À ma gauche Louis Bertignac, ex-guitariste de Téléphone.A ma droite, Norbert Krief, dit Nono, ex-guitariste de Trust.Aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux guitar heroes français ne s’étaient jamais retrouvés à la même affiche, ni sur la même scène.Ni à l’époque de gloire de leurs groupes respectifs, ni depuis.Le choc des titans a eu lieu hier soir à la Crazy Week, le festival rock-pop-folk de Nice.Les murs du centre-ville en tremblent encore. Avant de croiser le fer sur la scène du théâtre de Verdure, les deux guitaristes ont accepté de croiser les réponses à mes questions...


Nono
De vous deux, lequel est le meilleur guitariste?
Ce n’est pas une compétition, ni une question de technique.Plutôt de passion et de tripes.Un des guitaristes que j’admire le plus au monde, c’est BBKing et on ne peut pas dire que ce soit un grand technicien.

Qui est le plus grand des guitar heroes ?
Un de mes préférés est Alvin Lee ( de Ten Years After), que l’on oublie souvent dans les classements.Sinon, Jimmy Page, le guitariste de Led Zeppelin.

Le plus grand groupe de rock de tous les temps?
Led Zeppelin

Ta reprise favorite sur scène?
«On the Road Again» de Canned Heat qu’on fait aussi sur le nouvel album.

Quel titre de Téléphone tu pourrais me jouer de mémoire, là tout de suite ?
«Hygiaphone», c’est un rock classique à la Chuck Berry.

Ca ne te fait pas flipper que des trois grands groupes français historiques, le seul qui ne se soit pas séparé c’est Indochine?
Non.J’admire leur réussite, même si ce n’est pas ma musique. En plus, tu oublies les Variations et Noir Désir...

Si Nicola Sirkis te proposait une tournée avec Indochine, tu irais ?
Non.Après Trust et Johnny, je me vois mal partir en tournée avec un autre groupe que le mien.

Ton meilleur souvenir avec Trust?
Le festival de Reading 1985 : 45000 Anglais en folie sur «Antisocial» et qui ne voulaient pas nous laisser partir.Il a fallu qu’on nous coupe l’électricité pour que Ian Gillan puisse jouer après nous.

La vraie raison de votre séparation ?
Après 8 ans de tournées et d’enregistrements, on pouvait plus se piffer avec Bernie.On a été honnêtes: on s’est séparés.Un groupe, c’est comme un couple: quand on ne partage plus rien, il faut savoir se quitter.

Àquand la reformation de Trust?
La prochaine est prévue pour fin 2012, avec un album et une tournée.

Ton film préféré de Bernie Bonvoisin?
Celui que je préfère c’est Les Démons de Jésus.

Pour finir, as-tu trouvé le Crossroad, cet endroit mythique où les guitaristes sont supposés vendre leur âme au diable contre le secret du jeu parfait?
Oui, en 1968 en écoutant Whole Lotta Love de Led Zeppelin à la radio.Je m’en souviens comme si c’était hier.Mais je n’ai pas eu besoin de vendre mon âme au diable: il m’a suffi de passer tout mon temps à essayer de copier le jeu de Jimmy Page.

. Dernier album Nono (XIIIbis)

Louis
De vous deux, lequel est le meilleur guitariste?
Moi, évidemment ! (rires) Pas de loin, mais quand même.

Qui est le plus grand des guitar heroes ?
Moi aussi! Non, franchement,celui qui m’a toujours le plus bluffé reste JimiHendrix

Le plus grand groupe de rock de tous les temps?
Je n’ai toujours pas réussi à me décider entre les Stones et les Beatles

Ta reprise favorite sur scène?
«Whole Lotta Love» de Led Zeppelin

Quel titre de Trust tu pourrais me jouer de mémoire, là tout de suite ?
Aucun.Je connais bien «Antisocial», mais il n’a pas l’air facile.Faudrait que je le bosse.

Ca ne te fait pas flipper que des trois grands groupes français historiques, le seul qui ne se soit pas séparé c’est Indochine?
Non, je m’en fiche.C’est pas pareil, c’est pas un groupe de rock.Indochine, c’était pour les petites filles.

Nono a longtemps accompagné Johnny.Si Hallyday te le demandais, tu jouerais sur sa prochaine tournée?
Sûrement pas avec toute la fanfare autour.Si je le faisais, ce serait à quatre, sur son premier répertoire de rocks américains que j’aimais tellement quand j’étais môme.Là oui, ça pourrait être drôle.

Ton meilleur souvenir avec Téléphone?
Il y en a trop.Les premiers concerts à Campagne Première, peut-être? Pourtant, comme disait Richard (Kolinka, le batteur de Téléphone), on ne gagnait même pas de quoi se payer l’entrée à notre propre concert...

La vraie raison de votre séparation ?
On ne s’éclatait plus.On avait tout gagné.On ne pouvait que continuer dans une routine.On ne se serrait plus les coudes comme avant pour y arriver.

Àquand la reformation ?
Je ne peux pas te dire qu’on le fera pas.On nous la réclame sans arrêt.Il faut juste qu’on arrive à se décider tous les quatre en même temps.

Ton album préféré de Jean-Louis Aubert?
H, pour moi c’est de loin son meilleur

Pour finir, as-tu trouvé le Crossroad, cet endroit mythique où les guitaristes sont supposés vendre leur âme au diable contre le secret du jeu parfait?
Non, hélas.Si j’avais pu vendre mon âme au diable, je l’aurais peut-être fait.Mais il ne me l’a pas proposé.Maintenant, c’est un peu tard sans doute.Le vrai Crossroad, c’est la scène.Plus tu joues en live, plus tu t’améliores.

.Dernier album «Grizzly» (Polydor).