Allemagne, 1912. Friederich, un jeune diplômé d’origine modeste (Richard Madden), devient le secrétaire particulier d’Herr Hoffmeister, un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie (Alan Rickman). L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour l’aider à diriger l’usine à distance. Son épouse Lotte (Rebecca Hall) est une femme de trente ans, belle et réservée. Friederich s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis clos de la luxueuse demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences...

«Ca nous a pris du temps pour en arriver là ! » s’exclament les deux héros à la fin du film. On confirme: tout heureux d’avoir d’excellents acteurs anglais devant sa caméra et un superbe texte à leur faire dire en VO, Patrice Leconte fait durer le plaisir. Son film chiffre moins de deux heures (1h38), mais il en parait facilement trois. On se serait bien passé, par exemple, des scènes cucul la praline dans lesquelles les amoureux transis reniflent, qui le piano, qui les vêtements de l’être aimé.On avait compris qu’ils se kiffaient à mort, merci ! Malgré ses efforts, le réalisateur des Bronzés, échoue pourtant à rendre leur histoire d’amour contrariée vraiment bouleversante.
C’est dommage, car l’adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig est soignée et l’interprétation sans défaut. On est particulièrement heureux d’y retrouver Rebecca Hall, qui jouait la partenaire de Scarlett Johansson dans Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen).