"L'aube de mai pâlit au levant sur les créneaux des cimes. Peu à peu, la neige blafarde s'éclaire et sa lueur précise les fuseaux sombres des sapins. Les derniers hululements d'une chouette éveille les premiers chants que bégaient les merles à plastron. Au bruit lointain des eaux d'un torrent se mêle une rumeur indécise qui roule d'un versant à l'autre : la montagne semble travaillée d'une ébullition sourde que traverse des jets de vapeurs... les petits coqs célèbrent le printemps ! Et voici que cette magie obsédante renaît toute proche entre l'alpage et la combe où trainent des brumes légères : roucoulants et soufflants, une sorte de diablotin noir surgit sur une éminence et jette une lueur blanche de temps à autre. Un second le rejoint avec un chuintement sauvage, - deux ombres face à face, qui avancent, qui reculent et soudain se lancent l'un contre l'autre. C'est un tourbillon de claquements et de bonds, puis une fuite, un vainqueur qui se pavane seul sur son tertre, qui roucoule encore à perdre haleine... Quand le soleil dore les crêtes, il disparaît et bientôt l'étrange musique guerrière cesse de bouillonner sur les hautes forêts.
[Paul GEROUDET Grands échassiers GALLINACES Râles d'Europe]"
C'est en 1978 que ce texte écrit par Paul GEROUDET sur les combats de tétras lyres m'a fait apprécier ce que pouvait être l'observation de la nature, comprendre la poésie qui s'en dégageait.
A l'occasion du festival international de photo de nature de Montier-en-Der j'ai ramassé machinalement sur un stand une revue qui avait pour sujet principal "L'ortie une vrai peste ?". Cette excellente revue, la revue "Salamandre" je viens de l'ouvrir, elle date de février 2007.
Un article "le dernier envol" de Bertrand POSSE a retenu toute mon attention : "Après avoir gratté des dizaines de milliers de pages, la plume de Paul Géroudet s'est définitivement posée."
Cet homme qui a forgé la passion qui est la mienne aujourd'hui est représenté l'oeil sur la lunette d'observation. Il porte le béret basque et un habit à capuche. Le visage buriné, le cheveu blanc, un collier de barbe lui entoure le visage.
Je ne l'ai jamais connu et pourtant, il m'est proche.
"Respect Paul et un grand merci pour votre oeuvre."
Si vous faites l'acquisition d'ouvrage sur les oiseaux, parmi l'oeuvre colossale de Paul Géroudet vous pourrez trouver "les passereaux d'europe" ou le "Peterson", deux de ces ouvrages majeurs.
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