Je m'appelle Marie ; j'ai été élevée dans une famille nombreuse qui avait et pratiquait une religion. Si je n'y ai pas reçu une foi vivante, j'y ai reçu de l'amour. Mon père lit depuis des années la Bible qui est jusqu'à présent pour lui un beau livre avec des vérités, un livre poétique et historique. Il a bien essayé de nous la lire lorsque nous étions jeunes mais cela m'irritait au plus haut point.

 Quant à ma mère, elle essayait plutôt de nous inciter à faire des sacrifices, à avoir pitié des malheureux ; elle nous inculquait la morale. Mais tout cela, à l'adolescence, je l'ai rejeté, ne voulant plus rien entendre de la morale et de ce qui avait trait à la religion. Je voulais rechercher, seule. Beaucoup trop de questions qui étaient en moi restaient sans réponse ; celles que mes parents, les adultes en général me donnaient ne me satisfaisaient nullement.

C'est ainsi qu'un jour, je partis à la recherche de moi-même. Ce fut un voyage long et pénible dont j'ai cru ne jamais en voir la fin. Tout ce qui se présentait à moi, je l'expérimentai afin d'en tirer quelque chose de bon pour moi-même et de m'y retrouver dans ma propre vie. Car il faut bien le dire, j'étais une paumée dans ce monde.

Bien sûr, cela m'a entraînée jusqu'à tenter la drogue. Le hash était couramment employé dans le milieu où j'étais, mais ne m'apportait rien ; aussi, l'occasion se présentant, j'essayais le LSD par deux fois. Ce fut un cauchemar horrible où je me vis mourir, d'une mort affreuse ; c'est pourquoi je me jurais alors que si je m'en sortais, pour moi, la drogue, ce serait terminé ! Il en fut ainsi.

J'avais peur de la mort, c'est vrai et pourtant je trouvais que la vie ne valait pas la peine d'être vécue ! L'Amour, que j'avais pu recevoir dans ma famille n'existait pas dans le monde et dans aucun homme ici-bas. Peût-être avait-il existé, mais il n'existait plus !J'étais arrivée à un point où l'espoir de connaître cet amour gratuit, désintéressé s'amenuisait de jour en jour. Je devenais blasée et j'étais écoeurée.

La vie que j'ai voulu avoir avec un garçon, cette vie-là fut aussi un échec total et il a fallu, après un an de vie commune, que nous nous séparions. Nous n'avions ni l'un ni l'autre trouvé le vrai sens de notre vie sur cette terre et nous ne pouvions plus rechercher ensemble. Je continuais donc ma route seule, plus seule que jamais, perdue dans ma solitude et ne désirant plus qu'être seule. Pourtant un jour, ne supportant vraiment plus cette solitude, j'ai rejoint à Paris quelqu'un à qui j'étais très attachée par l'esprit et là, j'ai vécu durant une semaine dans un appartement surpeuplé ; il y avait toujours de nouvelles têtes, chacun faisant grand usage d'herbe, de poudre ...

J'étais au milieu de tous ces gens et pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai su ce que je voulais : tout au fond de mon être, mon coeur criait " non aux ténèbres et oui à la lumière " ; je les ai écouté parler, je les ai regarder vivre et j'ai haî leur manière d'être, j'ai haî leur manière de penser, de parler, j'ai haï leur situation de dealer, de casseur, d'anarchiste. Tout mon être les vomissait ...

J'ai commencé à me sentir bien, je savais dans quelle direction aller ; j'avais un but maintenant : trouver cette lumière ...

Ma recherche n'en était pas finie pour autant. Je décidais de rompre avec ce milieu ; toutes les connaissances que j'avais, les unes après les autres s'effacaient de ma route. Seule la pensée de ce garçon avec qui j'avais vécue une année me restait, c'est pourquoi je me suis décidée à lui écrire pour savoir où il en était. Sur le point de repartir vers je ne sais quelle destination, un mal soudain me prend aux oreilles ; une lettre répondant à la mienne arriva alors ; c'était Jean-Luc, lui ce garçon aussi paumé que moi, avec qui nous avions essayé de vivre l'amour !

Quelle ne fut pas ma surprise de lire dans sa lettre des expressions comme " changé de vie " ou " trouvé le Chemin, la Vérité et la Vie " ...

Tout m'est revenu à la mémoire, le cathéchisme, la religion et j'ai dit : " Il est fou ! Dans quelle galère s'est-il encore fourré ? " Sa lettre a eu tout de même de l'effet en moi ; j'ai eu envie de le revoir, malgré tout ce qu'il me racontait. Il m'écrivait d'autres lettres, toujours en me parlant de Jésus. Cela m'irritait un peu, mais je sentais que je l'aimais de plus en plus.

Un jour, il m'a invitée à venir le rejoindre à un rassemblement de chrétiens qui avait lieu à l'autre bout de la France. J'étais sur mes gardes et me méfiais des sectes comme de toute religion. Là, j'ai revu Jean-Luc ; son apparence extérieure changée, avec ses cheveux coupés ne m'attirait plus. Chacun m'acceuillit chaleureusement, et pendant trois jours, j'ai vécu avec ces gens-là. J'allais aux réunions et j'y étais bien ; mais une chose à laquelle je ne m'attendais pas se produisit : une voix intérieure me parlait, me montrait exactement où j'en étais dans ma vie, me dévoilait la réalité de ma personne ; j'ai beaucoup pleuré et j'ai demandé à Jésus-Christ d'entrer dans ma vie. Mon coeur était prêt ; j'avais été préparé durant ces derniers mois ; toutefois, j'ai senti combien cet engagement était sérieux : qu'allaient en penser mes neuf frères et soeurs ?

Il m'a fallu faire un choix. En même temps, l'Esprit Saint me parlait en attestant à mon coeur que Jésus-Christ est Le Chemin à suivre, l'unique, et que c'était vraiment maintenant l'heure décisive. Je réalisais combien j'étais fichue si je continuais cette folle route toute seule dans ce monde, et là, j'ai fait comme un pacte avec Dieu et j'étais heureuse de lui dire : " Oui, je viens à toi ". La paix de Dieu s'est installée en moi aussitôt. Durant ces trois jours, cette voix intérieure me disait très nettement de ne pas regarder à l'apparence de Jean-Luc, mais à l'intérieur de son coeur. J'ai vu qu'il aimait Le Seigneur de tout son coeur, aussi quand nous avons pensé à nous marier, j'ai dit oui, car je pensais au fond de moi, qu'avec Jésus-Christ, que je ne connaissais pourtant qu'à peine, un mariage pouvait être solide, durable. Je n'ai pas eu à le regretter. C'est main dans la main que nous marchons vers l'éternité. Notre but est commun. C'est parce que nous l'avons rencontré chacun personnellement que nos vies ont été changées et que notre vie de couple a été aussi transformée. Trente années se sont écoulées depuis cette divine rencontre qui a transformée nos vies ... ; nos quatre enfants ont eu des parents qui s'aiment et qui les aiment.

Toute gloire à notre Seigneur qui nous aime d'un amour incomparable, profond, gratuit et merveilleux. Nul n'a pu faire ce que Lui a fait pour nous ! Alléluia !