Dans la vie, on doit souvent faire des choix. Choisir son métier est,
pour beaucoup d'entre nous, quelque chose de vraiment important et qui doit,
normalement, nous engager pour la vie.
Un métier que l'on a idéalisé et des envies dont les contours flous peuvent évoluer
avec le temps. En bien ou en mal …
…
Infirmière scolaire, voilà un beau métier qu'on m'avait dit. Cela fait maintenant bien dix ans que je travaille comme infirmière scolaire dans un collège de banlieue. Dix ans soit, pour moi, comme une éternité à devoir moucher les uns, consoler les autres, soigner bobos, toux, pleurs et autres mal-êtres …
C'est simple à dire,
j'en ai marre, raz le bol … Il y a des jours comme ça où, moi, je
ne pouvais plus supporter de les entendre. J'aurais tellement aimé pouvoir
enfin être écouté, et de mon côté, essayer de m'écouter …
Ce matin là, j'avais
alors décidé de profiter de ma journée de repos pour aller voir
ailleurs. Couper avec leurs problèmes et ces piqûres. Fuir la
civilisation et le stress ambiant que mes collègues et élèves
m'avaient transmis à défaut d'une bonne grippe ou d'un gros virus.
Oui quoi, avoir une maladie qui m'aurait au moins mise en carafe
tranquille et au calme chez moi …
Après avoir pris mes
clés, j'ai tracé la route. Après quelques heures, je me suis
résignée à m'arrêter sur les bords de la Seine. Assise dans ma
voiture, les deux mains sur le volant, j’essayais de faire le
vide dans ma tête.
Ma glacière à
la main, je me suis installée sur les berges pour pique-niquer. Enfin essayer. Le
beau temps n'avait hélas pas été invité et l'été se faisait lui
toujours désiré. C'est vrai aussi que partie comme j'étais, je n'avais pas la tête à m'informer de la météo à venir dans
l'après-midi …
J'étais
donc là, les yeux fermés allongée sur l'herbe, emmitouflée dans
mon gros chandail, avec un bon gros rhume. Pour une fois,
j'avais décidé, oui c'est bien vrai, de vraiment chercher à apprécier ce beau paysage
calme et apaisant qui m'environnait. Autour de moi, je voyais des
rangées d'ormes un peu fatigués, des saules pleureurs mais aussi les bruits de la
nature qui sont venu m'accueillir pour adoucir ma mauvaise humeur.
J'entendais
alors les cris des corbeaux, le croassement des crapauds et, pourtant, ils
me rappelaient tellement les cris des élèves dans la cour du
collège, les plaintes du principal et les réclamations de mon
banquier …
Cette journée de repos n'était pas vraiment gagnée, je le savais bien, et puis voilà qu'elle se terminait déjà. Je commence à rassembler mes affaires et je m’apprête à rentrer, à regret, au bercail et à retrouver, demain, ma triste réalité ...
Souvent,
je rêve. Je rêve d'une autre vie plus épanouissante et moins monocorde. Fini
alors pansements, piqûres et mots d'excuses bidons. Un souhait, un vœu
que j'aurais j'espère, demain, le courage d'exhausser …
...
Novembre 2011
qui a du te parlé à toi future retraitée
Je t'embrasse fort
Sign-in to write a comment.