Le succès public de La Fille du puisatier (1,5 million d’entrées), sa première réalisation, n’empêchait pas d’avoir quelques doutes quant à la réussite d’un remake de la trilogie de Marcel Pagnol par Daniel Auteuil. Ils ont été levés lors de l’avant-première organisée par Pathé, la semaine dernière à Marseille. Marius et Fanny ont enchanté le public et séduit la plupart des critiques. Auteuil cinéaste ne s’est pas laissé paralyser par l’enjeu et livre une version de l’histoire, à la fois personnelle, et parfaitement fidèle au texte de Pagnol.
D’un point de vue esthétique, le choix de tourner l’essentiel des deux films en studio s’avère payant : la photo, signée Jean François Robin, est superbe et les décors renvoient à la nature théâtrale de l’œuvre originale. Element décisif, le casting est un sans faute. Raphael Personnaz campe un Marius entre Fresnay et Delon, Jean-Pierre Darroussin est un Panisse plein d’ humanité, Marie-Anne Chazel donne au personnage d’Honorine une nouvelle dimension et la débutante Victoire Belezy n’a aucun mal à faire mieux qu’Orane Demazis, l’une des grandes erreurs de casting de la première trilogie.
Auteuil, lui-même, parvient presque à faire oublier Raimu, en ne forçant jamais son jeu et offrant au rôle de César une nouvelle modernité. Et comme quand tout va bien, c’est jusqu’au bout, même la BO (signée Alexandre Desplat), est une réussite.
On attend avec impatience le dernier volet (César), dont Daniel Auteuil a confirmé le tournage en 2014.