Avec son look de fume-cigarette furieusement « seventies », la cigarette électronique Edsylver devrait faire un malheur cet été dans les soirées « disco ». C'est, en tout cas, le pari de son créateur, Stéphane Pader, un jeune entrepreneur Toulousain qui a mis l'engin sur le marché pour pallier à l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
Disponible sur internet (1) et dans certains bureaux de tabacs et endroits branchés, la cigarette électronique Edsylver se distingue de la plupart des autres substituts de cigarette par son haut niveau de perfectionnement technologique. Plus longue et plus lourde qu'une cigarette de tabac, elle se compose d'un tube métallique blanc, d'un réservoir de plastique orange, d'une minuscule batterie au lithium, d'un microprocesseur et d'une diode rouge.
À l'intérieur du réservoir, se glisse une cartouche de nicotine mélangée à du propylène de glycol et à des arômes alimentaires artificiels. Lors de l'aspiration, le microprocesseur active un brûleur qui produit le mélange d'air et de liquide. Le mélange est expulsé sous forme de vapeur à 50 ; une partie est inhalée, l'autre rejetée dans l'air sous forme d'un petit nuage de fumée blanche uniquement composé de vapeur d'eau. A chaque aspiration, la diode lumineuse s'éclaire en rouge donnant au « cyber fumeur » l'illusion parfaite d'en griller une. Un peu trop parfaite même.
« Le seul problème que rencontrent nos utilisateurs, c'est que les gens n'arrivent pas à croire qu'il ne s'agit pas d'une vraie cigarette, que la fumée expulsée n'a aucune odeur et qu'il n'y a aucun risque de tabagisme passif », se désole l'inventeur.
Effectivement, alors que le produit est conçu pour pouvoir continuer à fumer au restaurant, en boite et dans les lieux publics, on se fait presque systématiquement rappeler à l'ordre par les serveurs ou par les autres consommateurs. Et encore, je n'ai  pas essayé de sortir la cigarette Edsylver dans un avion, de peur de me faire traiter comme un terroriste ! Par contre, en soirée privée, à l'apéro ou au dîner, c'est le succès assuré. Tout le monde veut l'essayer.
De l'avis général, l'expérience s'approche plus de celle du narguilé que de la cigarette. Pour les gros fumeurs, c'est peut-être une solution envisageable, puisque la cigarette électronique permet à la fois de conserver le geste et de recevoir sa dose de nicotine. Idem pour  arrêter de fumer : les différents dosages permettent de diminuer progressivement l'apport en nicotine.
La cigarette électronique est-elle l'avenir du fumeur ? Possible. En tout cas c'est déjà celui du frimeur...

(1) www.edsylver.com. 89,00 euros le coffret comprenant: la cigarette, 5 recharges, une batterie supplémentaire et un chargeur. Les recharges (goûts tabac, narguilé, menthol) coûtent 8,90 e les cinq et équivalent chacune à 20 cigarettes.