Je restais là au fond des ténèbres

A t’espérer, t’imaginer, te rêver.

J’étais ton paradis et ton enfer

Sur de sombres chemins de pierres

Le cœur a eu raison de moi, endiablé

De toutes les morsures et les frayeurs passées.

Au tombeau, je te maudirai encore

Pour n’avoir su m’apporter de la vie ses trésors.

J’aurais voulu m’agenouiller à ton côté

Pour humer les parfums de mes jeunes étés.

Mais d’audace, je me suis écorchée

Et de prétention, mon âme s’est brûlée.

Je ne crois plus en ce monde chaviré.

Je ne compte plus les étoiles dérobées

A la nuit par des tromperies froissées.

Je me suis installée, pauvre ange oublié,

Et j’ai fait pleurer mon violon désenchanté.

La lune s’est alors voilée à ton visage désincarné.

Puis, l’infâme douleur, arrogante, s’en est allée.

Des pleurs, sur mes joues, ont osé couler.

J’ai figé le temps et endormi le vent.

Ne reste plus qu’un souvenir latent

Qui parfois émerge du néant

Que je repousse vivement…

(c)Valéri@ne