Cérémonie des offrandes à Luang-Prabang (1991)

LAOS 1991


Cérémonie des offrandes à Luang-Prabang (1991)

10 Sep 1991 61 12 471
Luang-Prabang (Laos) - Je poursuis l’exploration dans mes archives photographiques avec une série sur la Laos. Moins impressionnantes que la série consacrée à la route Manali-Leh, ce reportage réalisé en 1991 était néanmoins une « petite aventure » puisqu’à l’époque, ce petit pays restait encore à l’écart des circuits touristes. Il venait de s’ouvrir très récemment au reste du monde. Depuis, il s’est bien rattrapé. En 1991, il n’y avait pas de route pour rejoindre Luang-Prabang, l’ancienne cité impériale (inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2000). Seules solutions, remonter le Mékong en bateau ou prendre l’avion, un antique bi-moteurs à hélices dont le vol hebdomadaire était assuré par un équipage bulgare. Je me suis retrouvé à Laung-Prabang avec un ancien colonel de l’armée française. En 1941, à peine sorti de l’école militaire de St-Cyr, ce jeune « sous-lieutenant » avait été parachuté sur la cité impériale avec son unité pour chasser les troupes pro-communistes. A cette époque, le Laos était sous protectorat français. « Ca n’a pas été difficile m’a -t-il avoué. Dès qu’ils ont vu nos parachutes s’ouvrir, ils se sont enfuis sans demander leur reste. De toute façon, ce n’étaient que de pauvres bougres d’origine paysanne, mal armés qui ne savaient même pas se servir de leurs pétoires leur servant d’armes ». Au début j’évitais cet ancien militaire. Lui recherchait ma compagnie. Finalement j’ai découvert un homme délicieux et cultivé dont la vie aventureuse était particulièrement romanesque. Un homme de dialogue, loin du « va t’en guerre » que j’avais cru percevoir. Il était à Luang-Prabang en mémoire de son épouse récemment décédée, avec laquelle il avait vécu dans cette ville laotienne au début de leur mariage. Sa maison était toujours là. Délabrée, mais toujours debout. Un intense moment d’émotion pour lui. Cet homme étonnant qui s’est finalement peu battu dans sa carrière car il a vite été affecté dans les services du renseignement militaire. Il m’a appris quelques trucs utiles, notamment comment savoir si ma chambre d’hôtel a été visitée en mon absence… Lorsque je l’ai rencontré, il avait 85 ans. Etait-ce dû à son âge ? Cet ancien agent du renseignement était parfois d’une grande naïveté. Quelques jours auparavant, il s’était fait refiler de la verroterie en guise de pierres précieuses. Le pire c’est qu’il était convaincu d’avoir fait une bonne affaire : deux petits rubis pour 20 dollars ! C’est probablement pour ce trait de caractère -entre autres- que j’avais vite eu une véritable affection pour cet homme. Je suis resté en contact avec lui jusqu’à sa disparition en 1998. C’est avec lui que je suis allé photographier le « Taj Bat ». Une défilé matinal et rituel dans tous les pays bouddhistes, où la population sort dans la rue pour donner des offrandes aux moines qui ont fait voeux de pauvreté. La photo a été prise un peu avant 5 heures du matin sous une belle averse. Le manque de luminosité m’a obligé à pousser mon film (HP5+) à 3.600 iso. D’où la présence d’un grain important et d’un fort contraste qui subsiste malgré le post-traitement. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 3.200 iso), développé dans du Microphen.

Scène de pêche en rizière - 2

05 Sep 1991 26 2 373
Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3. Lire le commentaire sur la photo précédente.

Scène de pêche en rizière

05 Sep 1991 50 14 427
Vientiane (Laos) - Nous sommes en 1991 sur la commune de... Vientiane, la capitale du Laos. A l'époque, Vientiane était la capitale la plus rurale du monde. Peu de voitures dans les rues, quelques rares 4X4 arborant le logo de quelques Organisations non gouvernementales (ONG), des pick-up appartenant aux administrations, des rickshaws, quelques mobylettes et des vélos. Beaucoup de vélos. Pour prendre cette photos, je suis venu à pied. La rizière est à peine à plus de 10 minutes marche de mon hôtel qui lui, était en ville. Cette scène d'enfants-pêcheurs était très commune. (Voir également le PIP). En 1991, des zones encore rurales il y en avait plusieurs qui s'interposaient entre les quartiers de la capitale. Ce qui m'avait fait classer Vientiane au rang de la capitale la plus agréable du monde. Quand je suis revenu en Juillet 2015, tout avait changé. La ville est désormais elle aussi polluée par les gaz d'échappement, cette rizière comme les autres ont été urbanisées et la magnifique petite route qui longeait le Mékong qui accueillait chaque soir un petit marché typique, a fait place à une sorte de grand périphérique. Quant aux multiples gargotes en bois qui longeaient également le fleuve un peu plus loin, elles aussi ont été rasées pour la construction d'une grande esplanade accueillant de nouvelles structures de restauration sans charme et dont les prix se sont envolés. Même les moustiques ont disparus. Ce grand pas dans la "modernité", le Laos le doit aux investissements chinois. Le "grand frère" fait main basse sur le pays, comme il l'a fait pour le Cambodge. Même dans les forêts reculées ont peut louer des quads pour participer au massacre de la biodiversité. Et je ne pense pas, comme certains, que le Covid 19 permettra à l'humanité de reprendre son destin en main. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Marché paysan à Vientiane

15 Sep 1991 42 8 377
Vientiane (Laos) - La même photo que la précédente sous un angle légèrement différent. Cette fois je suis accroupi pour être à la même hauteur que ces sympathique commerçantes. Elles étaient amusées de mon intérêt et par ma présence, mais probablement légèrement intimidées car elles n'ont pas une seule fois regardé dans ma direction. Nikon F 2 - 28 mm Nikkor f : 3,5 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Marché paysan à Vientiane

15 Sep 1991 47 9 425
Vientiane (Laos) - Si vous allez au Laos, ne cherchez pas ce petit marché typique, situé face au Mékong (hors-champ). Il a disparu. La petite route qui longeait le légendaire fleuve - où j'aimais me promener en fin de la journée, lorsque la chaleur commençait à décroitre -, a été victime des bulldozers chinois qui ont tout rasé pour construire une grande artère asphaltée à quatre voies. En 1991, lors de mon premier voyage au Laos, les paysans venaient ici chaque soir pour vendre leurs productions. La clientèle était essentiellement constituée de laotiens résidant dans la capitale. Ici, j'étais plus intéressé par l'activité des pêcheurs sur Mékong et des buffles qui se prélassaient dans la vase. Des photos de marchés locaux j'en avais des dizaines, prises notamment à Luang-Prabang. Et puis un soir, je me suis dit que quelques photos de ce marché typique seraient peut-être un jour utiles. Aujourd'hui, ces images sont les vestiges d'une époque disparue. (Voir également le PIP en passant le pointeur de la souris sur l'écran). Quand je revois ces photos, je réalise que déjà à l'époque, je n'avais aucun complexe à photographier les gens de très près. Là, mon Nikon est équipé d'un antique 28 mm f : 3,5. En examinant le négatif, j'ai cru un instant avoir utilisé un 20 mm. Impossible, puisque je n''ai fait l'acquisition de mon premier 20 mm qu'en 1993. Nikon F 2 - 28 mm Nikkor f : 3,5 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Fin de journée sur le Mékong

15 Sep 1991 47 20 403
Vientiane (Laos) - Cette photo silhouettée d'un piroguier sur le Mékong je ne l'ai pas faite au hasard. J'avais remarqué qu'en fin de journée il y avait souvent une belle lumière et toujours de l'activité sur le fleuve. Principalement des pêcheurs. Je suis donc revenu plusieurs jours de suite pour tenter d'obtenir au moins une photo satisfaisante. La photo a été prise à proximité du marché dont j'ai présenté deux photos il y a deux jours. Je lui tourne le dos. En, fait, ici, il s'agit d'un bras du Mékong. En face, c'est une bande de terre qui cache le reste de fleuve qui fait office de frontière avec la Thaïlande. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le piroguier n'est pas de face, mais de dos. Il est placé à la proue de son embarcation pour la manoeuvrer. L'homme est un pêcheur qui relève ses filets. J'ai passé une bonne heure à l'observer aller et venir. Juste pour le plaisir. J'ai fait quelques photos bien entendu. N&B et couleur. Mais la lumière déclinait très vite. J'ai rangé mon boitier chargé avec du Kodachrome 64 pour ne conserver que l'appareil équipé en N&B. La sensibilité (400 asa) poussée à 800 me permettait encore de photographier avec cette lumière. Mais même avec un film à 800 asa, je ne pouvais pas avoir de détails sur le sujet. Je n'avais qu'une solution chercher un rendu "ombres chinoises" en calculant l'exposition avec une mesure sur les hautes lumières. J'arrête là la démonstration technique, ça risque de devenir imbuvable. D'autant que l'électronique embarquée dans les appareils modernes s'occupent désormais de tout. Les seules choses que ne font pas encore les numériques : le café et le cadrage. Nikon F 2 - 180 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3. * J'ai présenté cette photo dans un album à mes débuts sur Ipernity. Elle était mal traitée car je commençais à numériser mes négatifs avec un banc de reproduction de ma fabrication. Et surtout, je maitrisais très mal la conversion des négatifs en positifs avec des logiciels de post-traitement. Je ne suis toujours pas un expert en la matière, mais il y a du mieux.

Livreur de bambous, sur fond de coucher de soleil

16 Sep 1991 51 11 402
Vientiane (Laos) - Cette photo est la toute dernière prise lors de mon premier voyage au Laos en 1991. Le négatif porte le numéro 36 A. J'allais rejoindre mes collègues avec qui je réalisais une série de reportages pour les pages "voyages" d'un magazine grand-public quand j'ai aperçu cet homme se saisissant de bambous acheminé par voie fluviale. Il les transportait sur la route -à quelques mètres de la rive- où un antique camion attendait le chargement. J'ai compris qu'en passant devant le bambou cassé, planté à la verticale, il y avait une chance d'obtenir une photo plus ou moins graphique. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Je savais qu'il ne me restait qu'une seule et unique photo. J'ai attendu que l'homme adopte une position dynamique et j'ai déclenché. Cette image que je n'avais ni envisagé, ni attendu, j'en ai quand même fait un tirage de travail à mon retour en France. Histoire de voir ce qu'elle pouvait donner en grand format. Quelques années plus tard, Thierry (1956-2013), mon meilleur ami avec qui j'ai fait plus d'une demi-douzaine de voyages à travers le monde, en tombé en arrêt devant cette photo, alors qu'il consultait mes archives. C'était un artiste (dessinateur, sculpteur et passionné de photo). Plein d'enthousiasme, il a analysé ce tirage. Il y voyait des choses que je n'avais même pas imaginé. Pourtant cette photo n'est qu'une image d'opportunité. Pas une image que je cherchais. J'étais plutôt étonné car je ne trouvais rien d'exceptionnel à cette scène, dont le soleil se résumait en un aplat blanc avec un léger flare sur le bras du personnage. Amusante en raison de la croix formée par mes bambous. Sans plus. En tout cas, pas de quoi déchaîner un tel enthousiasme. Alors je lui ai donné ce tirage 30X40. J'ai eu l'impression de lui avoir donné mon Nikon tellement il semblait satisfait de ce cadeau. Je savais que mon ami pouvait se montrer exubérant. Sept ans après sa disparition, ma photo trône toujours en bonne place sur le mur de son bureau, désormais investi par Aude, son épouse. C'est l'intérêt que mon ami portait à cette photo qui, à mes yeux, en fait sa vraie valeur. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Village de chasseurs-cueilleurs

14 Sep 1995 53 22 502
Laos - Ce petit village situé à une trentaine de kilomètres de Luang-Prabang, n'existe plus. En tout cas, plus sous cet aspect qu'il avait en 1991, date à laquelle cette photo a été prise. Il se situe en face des célèbres grottes de Pak-Ou et sont séparés par le Mékong et de la rivière Nam-Ou qui se rejoignent à cet endroit. Les grottes de Pak-Ou sont creusées dans la paroi calcaire qui surplombe le fleuve et abrite plus de 4.000 statues et statuettes à l'effigie de Bouddha. Depuis mon premier voyage, la région est devenue très touristique en raison de ces grottes sacrées. Le village tout en restant bouddhiste s'est progressivement converti au commerce. Les chasseurs-cueilleurs qui vivaient ici, sont devenus restaurateurs ou vendeurs de souvenirs. A l'époque, il n'y avait qu'une vague piste en terre pour se rendre au village. La meilleures façon d'y parvenir était de prendre une pirogue à moteur et de remonter le fleuve pendant trois-quart d'heure. Aujourd'hui les pirogues ont fait place au bateaux-charters. Encore une photo qui témoigne d'un passé révolu. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Les enfants du fleuve

14 Sep 1991 51 13 468
Laos - Cette photo telle qu'elle est (déjà publiée sur Ipernity), je l'ai voulue... A 90 %. En face, les grottes sacrées de Pak-Ou dont les ouvertures ne sont pas visibles de la berge où je me trouve. Derrière moi, le village des Chasseurs-Cueilleurs dont une photo a été publiée hier. Je viens de quitter le village pour rejoindre la rive du fleuve afin de photographier les enfants qui se baignent. Je suis à 300 mètres du fleuve, quand j'aperçois une pirogue qui s'approche et les enfants qui, un à un, plongent dans l'eau. La pirogue bénéficie du courant et vogue assez vite. Il faut que je me dépêche pour tenter de saisir un enfant en plein plongeon, sur fond de pirogue. Je me mets à courir tout en changeant mon 105 mm équipant mon Nikon, pour le remplacer par un 35 mm, plus adapté à la scène que j'ai en tête. J'en profite -toujours en courant-, pour caler la vitesse au 500 è/seconde, afin de figer un enfant en plein plongeon. Quand j'arrive à bonne distante, un gamin remonte sur la berge. Mais la pirogue, elle, se rapproche un peu trop vite à mon goût. Il faut que l'enfant se dépêche de plonger, sinon, je rate ma photo. Ayant démonté depuis longtemps les moteurs de mes boîtiers, je n'ai pas le droit à l'erreur. Quand l'enfant saute enfin dans l'eau, par chance, la pirogue est au bon emplacement. Je déclenche. J'avance manuellement le film, puis déclenche une seconde fois. Mais je sais que si une photo est réussie, c'était la première. La seconde est trop statique. Sympa, exotique ; mais statique. Dans mon idée, l'enfant devait avoir la tête dans l'eau les jambes dressées à l'extérieur, le tout dans une belle gerbe d'eau. Ce n'est qu'à mon retour en France et après avoir développé le négatif que j'ai réalisé que j'avais déclenché un millième de seconde trop tôt. Si ma vitesse a figé le plongeur (1/500è), il est presque en suspension sur l'eau. Finalement je n'ai pas été trop déçu car sa position donne une petit côté "étrange" à cette photo. De toute façon on comprend bien qu'il plonge. Ce que je n'aI pas vu avant de faire un tirage, c'est le chien au milieu de la pirogue. En position dynamique. Dans mon viseur j'étais concentré sur la progression de la barque, l'enfant qui plongeait et l'agencement qui s'organisait très vite dans mon viseur. Ce chien apporte un supplément de vie à cette image. Image, je dois l'avouer que j'apprécie particulièrement. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Les enfants du fleuve n°2

14 Sep 1991 48 10 448
Laos - Toujours face aux célèbres grottes sacrées de Par-Ou, dans la région de Luang-Prabang. Hier, sous ma photo j'ai décris dans le détail comment j'avais réalisé l'image. J'ai précisé que j'avais pris une seconde photo, mais que je la trouvais trop statique par rapport à la première ou le jeune garçon plonge dans l'eau. www.ipernity.com/doc/1922040/49961110 Si cette photo ne démérite pas, force est de constater que par rapport à la précédente, elle s'élimine d'elle-même dans le processus de sélection. Dans mers choix éditoriaux, je n'aime pas présenter des images trop similaires. C'est à moi que revient la sélection, pas à ceux qui les regardent. il est vrai que le travail de sélection est aussi essentiel que fastidieux parfois. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Bonze en méditation

11 Sep 1991 49 16 479
Luang-Prabang (Laos) - Bonze rencontré à l'écart d'un temple délabré. J'ai cru au début que la cabane étaient des toilettes publiques. Erreur d'occidental matérialiste. Cette baraque faite de tôles et de morceaux de bambous est la "résidence" du moine bouddhiste qui méditait probablement sur sa terrasse avant mon arrivée. Le religieux parlait anglais. Ce qui était rare à l'époque. Il m'a dit qu'avant de se tourner vers la religion, il avait été enseignant une dizaine d'années en Thaïlande où il était réfugié. Il avait fui le Laos pendant la guerre du Vietnam, alors qu'il était encore jeune et avait appris l'anglais auprès des forces américaines basées en Thaïlande. C'est de ce pays que décollaient les B.52 américains pour bombarder la piste Hô Chi Minh qui traversait le Laos, vers la "Plaine des Jarres". Il était revenu depuis peu au Laos alors que le pays commençait à s'ouvrir. J'ai également rencontré à Luang-Prabang, un médecin qui venait être libéré d'un camps de rééducation où il avait passé une quinzaine d'années. La discussion qui s'en est suivie avec le moine, sur l'état de délabrement avancé du temple, situé à une centaine de mètres de la cabane, m'a confirmé que les bouddhistes ne sont pas attachés aux choses matérielles. Lui, il aurait préféré que l'on rase le vieux temple en bois et "qu'on en reconstruise un neuf en pierres et béton" (sic) Heureusement, n'en déplaise au saint-homme, depuis, l'Unesco est passé par là en classant Luang-Prabang et ses trésors architecturaux au Patrimoine mondial. Les vieux temples et les maisons d'inspiration coloniale qui caractérisent Luang-Prabang ont été sauvés. Si le vieux temple en bois de notre moine a été restauré. En revanche, je ne suis pas certain que la cabane du bonze ait quant à elle, bénéficié d'une aide financière à la réhabilitation. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Cour de récréation pour moinillons

10 Sep 1991 29 6 407
Luang-Prabang (Laos) - Fin de journée dans l'annexe d'un temple bouddhiste à Luang-Prabang. Ces jeunes moins ont passé la journée à apprendre les textes sacrés. Ils attendent l'heure du dîner en profitant des premières fraîcheurs de la journée. Je n'avais pas retenu cette photo en raison d'un cadrage trop serré sur le moinillon situé à gauche. A l'époque, comme je travaillais souvent sur des sujets d'actualité, j'avais tendance à photographier trop vite, même lorsque j'avais largement le temps de peaufiner la composition de l'image. Mais cette photo présente un second défaut qui se voit en grand format : les jeunes moines au premier plan, manquent un peu de netteté. La mise au point a été faite sur l'enfant au centre de l'image. Comme nous sommes en fin de journée, la nuit ne va plus tarder, j'ai poussé mon film à 800 iso. Je suis à pleine ouverture (f : 2) et au 1/30è de seconde. Résultat ma profondeur de champ est réduite malgré l'utilisation du 35 mm. Mes réglages n'ont pas suffit à compenser le manque de lumière. Ca s'est traduit par un négatif légèrement sous-exposé, rendant difficile le tirage qui n'est pas satisfaisant. Aujourd'hui, si je trouve toujours le cadre de cette photo, étriqué - et que le pied du jeunes moine de droite est coupé -, je suis plus indulgent avec cette image en raison de l'ambiance sereine qu'elle dégage. De toute façon, il est toujours utile de laisser "reposer" une photo et de la reprendre un peu plus tard. Le regard lui aussi évolue. Bon, là, j'ai mis 30 ans pour ressortir cette photo. N'attendez pas aussi longtemps. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 800 iso), développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Cérémonie des offrandes à Luang-Prabang

10 Sep 1991 49 9 420
Luang-Prabang (Laos) - Photo prise tôt le matin lors de la cérémonie quotidienne des offrandes. Pour la légende détaillée, veuillez cliquer sur ce lien : www.ipernity.com/doc/1922040/49940828 Voir également PIP : www.ipernity.com/doc/1922040/49967310 Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 3.200 iso), développé dans du Microphen.

Traversée du Mékong

16 Sep 1991 63 18 475
Vientiane (Laos) - Il y a des jours où l'on a envie de se mettre des claques ! Cette photo je la connaissais. Mais je l'ai toujours écartée de mes sélections successives. Elle n'a jamais dépassé le stade de la planche contact. Ce "non choix" s'explique parce que j'aurais préféré que la barque se situe plus à gauche sur l'image. Aujourd'hui mon regard a évolué et je trouve que sa présence dans l'alignement des stocks de bambous, apporte un supplément de force en créant trois masses successives. Un effet renforcé par le contre-jour donnant ce côté "ombres chinoises". L'ensemble étant légèrement contrebalancé par la pirogue silhouettée sur la partie supérieure gauche de l'image. De plus, cette composition divise la photo en deux, permettant éventuellement de placer un texte sur la partie gauche. Bref, à l'époque je n'avais pas toujours conscience de ce que je faisais. Aujourd'hui, j'ai tendance à vouloir tout maîtriser par l'intention et l'anticipation. A ma décharge, cette photo ne s'intégrait pas dans mes reportages. Mais aujourd'hui, je ne regrette pas de l'avoir numérisée, presque par hasard. Cette scène a été photographiée à Vientiane, en fin de journée au mois de septembre 1991. Le lendemain, je m'envolais pour Hanoï au Vietnam. Mais à ce moment là, je me promenais sur les rives du Mékong pour finir un film N&B. Des scènes comme celle-ci, j'en avais vu des dizaines depuis mon arrivée au Laos. J'avais dû en photographier une ou deux, sans conviction car ne correspondant pas à ce que j'étais venu chercher. Et à l'époque, je faisais peu de photos ne pouvant s'intégrer dans un reportage. Le films coûtaient chers. On travaillait à l'économie. On photographiait utile. Est-ce la lumière du moment ? Je me souviens m'être saisi de mon 300 mm et approché au plus près de la rive du fleuve en évitant de m'enfoncer dans la vase. Ma planche contact atteste que je n'ai fait que deux photos de cette scène du passeur d'eau transportant ses clients en Thaïlande ; pays qui se trouve sur l'autre rive. La ligne de flottaison est pour le moins hasardeuse. Je ne me serais pas embarqué dans cette pirogue avec mon matériel photo. Nikon F 2 - 300 mm IFED Nikkor f : 4 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.