et moi entendons un bruit ressemblant furieusement à l'éclatement d'un pneu. Les trois convois se garent sur la bande d'arrêt d'urgence, Sylvie et Bernard vont voir ce qui se passe : un pneu de la caravane a bien éclaté ! Heureusement il est monté en doublon, nous pouvons donc repartir en roulant doucement, jusqu'à la prochaine aire d'autoroute. Et là :

En effet, il faut peut-être le changer !
Bernard s'attelle à la tâche pendant que nous préparons la table pour déjeuner : roue changée, estomacs pleins, nous pouvons repartir ! Un coup de fil des autres nous indique qu'ils sont plus proches de Saint-Pair que nous : en fait leur chemin n'était peut-être pas si pourri que ça ! Les paysages défilent à nouveau, avec encore et toujours mes grandes passions : arbres morts, tracteurs, villages Saint-Morêt et bonshommes à trouver dans le paysage (notez au passage la belle "dame-poteau" !).

(ceux-là il me semble bien les avoirs déjà photographiés, l'année dernière!)

Pendant la pause déjeuner j'ai acheté à la station un paquet de Carambar, nous en dégustons quelques uns et commençons à nous lire les blagues... ça, c'est une preuve indéniable que le voyage traîne en longueur !!! (note au passage : je n'avais jamais remarqué qu'on pouvait aussi trouver des têtes de bonshommes sur les papiers de Carambar...)

C'est peut-être pour cette raison et dans le but de nous stimuler un peu que les roues décident de se rappeler à notre bon souvenir : "Sylvie, il y a de la fumée qui sort de sous ta caravane!" nous dit Mamie Moniqe dans la CB. Nouvel arrêt d'urgence : Sylvie va voir (Bernard étant un peu plus loin, devant). Verdict : une autre roue de la caravane semble avoir morflé et est un peu déformée (mais pas au même endroit que tout à l'heure, sur une autre paire... nous sommes maudits !). Nous repartons doucement, Bernard prend la sortie suivante car il a vu un garage Iveco. Manque de bol au rond-point de la sortie nous ne prenons pas la bonne route et partons dans la campagne... Un parking un peu plus loin nous permettra de nous arrêter. Bernard examine les roues et voit qu'une partie était en train de se faire la malle (ne me demandez pas plus de détails, je n'ai pas tout saisi!). J'apprends au passage comment c'est fait, l'intérieur d'une roue. Figurez-vous qu'il y a une espèce de graisse (qui ressemble fort à de la confiture de lait, d'ailleurs)(ouais, je suis bien meilleure en cuisine qu'en mécanique! XD ), que Bernard, sur la photo suivante, s'emploie à remettre là où elle devrait être. (je ne peux toujours pas vous en expliquer plus, mais si vous voulez j'ai la recette de la confiture de lait!)

Il remet ensuite la pièce métallique en place puis les boulons (belle caisse à outils n'est-ce pas ?! Rien que des clés, de toutes les tailles et de toutes les formes !)

Nous faisons demi-tour et repartons en direction du garage Iveco, que nous finissons par réussir à atteindre. (eh oui, je vous rappelle que cette intervention n'était qu'un "pansement", puisqu'une roue reste déformée et que nous ne pouvons la changer maintenant car la roue de secours a déjà été utilisée ce midi !)

Nous voudrions acheter une roue pour pouvoir la changer et repartir, mais... au garage ils n'en ont pas !

Sylvie me dit que Bernard va aller en chercher une dans un autre garage et que nous risquons donc de rester un peu ici en attendant. Pendant qu'il va téléphoner, nous prenons notre mal en patience avec un petit goûter. Mamie prépare du chocolat chaud et du thé, nous sortons des biscuits : et voilà !

Bernard nous rejoint et nous explique que l'autre garage n'avait pas de roue non plus : Jérôme, le régisseur de Saint-Pair (dont nous ne sommes plus qu'à 35 kilomètres environ) va donc venir jusqu'ici, avec la roue de secours de la caravane de... Carole et Gino, je crois. Les autres, en effet, sont déjà arrivés depuis un moment et sont en train de tracer et de placer les convois. Nous essayons de nous occuper en attendant Jérôme : saurez-vous retrouver Firmin sur la photo suivante ?...

Eh oui, il est là, au milieu du talus herbeux. Mais que fait-il ?... Eh bien.. il ramasse des champignons !

Je ne suis pas sûre du tout que ceux qu'il a trouvés soient comestibles, mais je n'affirme rien : au moins, comme ça, il ne s'ennuie pas. De mon côté, je prends quelques photos pendant que le jour décline : je crois que pour arriver avant la nuit ça va être loupé !

Jérôme finit par arriver, il change la roue avec Bernard, et nous pouvons enfin repartir. La nuit arrive et nous sommes attendus comme le messie car il se trouve que le gros câble d'alimentation électrique est... dans le camion de Bernard !
Je trouve une petite surprise dans mon camion en y entrant : le meuble à roulettes sur lequel se trouvait le four a glissé car il n'était plus attaché au mur (Didier a enlevé le four pour que la copine qui me l'avait prêté le récupère, mais nous n'avions pas pensé à remettre le tendeur!), et tout a dégringolé :

Autre surprise, mais plus agréable, celle-ci : Carole me donne un appareil photo qu'elle a trouvé dans un vide-grenier, pour Bruno. Je vais pouvoir encore râler en lui disant qu'il envahit la maison avec son bazar ! XD

Je me mets vite au travail car ça promet d'être un peu long : en effet globalement je n'ai pas trop de nouvelles des enseignants des enfants (pour le moment 2 sur 13, pour être exacte!). Il ne me reste plus qu'à ouvrir chaque cahier de chaque matière pour voir à peu près où ils en sont, et chercher de quoi les faire travailler... Je vais voir mes mails toutes les dix minutes en me disant que peut-être... mais non, je n'aurai rien aujourd'hui !
Jeudi matin, école à 8h30. Il y a de grosses averses et, au chaud et au sec dans le camion, nous compatissons avec ceux qui montent le chapiteau dehors... Pendant les récréations les enfants inventent de nouveaux jeux, notamment celui du bus : Gabrielle est la chauffeuse, et Firmin et Hubert sont les passagers. Notez au passage le superbe sonnette dont est équipé leur bus :

Pendant ce temps, Léon et Augustin chahutent dans l'herbe.

Le soir je vais me balader un peu pour repérer les lieux car j'aimerais emmener les enfants à la plage demain après-midi (nous avons peu de temps mais ce serait quand même dommage de passer quatre jours ici sans voir la mer!). Au cas où on n'aurait pas compris qu'on est au bord de la mer, d'ailleurs, certains panneaux se chargent de nous le rappeler :

La plage est à trois minutes à pied : et la voici !

La mer me fait toujours un drôle d'effet : c'est beau, c'est grand, c'est puissant... et ça fait du bien. Avouez, le paysage pourrait être plus moche :

Je me demande toujours à qui sont ces grandes maisons, posées juste au-dessus de la plage, et ce qui peut bien convaincre leurs propriétaires d'aller vivre ailleurs le reste de l'année. (oui, bon, je sais : le travail ! Mais quand même, c'est dommage de ne pas habiter là en permanence, non ?!)

Sur la plage je trouve des fleurs et me demande comment elles ont bien pu arriver là :

J'aurai la réponse le lendemain, mais ménageons le suspense, il vous faudra revenir pour le savoir!
La nuit commence à tomber, je prends le chemin de retour en profitant de la paix du lieu.

En repassant par le centre-ville je m'arrête devant une vitrine où s'accumulent, sous la poussière, les éternelles sculptures en coquillages et autres bibelots de bord de mer... et là... voici des bouteilles d'apéritifs divers qui me font bien rire :

Vous ne saisissez pas la raison de ces ricanements ?... Laissez-moi zoomer un peu sur les étiquettes :

Etonnant !
De retour au camion je me mets à la préparation de la classe du lendemain. Toujours pas de nouvelles des enseignants... bon... on va continuer à improviser, alors ! Hélène passe me voir, elle a un grand sourire, caractéristique des moments où elle est excitée par un projet... "Hé, t'as pas envie d'aller au casino qui est à côté, par hasard ? J'irais bien y faire un tour, moi..."
Je me dis que ce n'est pas forcément très sérieux mais... j'avoue que je suis tentée ! En plus je n'y suis jamais allée, c'est le moment ou jamais d'essayer. Nous prenons rendez-vous un peu plus tard, quand elle aura couché ses enfants et que j'aurai fini de travailler. Au moment de partir Léon lui rappelle de prendre un pin's qu'il a sorti de sa collection spécialement pour l'occasion : il représente un "bandit manchot" et est censé nous porter bonheur. Malheureusement ça ne marchera pas et nous ne gagnerons rien, ni l'une ni l'autre ! Notre première réserve passe en dix minutes dans les machines à sous à vingt centimes, pour la seconde partie de ce que nous avions prévu nous prenons donc des jetons pour les machines à deux centimes, histoire que ça dure un peu plus longtemps. En effet ce sera plus long, mais ces machines-là sont bien compliquées et nous mettrons un certain temps avant d'en comprendre le fonctionnement. Au départ j'appuie sur tous les boutons qui s'allument comme un enfant de deux ans : ce n'est qu'ensuite que je comprendrai que j'avais gagné des jetons mais que j'ai tout reperdu en mettant des mises X25 et X50 !
Nous passons néanmoins un bon moment toutes les deux, et rentrons bredouilles mais ravies de notre escapade comme deux collégiennes qui font le mur !