Cet après-midi, direction le Nouveau Centre Pompidou de Metz. Au départ j'avais plutôt prévu ça lundi, mais j'avais légèrement oublié que c'était le lundi de Pentecôte, or ce musée a été inauguré en grande pompe la semaine dernière donc, si il ouvrait bien lundi, je craignais qu'il y ait vraiment beaucoup de monde. Nous partons accompagnés de Didier qui avait envie de le visiter, et qui fera office, par la même occasion, de chauffeur et de photographe ! J'avoue que ça m'aide bien, ainsi j'ai l'esprit plus libre pour regarder des choses avec les enfants et discuter des oeuvres avec eux.
Laissez-moi tout d'abord vous présenter le bâtiment : enfin de l'architecture moderne qui me plaît ! Reste à savoir comment ça vieilira, soit... En tout cas il est très beau, et Didier verra tout de suite l'analogie avec un chapiteau ! Les structures en bois restent légère et élégantes, et j'adore ce toit blanc et ses courbes douces. Les grandes baies vitrées renforcent cette impression aérienne et plutôt classe!

A l'intérieur, de grands espaces blancs, pas mal de vitres aussi... Dans les ascenseurs et sur les "balcons intérieurs", c'est parfois un peu vertigineux ! (je ne savais pas que j'avais le vertige... en fait si!)

Nous avons de la chance : nous ferons la queue pendant un temps franchement raisonnable (à la louche, un quart d'heure), et il n'y a pas trop de monde par rapport à ce que je craignais. Les moins de vingt-six ans et les enseignants ne payent pas, profitons-en tant que c'est encore le cas ! L'exposition "Chefs-d'oeuvre ? " inaugure ce musée. Elle interroge sur la notion de chef-d'oeuvre, à travers près de huit cents oeuvres représentatives de ce qu'a été l'Art au vingtième siècle. Il y a de tout : peinture, sculpture, cinéma, architecture, design, photo...
Et de grands noms tels que Picasso, Delaunay, Pollock, Miro, Giacometti, Matisse, Ben, Dali, Warhol, César, Kandinsky, Fernand Léger, Klee, Rodin... et encore tout plein que j'oublie ! Il y a vraiment beaucoup de choses à voir et il est impossible de tout exploiter en une visite, mais c'est un bon bain culturel ! Les petits voient plein de choses et en retiendront ce qu'ils voudront, en tout cas Hubert pourra dire qu'il a touché un tableau de Klee ! (oui, j'ai eu beau répéter encore et encore que "ON NE TOUCHE PAS SACRE NOM D'UNE PIPE !", parfois leurs doigts vont plus vite que mes yeux !) C'est d'ailleurs une chose qui m'a bien plu dans ce musée : je trouve qu'ils ont conservé une certaine proximité avec les oeuvres, dont on peut globalement s'approcher de très près. Léon et Augustin, eux, peuvent davantage réinvestir des choses qu'ils ont vues en classe tout au long de leur scolarité, et je m'aperçois que Léon en a beaucoup retenu !

Augustin a du mal à croire que le tableau suivant soit un tableau, et non une photo, tant les visages sont bien rendus :

La mort de Marat les interpelle également. Léon s'en souvient bien, lui qui a travaillé sur le période révolutionnaire cette année (je pense que ce tableau doit être présent dans environ 80% des manuels d'histoire!) :

Ce "peignoir en plâtre" les amuse beaucoup :

Petit passage par la période Arts Déco (je ne sais pas pourquoi cette oeuvre leur parle tant, moi je trouve ça plutôt laid !) :

Les Delaunay plaisent beaucoup à Firmin et Gabrielle :

Hubert se souvient de ce tableau de Picasso, ici repris sous forme de tapisserie par... je ne sais plus qui !

Dans la salle suivante, on peut s'asseoir pour méditer un peu face à trois toiles de Miro. Gabrielle y voit le thème de la couture :

Plus loin, une pièce dont les quatre murs sont recouverts par une accumulation de feuilles, et sur l'un d'entre eux des poumons en feuilles peintes en doré :

Léon se souvient de Dali et des surréalistes :

Je ne sais plus de qui est l'oeuvre suivante, mais ils bloquent tous les cinq devant ! (edit : on me souffle dans l'oreillette qu'il s'agit d'une oeuvre de Magritte ! Merci Adrien ! )

Pareil pour la suivante : aaargh, j'ai honte, impossible de me souvenir de son auteur alors que c'est super connu ! (re-edit : eh bien il s'agit également de Magritte. Alors re-merci Adrien ! Heureusement que j'ai des copains cultivés, ça remonte le niveau!)

Le magasin de Ben, démonté à Nice puis remonté à Beaubourg, et transporté ici pour cette expo :

Une petite compression de César :

Ce que Hubert appelle "Les ruches" :

Une oeuvre qui les arrête un certain temps aussi ("Whaaa... T'as vu la dame elle a quatre jambes et un seul bras!") :

Le fameux "bleu Klein" (en fait je réalise que j'ai appris pas mal de trucs à l'IUFM, beaucoup de choses me reviennent, même si j'ai parfois tendance à confondre) :

Le cirque de Matisse (on ne pouvait pas le louper celui-là!) :

Et puis, pêle-mêle, quelques autres oeuvres qu'ils ont particulièrement aimées :

Au dernier étage, nous observons un effet d'optique dont Didier avait entendu parler : il y a une vue sur la cathédrale de Metz, dont les proportions par rapport au paysage changent en fonction de l'endroit où on se place. Je vous explique : quand on est tout au bout de cette grande salle et qu'on regarde par les fenêtres, la cathédrale apparaît assez grande et prend beaucoup de place dans la vue ("trois vitres de large", compteront les enfants). Plus on avance, et plus on voit de choses autour, donc plus elle paraît petite ("Un dixième de vitre", estimera Léon avec qui nous travaillons sur les fractions en ce moment!). Démonstration en images :

Nous repartons du musée avec de la matière pour travailler en arts plastiques jusqu'à la fin de la tournée! En rentrant les enfants partent à la piscine avec Hélène, ils ont de l'énergie ! Didier et moi sommes un peu vidés... Le soir, j'irai voir deux spectacles, très différents l'un de l'autre mais qui m'ont énormément plu.
Tout d'abord, "Switch" qui est présenté par la Compagnie Bam, formée de six garçons. Leur spectacle est axé essentiellement autour du mât chinois et de la bascule. Pour ceux qui ne savent pas trop, le mât chinois est (comme son nom l'indique) un grand mât en métal sur lequel on peut grimper et ensuite faire diverses acrobaties, et la bascule c'est le même principe que les balançoires dites "tape-cul", sauf qu'ils sont debout et qu'ils sautent très haut ! Si haut d'ailleurs qu'il y en avait trois de blessés : hésitations à annuler le spectacle ou non, ils l'ont quand même fait et c'est clair qu'en les regardant on se dit "Mais il faut pas faire des choses comme ça, les garçons, vous allez être tout cassés dans dix ans !" En tout cas une énergie folle et une maîtrise de la bascule assez hallucinante.

Ci-joint un lien vers une courte vidéo (moins d'une minute trente) que j'ai trouvée en cherchant des photos (oui je sais c'est mal de piquer les photos des gens, mais on n'avait pas le droit d'en prendre!). C'est toujours sympa de voir les choses en action ! (et ça m'a aussi apporté un éclairage nouveau sur leur spectacle, car je n'avais pas spécialement compris le propos! C'est bien, je n'étais pas la seule, je vais pouvoir aller l'expliquer aux autres!)
http://www.dailymotion.com/video/xbuvyg_switch-de-la-cie-bam-au-cirque-jule_creation


Après ça nous buvons un coup, puis certains d'entre nous iront voir un autre spectacle : "Tadam", présenté par la Compagnie Louche. Une ambiance très différente, pour le coup : cette fois un seul artiste, beaucoup plus de silences, un niveau "athlétique" beaucoup moins poussé mais une grande poésie. Un personnage marginal, un peu givré, dont nous pénétrons l'univers sur la pointe des pieds. On y rencontre ses idées qui fusent, ses angoisses et ses compagnons imaginaires. C'est joli, il y a quelque chose d'enfantin, personnellement j'aime beaucoup ! (par contre désolée pour la photo un peu pourrie, je n'ai pas trouvé mieux!)

Des images plein les yeux pour aller dormir...