Elle coule en mes veines cette encre noire,

Remplissant l’encrier pour finir couchée ce soir

Sur mes vers rythmés à la cadence des mots.


L’écriture s’envole sur la trace creusée de sanglots

A peine séchés. La joie qui s’en échappe, confuse,

D’un souffle embaume la pensée de senteurs diffuses.

Je garde l’outil le plus humble, ma plume et ses gammes

Au plus profond de moi comme une arme sans blâme.

J’en affûte l’empenne mais elle reste illusoire

Car je sais que de songe, il peut devenir cauchemar.

Si je rêve d’azur, c’est pour ceux qui aiment le néant.

Je file dans le vent, sous la pluie qui, tombant,

Rince tous mes paysages de larmes et de sang

Délivrant de doux messages à tous les bien-pensants.

Ce qui vit de mépris, d’amours fustigées et bafouées,

D’indifférence à autrui, de mensonges éhontés,

Celui-là ne sait rien de ce qu’il a manqué !

Et ma plume s’égare sur les voix du passé

Sur des choses de la vie qu’on n’a pas demandées.

J’en connais toute l’histoire que je veux raconter.

Elle parsème ma mémoire de bien vils secrets.

Quand un nuage obscur ternit les cieux,

Il redevient pur, lavé par la main de Dieu !

Le temps ne flétrit point en nos sincères cœurs,

Il sème sous nos pas des espoirs nés d’ailleurs…


©Valériane