Si j’étais magicien du possible et de l’impossible,

Je peindrais une grande fresque,

J’y mettrais mes animaux préférés,

De l’eau, des arbres, et un oiseau

L’oiseau chanterait bien sûr,

Et tout le monde l’écouterait.



L’oiseau chanterait un monde en couleur

Un monde où la plante serait heureuse,

Un monde où les disparus reviendraient,

Où mes grands-mères me serreraient dans leurs bras

Un monde empli d’amour.



L’oiseau chanterait un monde

Où il n’y aurait plus de frontières entre les eaux et les monts

Un monde où il n’y aurait plus d’envahisseurs

Un monde où il n’y aurait plus ni guerres ni tueries

Plus de veines douleurs, plus d’enfants affamés.



Sur son aile cet oiseau me porterait

Il me ferait découvrir des mondes inconnus,

Les lacs de Patagonie et les glaciers du Chili,

Il me montrerait un harfang des neiges,

Les volcans les plus hauts du monde

Et la beauté des terres infoulées.



L’oiseau s’appellerait Cloé

Pour qu’il ne craigne aucun frimas,

Je peindrais soigneusement chaque plume, chaque duvet.

De façon qu’il devienne invincible,

Je lui dessinerais le bec d’un aigle.



Et si un jour malgré cela, il venait à mourir,

Je me coucherais sur sa tombe.

Je déposerais sur lui des violettes des bois

Et des campanules de mon jardin ;

Je couvrirais son corps de roseaux fleuris

Et de l’or des feuillages d’automne.



Et j’irais vers l’étang aux oiseaux

Voir si un oisillon

Lèverait sa patte griffue sur la branche

Et tournerait son regard vers moi

Un regard de confiance,

Un regard qui quémande,

Un regard où il me demanderait ce que j’ai appris de la vie !

Ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu,

Et ce que m’a enseigné l’oiseau…



Ce serait un monde où l’impossible deviendrait possible ;

Mais pourquoi ces deux mondes ne se rejoignent-ils pas ?



Gth