Zucchero est de retour avec un nouvel album blues et rock enregistré à La Nouvelle-Orléans (1).En attendant de venir nous voir en 2017 (promis!), le Johnny italien donne de ses nouvelles au téléphone…
Comment se fait-il que vous soyez si rare sur la Côte d’Azur?
Je tourne tous les trois ans environ, mais je ne sais pas pourquoi mon producteur me booke systématiquement à Paris et à Marseille.Pour la tournée des festivals d’été 2017, je lui ai fait promettre de me trouver une date à Nice ou à Monaco.J’adore la Côte d’Azur et j’ai d’excellents souvenirs de concerts au Sporting ou au Nice Jazz Festival.Mais vous avez raison, c’est trop rare!

Votre nouvel album s’intitule Black Cat (Chat Noir).Vous n’êtes pas superstitieux?
Non.Je n’ai même pas pensé à cette signification-là. En fait, c’est même le contraire : Black Cat Bone, c’est un gri-gri Porte-bonheur dans les chansons de blues. J’aime le son de ces mots.Ils collent bien à l’ambiance que je voulais pour ce disque enregistré à La Nouvelle-Orléans.Probablement le plus « noir », au sens blues du terme, que j’ai jamais enregistré. C’est un disque anarchique. A mon âge, j’ai le privilège de ne plus faire que ce que j’ai envie, sans me préoccuper des charts, ni des maisons de disques. Cela donne un album d’une grande liberté, comme à mes débuts.
60 ans, c’est l’heure des bilans, non?
Si je me retourne sur ma carrière, je ne peux qu’être heureux de ce qui a été accompli.J’ai eu l’honneur de travailler avec les plus grands et de tourner dans le monde entier.C’est bien plus que je n’en attendais. J’espère me bonifier comme le bon vin et continuer à m’améliorer en vieillissant, sinon il n’y a rien de bon dans le fait de vieillir. Je me vois bien continuer jusqu’au bout, comme Dylan ou les Stones.J’adore les tournées : je vis comme un gitan et je ne me lasse pas de chanter, ni de jouer.
Parlez-nous de « Streets of Surrender » la chanson que vous a écrite Bono…
Je lui avais donné la musique avant de partir enregistrer à Los Angeles pour qu’il m’écrive un texte comme il l’a déjà fait sur d’autres de mes disques. Le lendemain des attentats, il m’a appelé de Paris pour me dire combien il était choqué de ce qui venait de se passer.Je l’étais aussi.A la fin de la conversation, il m’a dit : « Je crois que je sais de quoi ta chanson va parler » J’ai trouvé son texte très beau. Ce sera un moment spécial quand je le chanterai à l’Olympia.

Mark Knopfler est aussi présent sur deux titres…
Oui, c’est un ami.J’adore son jeu de guitare et il a gentiment accepté de faire quelques parties sur le disque.J’espère qu’il viendra jouer aussi sur la tournée qui démarre à Vérone en septembre.
Les Anglais vous comparent généralement à Joe Cocker, mais pour les Français vous êtes « le Johnny Hallyday italien ». Quelle comparaison préférez-vous?
Les deux m’honorent. Être comparé à Johnny, c’est un compliment.C’est un grand artiste, il est là depuis longtemps et il est toujours aussi passionné. Je suis très fan de ce qu’il fait et j’aime beaucoup l’homme qu’il est.
(1) Black Cat (Polydor)