Professeur de littérature de l’Université de Lausanne, Marc (Mathieu Amalric) vit avec sa sœur (Karin Viard) dans un chalet de montagne isolé et collectionne les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Un matin, la dernière de ses conquêtes disparaît. Quelques jours plus tard, Marc reçoit la visite d’une belle et mystérieuse jeune femme (Maïwenn), qui se présente comme la belle-mère de la disparue et affirme être à sa recherche. Débute alors entre eux une étrange relation…


Du roman de Philippe Djian Incidences, qu’ils adaptent à la quasi-perfection, les frères Larrieu tirent un film singulier, à la fois inquiétant, sulfureux, psychologique, érotique et parfois comique.La noirceur de l’intrigue est constamment contrebalancée par la blancheur des montagnes (un des personnages essentiels du film) et par l’humour à froid que les deux frères pratiquent à merveille. Hitchcock, Polanski et David Lynch ne sont jamais très loin, mais ce film est un Larrieu pur et presque parfait. Leur meilleur à ce jour.
Comme Djian, les deux frères s’intéressent moins à l’intrigue qu’aux digressions qu’elle autorise et à l’atmosphère surréelle dans laquelle évoluent des personnages à la psychologie complexe. Le décor et la psyché des protagonistes prennent une importance de plus en plus considérable, à mesure que l’intrigue policière se délite. C’est pourquoi sans doute le film laisse, après coup, une impression aussi profonde. A contrario, on regrette quand même une fin un peu trop farcesque et désinvolte.