Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait une route aussi longue. La dernière "vraie" (c'est-à dire sur toute la journée) remonte à la tournée de Bourgogne de l'automne ! Je retrouve Sylvie et son camion, et nous voilà partis d'Eysines. Comme d'habitude la route sera parsemée de surprises (plus ou moins bonnes), de paysages, de bavardages... La sortie de la banlieue de Bordeaux s'avère un peu difficile (nous sommes en plein dans les embouteillages matinaux) et l'écart entre le début et la fin du convoi commence déjà à se creuser...

La météo n'a pas prévu un très joli temps aujourd'hui (orages possibles) et en effet le ciel semble bien lourd, mais pour le moment il ne pleut pas, tout va bien !

Quelques petites curiosités sur le bord de la route, qui attirent notre regard :

Nous nous arrêtons relativement vite pour faire le plein, et j'en profite pour vous en parler un peu car il me semble que je ne l'ai jamais fait. Nous sommes deux à faire le plein cette foi-ci, généralement on essaie de grouper ces arrêts car ça peut prendre un certain temps ! J'ai appris que les pompes poids-lourd ne sont pas les mêmes que celles pour les voitures car leur débit est beaucoup plus puissant (oui d'accord quand on le sait ça semble logique mais je ne m'étais jamais posé la question!). Voici donc Sylvie à pied d'oeuvre :

Vous noterez qu'elle semble tout à fait détendue et inoccupée : c'est logique, elle ne tient pas la poignée. Ce qui n'a rien à voir avec une quelconque magie... mais avec un petit caillou, bien pratique, qui évite de se casser les doigts. Eh oui, vous voyez bien parfois en faisant le plein d'une voiture qu'on peut finir par avoir un peu mal à la main, alors imaginez donc le temps de remplir ce réservoir géant !

Le côté pratique, c'est qu'on a laaaargement le temps d'aller aux toilettes pendant que la cuve se remplit ! Forcément, l'addition est nettement plus salée que pour le plein d'une voiture : plus de trois cents euros pour notre camion !

Et encore, le réservoir n'était pas vraiment vide, Bernard m'explique que pour son camion ça peut monter à cinq cents euros... Honorable !
Cette mission accomplie, nous repartons. Tiens, ça faisait longtemps, aussi, que je ne vous avais pas mis une des improbables décorations que l'on peut trouver le long de la route :

Un autre arrêt jalonnera cette matinée : Maurice, qui roule derrière nous, prévient Sylvie que les feux de sa caravane ne fonctionnent pas : ni feux de stop, ni clignotants... ça craint un peu. Nous nous arrêtons donc pour vérifier ça (mais seulement avec le convoi de Maurice car nous ne sommes pas encore sur l'autoroute, et les aires sont trop petites pour accueillir tout le monde). Maurice pose rapidement son diagnostic : un câble est arraché, il a dû souffrir des nombreuses manoeuvres sur la place d'Eysines. Le voici donc parti à tenter de le réparer :

Non non, une seconde paire de jambes ne lui a pas poussé pendant la nuit, ce sont celles de Yann, qui était avec lui dans son convoi et qui lui prête main forte. Quel bonheur d'avoir des électriciens avec soi... la panne est rapidement réparée, et nous repartons ! Comme les autres ont pris beaucoup d'avance, ils se sont arrêtés un peu plus loin pour ne pas laisser trop de distance s'installer entre eux et nous. Ils nous y attendront un certain temps, et c'est finalement sur celle-ci que nous déjeunerons tous. Du moins presque tous, car Carole, qui pensait Bernard loin devant, ne s'est pas arrêtée en même temps que les autres (pour mémoire : elle n'a pas la CB) et a continué sa route. Bienheureuse inspiration, comme vous allez le voir...
Nous déjeunons donc sur cette aire de repos, puis commençons à bouger les convois pour partir. Nous voyons Bernard s'arrêter et discuter avec un routier. Cela nous permettra d'ailleurs de remarquer au passage l'absence du convoi de Bastian et Julie : ils étaient en train de faire tranquillement une petite sieste ! Le routier a expliqué à Bernard qu'il y avait un peu plus loin un énorme bouchon à cause d'un accident. Nous repartons quand même, mais prenons la première sortie car Didier a eu des informations indiquant que la route est totalement coupée. Arrêt sur un grand parking, discussions pour savoir quelle décision prendre...

Nous repartons finalement sur la nationale car l'alternative par les départementales leur semble peu sûre. En réalité, nous sommes bloqués au bout de quelques centaines de mètres : des gendarmes font sortir tout le monde, apparemment la route est totalement impraticable. Nous perdons encore un certain temps pour sortir, suivre leur déviation et revenir sur la nationale quelques kilomètres plus loin. Comme la départementale que nous prenons longe la grande route, nous voyons de loin la cause de ce bazar : c'est un poids lourd à double remorque qui s'est complètement couché en travers de la route... On comprend mieux pourquoi personne ne pouvait passer, même au compte-goutte !
Toujours positives avec Sylvie, nous profitons de ce petit détour pour admirer de bien belles fleurs sauvages sur le bord de la route :

L'après-midi passe lentement et la lassitude s'installe : nous voyons que l'arrivée sera bien plus tardive que prévue et sommes pressés d'arriver. Petit clin d'oeil tout à fait personnel, au passage, à mes copains les Melons : regardez donc où nous sommes passés, sur la route de Chartres !

Deux petites curiosités de la fin de la route :

Et de bonnes rigolades dans les montées car Yann conduit son camion aujourd'hui (celui conduit par Jean la dernière fois, vous vous souvenez des explications avec Luisa ?! ) et il semble que ce gros pépère (le camion, hein, pas Yann) soit quelque peu poussif ! Heureusement Maurice est là pour l'encourager à la CB, ce qui ne nous fait pas avancer plus vite mais a au moins le mérite de détendre un peu l'atmosphère de lassitude qui règne !
Carole, qui s'est donc arrêtée plus loin pour manger et n'a pris aucun retard, arrivera une heure et demie avant nous !

Nous voici enfin à Lèves, dans la banlieue de Chartres (oui, le convoi de Bernard pèse très certainement plus de dix tonnes mais pour la fin de la route nous sommes obligés de passer là ! ) :
Second petit clin d'oeil aux Melons (décidément c'est notre journée ! ) :

C'est Greta, sur cette affiche, ou j'ai rêvé ?!
En arrivant mauvaise surprise : la banquette de mon camion a glissé...

... ce qui a permis à tout ce qui était bien rangé derrière...

... de se retrouver étalé par terre !

Pas de bol ! Ceci dit je ne me plains pas, un peu de rangement et il n'y paraît plus. La semaine dernière, en arrivant à Eysines, Jean avait trouvé son placard ouvert et toute sa vaisselle par terre. Bilan : une seule survivante...
Cette place de Lèves est bien agréable, avec de la place pour manoeuvrer les convois et de l'herbe par terre. La route a bien crevé tout le monde (oui oui, même pour moi qui ne conduis pas c'est fatigant, je vous assure ! ) et ce soir personne ne tarde trop. Rendez-vous demain à 8h30 pour le montage.