Et puis,
Elle est venue doucement sur ses pieds nus...
Chantait dans sa tête une petite ritournelle
Bruissante comme les ailes d'une tourterelle.

La vie, l'amour, la nature, toutes ces merveilles,
Elle et ses délires, ses éclats de rires saugrenus,
Elle, étourdie d'air, de joie, de lumière et de soleil,

Dansante, étouffant ses pas, sur ses pieds nus...
Dans la lueur éblouissante d'un beau jour vermeil,
Elle se souvint, languissante, de l'enfant qu'elle fut,
Du moment , impatiente, où elle devint femme, en éveil,

Quand on osa, répugnance, effleurer le fond de son âme.
Elle avait alors le coeur plein de joies encore enfantines,
Des éclats d'étoiles pétillantes dans ses yeux d'opaline.

Mais voici que volent, secrets, dans l'espace les non-dits
Qui, hélas ! dépassent le monde silencieux des interdits.
Un sourire esquissé sur ses lèvres aux commissures tristes,

Elle s'échoue, douce oiselle, dans ce piège tendu qui l'attriste.
Egarée malgré elle, frissonnante, d'un coeur qui s'ouvre
L'horizon brumeux se dévoile à l'espoir qui s'entrouvre.

Lors, en silence, elle est revenue, sur ses pieds nus
Ecouter l'appel si ténu des souvenirs trop tôt perdus.
Songeries d'hier et d'aujourd'hui aux notes imprévues...

Valéri@ne